Prix de la danse de Montréal

Prix de la Danse de Montréal 2019 | Le grand prix à Paul-André Fortier

Le milieu de la danse montréalais était réuni lundi matin à l’Espace Françoise-Sullivan du Wilder pour la 9e édition de remise des Prix de la danse de Montréal. La cérémonie, animée par l’ex-danseuse étoile Anik Bissonnette, devenue directrice artistique de l’École supérieure de ballet du Québec, a accordé ses neuf prix dotés de bourses aux acteurs des forces vives de la nouvelle danse telle que pratiquée ici et portée fièrement à l’international.

C’est l’illustre chorégraphe Marie Chouinard, au retour de New York il y a une dizaine d’années, alors qu’elle venait de se voir remettre un Bessie Award, qui a eu l’idée de créer ici une équivalence pour souligner l’excellence de la danse montréalaise. Maintenant présidente du c.a. des Prix de la danse de Montréal, la compagnie de Marie Chouinard continue avec une renommée mondiale à illustrer la danse comme vecteur incontestable de notre vitalité artistique. Si bien que Montréal est devenue une destination où la danse actuelle se porte très bien, à force d’une belle et grande témérité créatrice et du talent indéniable de nos danseurs et chorégraphes.

L’on ne peut que se réjouir que le Grand Prix soit accordé cette année à Paul-André Fortier qui a profondément marqué la danse ici, tant son travail dès le départ s’inscrivait en rupture avec ce qui s’était fait jusque-là. Sa compagnie, Fortier Danse-Création, fondée en 1981, vient de mettre un terme à ses activités, pour cause de retraite, avec la performance sensible Solo 70 présentée au dernier FTA. Initié à la danse il y a presque 45 ans, Paul-André Fortier a signé avec sa touche personnelle d’aventurier artistique, une cinquantaine de chorégraphies marquées sous le sceau de « danseur naturel » qui lui colle à la peau. Son Grand Prix, présenté par Québecor et la Ville de Montréal, est accompagné d’une bourse de 25 000. $

Paul-André Fortier. Photo par Sylvie-Ann Paré.

Le Prix Découverte, remis par Francine Bernier, directrice générale et artistique de l’Agora de la danse, est allé à Alexandra « Spicey » Landé, véritable pilier de la nouvelle pratique en danse urbaine. Sa compagnie, Ebnflöh, entretient une relation symbiotique avec la culture hip-hop, comme dans son remarquable In-Ward présenté au MAI en janvier 2019.

Alexandra « Spicey » Landé, entourée de Francine Bernier et Stéphane Labbé. Photo par Sylvie-Ann Paré.

Le Prix Interprète, assorti d’une bourse de 10 000. $, a été remis par Fabienne Cabado, directrice générale du Regroupement québécois de la danse, à Brianna Lombardo. Le jury s’est montré sensible à la « qualité de transcendance » de la danseuse qu’on aura pu voir récemment dans des œuvres de Caroline Laurin-Beaucage, Martin Messier et Frédérick Gravel.

Dans la catégorie Meilleure œuvre chorégraphique, dotée d’une bourse de 10 000. $ également, le Prix est allé à Hélène Langevin pour la pièce À travers mes yeux. Bouge de là, sa compagnie fondée en 2000, a cette particularité de se consacrer exclusivement à la création d’œuvres destinées à un jeune public.

Hélène Langevin, avec Véronique Fontaine. Photo par Sylvie-Ann Paré.

Le Prix pour la diversité culturelle et les pratiques inclusives en danse est allé ex aequo à Ismaël Mouaraki de la compagnie Destins croisés, et au tandem Elon Höglund et Emmanuelle Lê Phan de Tentacle Tribe. Le Prix dans la catégorie Diffusion internationale, créé l’année dernière à l’occasion des 35 ans de CINARS, a été attribué à la compagnie Le Patin libre qui vient de s’illustrer dans 17 villes de cinq pays étrangers. Alors que Marie-Andrée Gougeon s’est démarquée dans la catégorie Gestionnaire culturel, en reconnaissance de ses 22 années de fidèle engagement avec la troupe DLD – Daniel Léveillé Danse, et sa passion de toujours dans le milieu de la danse qui a longtemps été considéré comme le parent pauvre en expression artistique.

Enfin, le tableau ne serait pas complet sans son volet Contribution exceptionnelle, et c’est Jack Udashkin qui l’emporte en 2019. Celui qui a occupé différentes fonctions dans le domaine de la danse pendant plus de 40 ans, que ce soit à titre de directeur de la danse au Centre national des Arts pendant 12 ans, ou encore en tant que directeur général et artistique de La Chapelle Scènes Contemporaines pendant huit ans, a contribué intensément à l’essor de la carrière internationale de la grande danseuse Margie Gillis. À n’en pas douter, le milieu de la danse montréalais mérite ces Prix annuels qui consacrent des artistes d’exception, tels des kamikazes de la danse actuelle.

 

Vos commentaires