Rénovation du Théâtre Espace Libre | Les deux ministres de la culture présentes à la conférence de presse
L’atmosphère était bon enfant vendredi matin à l’annonce en conférence de presse d’importants travaux de rénovation pour Espace Libre. Suffisamment importants pour que la ministre de la Culture, Marie Montpetit, et la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, viennent ensemble témoigner de leur soutien financier au budget de ce projet d’envergure qui se chiffre globalement à plus de 2 millions.
Espace Libre a été fondé en 1979 à même l’ancienne caserne 19 du quartier Centre-Sud, et ayant fait les beaux jours du Nouveau Théâtre Expérimental de Jean-Pierre Ronfard et Robert Gravel, de la compagnie Omnibus de Jean Asselin qui a porté plus loin l’art du mime, et de la compagnie Carbone 14 de Gilles Maheu qui s’est magnifiquement illustrée à l’avant-garde de l’avant-garde en théâtre à Montréal.
« Il importe de préserver cet espace de création hors du commun où de nombreux artistes trouvent toute la latitude pour expérimenter de nouvelles formes d’expression théâtrale », a déclaré la ministre Montpetit en annonçant une participation financière du gouvernement du Québec à la hauteur de 1 105 473 $, une somme que le gouvernement du Canada s’engage à égaler, selon l’annonce de la ministre Joly. La balance du budget, soit 92 123 $, viendra de la contribution de la Ville de Montréal et de celle d’entreprises privées solidaires de la mission d’Espace Libre.
Une campagne de financement, marrainée par les comédiennes bien connues Guylaine Tremblay et Ève Landry, viendra bonifier le projet dans une mesure de 200 000 $.
Essentiellement, les travaux qui devraient commencer en mai 2019 et se poursuivre jusqu’en novembre, consistent en la mise à niveau de la structure extérieure (maçonnerie de la façade et de la tour arrière), le remplacement des systèmes de chauffage et de climatisation, le réaménagement de la billetterie, des espaces publics et des aires de travail, l’acquisition d’équipements spécialisés en système d’éclairages et de sonorisation, et enfin, la réfection complète du plancher du théâtre.
Geoffrey Gaquère, directeur artistique en fonction depuis 2014, a déclaré pour sa part : « Au terme de ces rénovations, Espace Libre fêtera ses 40 ans. Doté d’outils à la fine pointe de la technologie et de lieux optimisés, Espace Libre pourra encore mieux soutenir les ambitions innovantes de la création contemporaine en théâtre, mieux accueillir nos nombreux projets de démocratisation de la culture pour le Centre-Sud, et recevoir le public dans un lieu sécuritaire et convivial ».
Grâce au Fonds du Canada pour les espaces culturels qui permettra ainsi d’améliorer les conditions de diffusion et d’accueil d’Espace Libre, la ministre Joly n’était pas peu fière d’ajouter que : « Les citoyens pourront ainsi continuer à apprécier pendant encore longtemps les créations théâtrales présentées dans cet ancien poste de pompiers devenu un important lieu de culture ».
Quant à elle, la ministre de la Culture n’a pas manqué de souligner le budget historique « extrêmement ambitieux » de 609 millions dévolu pour la culture par son gouvernement. Madame Montpetit a confirmé l’annonce pour le début juin de la nouvelle politique culturelle du Québec et son plan d’action, une première en 20 ans.
Interrogée à bâtons rompus après les présentations officielles, la ministre Montpetit révélait : « J’ai été abonnée pendant plusieurs années à Espace Libre, avec le grand plaisir d’être surprise d’une pièce à l’autre. C’est un théâtre marqué, très en lien avec son époque. J’ai vu plusieurs pièces d’Alexis Martin et de Daniel Brière qui forment un duo exceptionnel.
« J’aime énormément le théâtre, je suis une grande amateure de théâtre, a ajouté la ministre. Et j’ai aussi une formation en musique, pour avoir étudié le piano et l’opéra pendant une vingtaine d’années. J’ai toujours eu une propension à consommer beaucoup de culture. »
Le mot de la fin revient à Geoffrey Gaquère qui a tenu à citer Jean-Pierre Ronfard en disant après lui: « Les hommes naissent et vivent et meurent. Il s’agit de transmettre la parole de ces êtres ridiculement éphémères. Les chiens et les arbres n’ont pas les mêmes préoccupations. C’est la raison pour laquelle nous sommes dotés de théâtres ».
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