Still Corners au Ritz P.D.B | Une rêverie envoûtante
Avant-hier New York, hier Montréal… Dans le cadre d’une tournée traversant le continent européen et surtout l’Amérique du Nord, le duo anglais Still Corners faisait escale dans la métropole québécoise mercredi soir au Ritz P.D.B. Dans la salle du Mile-Ex, il aura fallu peu de mesures pour que le public s’immerge dans une rêverie envoûtante. Grandiose, malgré l’horaire tardif !
Still Corners, une référence dreampop
Fort de cinq albums studios, Still Corners est devenu au fil du temps une référence en matière de dreampop, dont Beach House reste aujourd’hui probablement le chef de file. C’est dire que leur venue à Montréal (pas la première) est particulièrement excitante pour tout passionné de ce genre musical.
Formé en 2007, le duo anglais composé de Greg Hughes (guitare) et de l’élégante Tessa Murray (chant, synthétiseur) s’est ainsi rapidement démarqué grâce à leurs sonorités apaisantes mais aussi grâce à l’appui du légendaire label Sub Pop. Caractérisée par son flair inégalable (Nirvana, Beach House, Fleet Foxes, METZ entre autres), la maison de disque de Seattle soutien trois albums dont la pépite Strange Pleasures (2013) avant que le groupe rejoigne le label indépendant Wrecking Light. Depuis, le groupe perpétue sa rêverie envoûtante avec Slow Air paru en août dernier et qui justifie la tournée des anglais.
Un jeu plus incisif sur scène
Après deux premières parties très relaxantes proposées d’abord par la talentueuse chanteuse folk montréalaise Vikki Gilmore puis par un Foxes in Fiction aux effets vocaux et vidéos surréalistes (voir photos), Still Corners débarque sur fond de gazouillis tardivement dans la soirée.
L’entame se fait à travers l’excellente Black Lagoon que l’on retrouve sur l’album Slow Air. Derrière s’affiche sur une toile des vidéos de routes parcourues, comme pour signifier que l’heure suivante sera un voyage fantastique. Pendant que Greg Hughes et son batteur se donnent à cœur joie sur les phases instrumentales, la douce voix d’une Tessa Murray au gracieux chapeau se distingue difficilement alors qu’une lourde basse synthétique transperce le cœur du spectateur. Plus tard, l’énergique Lost Boys et l’enveloppante The Calvary Cross donneront des idées à un public qui hochera définitivement la tête sur les riffs joués par Greg Hughes et dansera sur la rythmique parfaitement soutenue du batteur Josh Halpern.
À mi-parcours, l’enchaînement avec d’abord The Message puis The Photographe agiront comme un moment charnière du spectacle proposé par les Anglais. Il s’avère que l’intensité de jeu se manifeste toujours plus, contrastant fortement avec ce qui est proposé sur disque. Le public s’imprègne des sonorités reverbées comme sur l’excellente Horse at Night avant ce final fabuleux autour de The Trip et d’un rappel dont le nom de la chanson reste un mystère. La fin aussi d’un voyage opéré par trois musiciens martelant frénétiquement leurs instruments, concluant un spectacle d’abord linéaire mais qui sut vivre une progression fascinante.
Horaire tardif, conséquences fâcheuses
Le passage montréalais de Still Corners se termina ainsi de la plus belle des façons… mais à minuit trente passé, dans une salle à moitié remplie. En fait, c’est une heure et quart plus tôt que les premières notes de Black Lagoon furent jouées et inévitablement, à cette heure-ci, en milieu de semaine qui plus est, la fatigue se fait sentir sur certains visages. Pour les uns, l’univers propulsé par les anglais les aura fait chavirer. Pour d’autres, il aura été trop tard pour complètement l’apprécier.
En aucun cas la prestation du duo est la cause de ces départs en cours de spectacle. Il est cependant agaçant que se répète, semaines après semaines, ce phénomène de la tête d’affiche qui entame son spectacle si tardivement dans la soirée.
Souvent, le public perd intérêt. Parfois, il ne trouve plus de solutions plausibles pour rentrer chez lui minuit passé. Alors tâchons juste de le rappeler.
Liste des chansons
- Black Lagoon
- Fireflies
- Lost Boys
- Dreamlands
- The Calvary Cross
- Don’t Fall in Love
- Cuckoo
- Beginning to Blue
- The Message
- The Photograph
- Endless Summer
- Berlin Lovers
- Horses at Night
- The Trip
- Titre inconnu
- Artiste(s)
- Beach House, Foxes In Fiction, Still Corners, Vikki Gilmore
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Bar Le Ritz P.D.B.
- Catégorie(s)
- Dream pop, Indie Rock,
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