Random Recipe

Retour sur les Quartiers d’hiver 2016 | Le FME en mode hiver

Les Quartiers d’hiver récidivaient ce week-end dans la fort lointaine région de l’Abitibi-Témiscamingue. Dame nature s’est montrée particulièrement clémente et a permis aux festivaliers de trainer un peu plus tard et un peu plus longtemps dans les rues du Vieux-Noranda pour cette formule hivernale du FME.

Sandy Boutin et son équipe nous avait préparé une programmation à mi-chemin entre l’émergence musicale à son meilleur et la valeur sûre, comme à l’habitude.


Jour 1

Le festival a débuté en chaleur et en douceur jeudi soir dernier dans la salle de l’Agora des arts avec pour têtes d’affiche les Wainwright Sisters, juste après la prestation de l’auteure-compositrice-interprète, Beyries, qui nous a présenté des chansons à textes, assise devant son piano. L’artiste offrait son premier concert À VIE, pas besoin de vous mentionner que la jeune femme était à fleur de peau d’autant plus qu’elle ouvrait le bal pour un très gros bonnet du folk.

À 21h, les Wainwright Sisters sont arrivées sur la scène pour la seconde partie du spectacle accoutrée comme des hôtesses de l’air, chacune portant la même robe, que leur frère Rufus leur avait envoyées à la blague, quelques jours auparavant, tel que l’a mentionné Martha en début de prestation.

N’ayant pas la langue dans leur poche, elles ont entretenu un dialogue ludique et intime avec l’audience durant toute la soirée, entre deux balades morbides (c’est ainsi qu’elles ont qualifié leur musique) nous partageant des anecdotes de leur vie des dernières années.

Il n’y a pas à dire, les Wainwright ont été bénies par le Dieu du folk, car leur musique ne prend pas d’âge. La voix qui sort directement des tripes de Martha Wainwright était en parfait accord avec celle plus mielleuse de sa demi-soeur, avec qui elle a enregistré le dernier album. Ce fût un sans faute pour l’équipe Wainwright.

Après quelques plaisanteries sur le vin, la grossesse et une reprise d’Offenbach, le concert venait de donner le feu vert au festival. L’ancienne église qui fait aujourd’hui office de salle de spectacle accueillait ce soir-là une foule très attentive et émue devant les prestations folks.

Wainwright Sisters - QH - 10 mars 2016-5

Vers 23h, nous nous sommes dirigés tranquillement vers le Cabaret de la dernière chance, une institution à LOIN-Noranda. Nous attendions Random Recipe pour minuit, ce qui nous laissé le temps de faire un arrêt au Bar des chums afin de chanter quelques chansons au Karaoké. OK, OK, pas réellement chanté… mais nous avons attentivement observé et avons pris quelques clichés du phénomène, parce que vous savez qu’une image vaut mille mots.

En route pour le 3e concert de la soirée, nous sommes entrés dans le Cabaret par la cour arrière, qui avait été aménagée tel un petit-palais glacé, décorée avec des sculptures de neige. La température a grimpé de plusieurs dizaines de degrés une fois les lieux pénétrés parce que oui, c’était plein à craquer. Frannie Holder et Fabricia Diffrucsia sont débarquées sur la petite scène en coin du Cab comme Hiroshima. Franchement, ces filles ont des leçons à donner à quiconque veut se lancer dans le Hip-Hop ou le soul, amenez-en. Random Recipe et leurs musiciens ont offert à la petite foule du Cabaret une prestation dont on va se souvenir longtemps. Leur fun est contagieux. Probablement un des meilleurs spectacles de la fin de semaine, tous styles confondus. En toute fin de concert, elles ont chanté la pomme à leurs fans en leur rappelant que c’est à Rouyn qu’elles avaient fait leur premier show et que ce spectacle venait clore leur tournée de 3 ans.

P.S. Gros coup de coeur pour leur claviériste – on ne peut plus caucasien – qui a chanté un couplet de long en large en Japonais.

