Slaves au Rialto | Controverse, punk et backflips
Slaves, le groupe-dont-on-ne-doit-prononcer-le-nom, offrait un incroyablement bon show ce lundi soir au Piccolo Rialto. Plate qu’on était si peu pour le voir.
Pour un groupe qui est produit par un ancien Beastie Boys, qui accumule les millions de vues sur Youtube, qui collabore avec les plus gros noms de la scène musicale d’Angleterre et qui a souvent performé pour des milliers de spectateurs, ça devait être assez déstabilisant de se retrouver dans le sous-sol du Rialto, devant une foule aussi réduite.
Ça n’a absolument pas empêché le duo de tout casser, de se coucher par terre dans la foule en chest et de généralement être la chose la plus punk à jamais arriver un lundi soir.
Parce que la recette est effectivement archi punk : deux gars, des riffs incendiaires mais d’une simplicité déconcertante, un drum composé uniquement d’une caisse claire, d’un tom et de deux cymbales, environ mille tatouages et un nom qui visiblement fait chier beaucoup de monde.
BOYCOTT?
Parlant du nom.
Semble-t-il que c’est peut-être le mot choisi par le groupe pour se désigner qui fait que la foule était aussi petite hier.
En effet, à regarder la page Facebook dédiée à l’évènement, on se rendait compte que beaucoup de gens étaient prêts à boycotter le groupe pour l’utilisation du terme « Slaves », qu’ils jugent raciste.
Une cause noble et une rationnelle tout à fait défendable. C’est vrai que deux gars très blancs qui décident de s’appeler « esclaves » peut avoir l’air réducteur pour la communauté afro-américaine, particulièrement, et les horreurs sans nom de l’esclavagisme à travers l’histoire.
Mais.
Contrairement à beaucoup d’autres noms de groupes, nommément Viet Cong ou Whores (sans parler des crétins qui font exprès de choquer comme Anal Blast mettons), le mot « Slaves » n’est pas né d’une utilisation péjorative.
Notre point en gros: si tu dis « Viet Cong », tu ne peux pas parler d’autre chose que de ce que ça veut dire. C’est un mot qui a été créé de toute pièce dans l’unique but d’être raciste.
Si tu dis « esclave », tu peux quand même parler d’un paquet de concept. Être esclave d’un monde de consommation, être esclave de la routine, etc.
Fait que c’est un peu grimper dans les rideaux pour pas grand-chose selon notre humble avis.
Et peut-être que le message passerait mieux si les façons de protester contre la venue du band étaient un peu moins intenses.
Et par intense, on veut dire qu’Owen Pallett, musicien prodige montréalais, a personnellement écrit à chaque bonne gens qui avait l’intention d’aller au spectacle pour faire valoir son point de vue et parler de tolérance.
Jusque là, rien de mal, même que c’est une belle initiative que tous devraient saluer, peu importe leur opinion sur le sujet.
Là où ça se complique c’est que c’est dur de prendre au sérieux un appel à la tolérance par un gars qui dit des affaires de même :
Toute controverse mise de côté, on voudrait lever notre chapeau au gars qui faisait des backflips dans la foule hier. Impressionnant.
- Artiste(s)
- Slaves
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Piccolo Rialto, Rialto
- Catégorie(s)
- Punk,
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