crédit photo: Morgane Dambacher
Soccer Mommy

Soccer Mommy au Théâtre Beanfield | Ballades rock pour cœurs brisés

En ce froid dimanche soir de début février, le Théâtre Beanfield accueillait l’artiste américaine Soccer Mommy, alias Sophie Allison. Venue défendre son album Evergreen sorti l’an passé, elle a enchanté le public montréalais avec ses sonorités rock influencées par les années 90.

C’est l’autrice-compositrice-interprète Tomberlin qui l’accompagne en première partie pour cette portion de sa tournée nord-américaine, et l’on constate assez vite que leurs univers s’accordent très bien. Accompagnée par une violoncelliste, elle-même jouant de la guitare acoustique, Tomberlin propose des chansons folk extrêmement douces. Très sage, le public dodelinait de la tête en silence, à tel point que la chanteuse en a fait la remarque au micro: «Vous êtes silencieux, mais au moins vous m’écoutez, ce qui n’était pas le cas à Winnipeg…» Entre deux chansons, elle nous invite à acheter un chandail à son nom (le streaming ne rapportant que très peu d’argent aux artistes, iels n’ont souvent que la vente de tickets de concerts et de leur marchandise pour vivre) mais qui comporte une photo de Buffy, de la série éponyme. « Je n’en suis qu’à la saison 6, donc pas de spoilers s’il vous plaît !» Enjouée et naturelle, elle propose carrément au public de lui poser des questions de manière impromptue, et se raconte un peu avant de laisser la place à la tête d’affiche.

Soccer Mommy donc, de l’expression anglophone qui désigne les mères accompagnant leurs enfants aux entraînements de soccer (elle proposait d’ailleurs à la vente des maillots de ce sport à son nom), a d’abord débarqué sur scène pour participer aux réglages techniques. Reconnaissable immédiatement grâce aux mèches blondes pâles qui encadrent sa chevelure châtain, la jeune femme de 27 ans  a attiré un public de son âge environ, entre mi-vingtaine et mi-trentaine, et beaucoup moins féminin que ce à quoi on se serait attendu ! Sur scène, des (fausses) fleurs partout, et une toile blanche en guise d’écran de projection pour des images tout aussi bucoliques, avec parfois même des sons d’oiseaux en fond sonore. Une douceur visuelle qui accompagne la douceur musicale de ses chansons, même si la seconde partie de sa performance a été plutôt réservée à des chansons plus « rock », avec des envolées de guitare électrique.

Sophie Allison et ses quatre musiciens ont en tout cas su nous mettre dans une sorte de transe réconfortante, bien que mélancolique, à l’image de son dernier album inspiré par un cœur brisé et un sentiment de perte. Avec sa guitare rose à paillettes et sa musique qui penche clairement vers une ode aux années 90, Soccer Mommy et son groupe n’auraient pas fait tâche dans un film ou série pour adolescent.e.s de l’époque. Ajoutez à cela le décor élégant du Théâtre Beanfield, et on avait une scène parfaite de bal de promo dans un film américain, où les émotions auraient été au plus haut !

« Désolée Montréal, je ne peux pas rester je dois aller à Toronto », s’excuse-t-elle sous les gentils sifflets du public qui ne veut pas la laisser partir. En guise de cadeau de consolation, elle a joué une chanson pas encore sortie, qui rentrait également à merveille dans la bande originale de nos propres vies.

Photos en vrac

Soccer Mommy

 

Tomberlin (première partie)

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