Jour 2

C’est à la scène Paramount que nous avons décidé d’entamer notre 3e jour de festival, scène essentiellement hip-hop à chaque édition du FME (hiver ou pas). La première partie du spectacle a été assurée par Matthew-James, un jeune rappeur Rouyn-Norandien à l’ambition sans borne, qui lançait son premier album le soir-même. C’est une petit rap-nordique à suivre de prêt (…).

La programmation de la soirée a certainement fait plaisir aux nostalgiques avec le groupe Sans Pression, qui, si on revient quelques années en arrière, a connu un grand succès au Québec avec la chanson Derrière mon sourire. La salle était finalement pleine à l’arrivée des fameux Loud Lary Ajust, qui étaient littéralement attendus comme le messie. On leur lève notre chapeau, parce qu’ils ont fait lever la foule en deux temps, trois mouvement; eux qui sont descendus dans la foule à quelques reprises pour chanter en plein coeur de la salle. Nous avons reçu quelques gouttes de Jameson sur la caboche, lancées par Ajust, et nous avons également vu de très près les boxers Fruit of the Loom de Lary Kidd. La soirée en était rendue officiellement à son apogée.

Jour 3

Nous attentions ce jour avec impatience, parce que la programmation du Jour 3 nous enchantait particulièrement: Plants & Animals + Suuns. Quoi demander de mieux? Il y avait du monde à la messe pour cette dernière soirée dans l’Agora des arts mais cela n’avait rien à voir avec la prière. Les deux groupes qui ont donné la messe ce soir-là on fait de Rouyn, pour une énième fois, la capitale du rock.

Ce band originaire de Montréal navigue entre le folk brut et les crises de colère rock-progessif de leurs instruments. Le chanteur de Plants & Animals a donné tout ce qu’il avait. La foule qui était tout de même assise, tapait fort du pied puisqu’il est difficile de demeurer immobile lors d’une prestation aussi dynamique.

Ce fût un peu plus tard au tour de Suuns de venir nous brasser les tympans avec des chansons – en primeur – du nouvel album. Suuns, qui nous avait alimenté en son très post punk depuis l’album Zeroes QC en 2013, s’est aventuré vers des contrées plus électros, comme on peut l’entendre sur leur single Paralyzer. La soirée nous a paru très darkambiant cette fois-ci: ils ont rempli la salle de bruits quasi- industriels et de voix sinistres.  Dans la pénombre des lieux , ont pouvait observer quelques jeunes qui s’étaient assis par terre à l’avant de la scène pour mieux absorber le courant tandis que d’autres spectateurs se levaient pour partir. Il faut dire que Suuns a joué des morceaux qui sont demandant pour un public qui n’aurait jamais entendu parler de lui. Le fait d’avoir disposé des chaises dans la salle n’a probablement pas donné envie aux gens de participer corps et âme à la prestation non plus. Bref, nous devront donner une nouvelle écoute à l’album lorsqu’il sortira parce que la soirée de samedi nous a laissé perplexe. Nous les aimons profondément mais nous ne sommes pas encore certains de ce qu’ils nous ont fait vivre.

Pour terminer en beauté, nous nous sommes aventurés dans le sous-sol du Petit Théâtre pour un show surprise (à 23h), car le charme du FME c’est en partie dû aux performances secrètes. En bas des escaliers, le band Carapace déplaçait de l’air au milieu d’une foule bien réchauffée, dans tous les sens du terme. C’est le bassiste lui-même qui a démarré un moshpit dans la foule, qui elle-même s’est laissée embarquer dans la folie.

Notre FME s’est terminé après le show d’humour des Hôtesses d’Hilaire (tsé le gars qui chante en robe) et une poutine thaï du Morasse.

Loin-Noranda, nous t’aimons et nous reviendrons cet été, et même l’hiver prochain car, non, il ne faisait pas si fret.

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