Retour sur Failure à Boston

Certains de collaborateurs de Sors-tu.ca sont des mordus de musique. Le genre de pasionnés qui se déplacent hors-ville, voire hors-pays lorsqu’une tournée qui les intéresse ne passe pas par ici. Notre collabo Mathieu April est l’un d’eux, et ne regardant pas la dépense, il s’est rendu dans la ville des méchants Bruins afin d’assister au retour du groupe alt-rock Failure,  au Paradise Rock Club. C’est une tournée réunion pour Failure, leur première depuis 1997. Et qui ne passe pas par le Québec.

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Failure porte tout de même bien son nom, pour ceux qui ne connaissent pas. Après 3 albums qui ont connu peu de succès, la troupe californienne s’est séparée en 1997. Entre temps, l’album Fantastic Planet fait tranquillement l’objet d’un certain culte sur Internet au début des années 2000. Sans compter que A Perfect Circle ont repris The Nurse Who Loved Me lorsqu’ils étaient actifs, et du côté plus commercial, Paramore reprent Stuck On You après avoir travaillé en studio avec Ken Andrews, leader de Failure.

Bref, après tout cela, les vieux (et plus récents) fans avaient l’occasion de voir le groupe en concert à nouveau.

Tel qu’annoncé, aucune première partie n’est à l’horaire. La soirée commence donc avec un court montage de films artistiques et commerciaux qui ont servi de source d’inspiration au groupe. On reconnait en effet certaines références à des titres de chansons.  Moment agréable, mais avec valeur ajoutée négligeable.

On passe rapidement aux choses sérieuses avec l’arrivée du trio sur la petite scène du Paradise Club. Alors qu’ils prennent place sur leur podium respectif, l’intro de Another Space Song se fait entendre.

Les criantes se dissipent rapidement. En effet, comment seulement trois musiciens (et des nerds de studio reconnus) pourront rendre sur scène des chansons aussi arrangées ? La réponse est plutôt simple: donner un concert rock en se concentrant sur l’essentiel.

C’est ainsi que pour un total de 20 chansons, les deux musiciens principaux se sont échangés la basse et les guitares tout en sonnant le plus fidèlement possible au son des albums. À noter la force de frappe du batteur qui a reproduit presque intégralement ce dont nous avons été habitués sur disque.

La voix de Ken Andrews manquait quelques fois un peu de puissance mais pour jouer aussi longtemps chaque soir, on suppose qu’il devait faire preuve d’un peu de retenue.

Le premier set se termine avec la merveilleuse The Nurse Who Loved Me. Bien qu’il manquait un instrument, l’émotion y était tout de même.

Le deuxième set était à l’image du premier, c’est-à-dire un mélange parfait entre des pièces de Magnified et Fantastic Planet. Tout en se terminant de façon épique avec la bruyante Heliotropic. Parlant de bruit, l’intro de clavier distortionné sur Stuck on You aurait plu à n’importe quel fan de My Bloody Valentine.

Le groupe ne se fait pas attendre longtemps pour le rappel et joue même un chanson du premier album, Comfort. Ce sera la seule de la soirée. Le concert se termine avec la dernière piste du dernier album, Daylight, sans grande surprise.

Les interventions de Ken Andrews en fin de soirée laissaient entendre qu’il pourrait avoir des suites à cette réunion (une nouvelle chanson est disponible sur le site bandcamp du groupe, bien qu’elle n’ait pas été jouée). Mais peu importe, il était merveilleux d’entendre live ces chansons écoutées pendant toutes ces années.

La nostalgie a parfois bon goût!