Moonface

Pop Montréal 2013 – Jour 5 | Moonface à la Fédération Ukrainienne de Montréal

Dimanche soir, l’ex-Wolf Parade et figure marquante du renouveau indie rock de la scène montréalaise, Spencer Krug, revenait au bercail sous son pseudonyme Moonface. Comme lors de son passage au Il Motore en mai,  Krug s’est présenté seul au piano pour une heure d’interprétations incarnées des chansons de son nouvel album Julia With Blue Jeans On, qui sera en vente le 29 octobre prochain.
 
La rencontre musicale intime se tenait à la Fédération Ukrainienne, à l’occasion de Pop Montréal. Après une première partie gracieuse et délicate signée Caroline Keating, Krug s’est installé au piano avec son précieux verre de whiskey et s’est lancé tête première dans l’interprétation d’une douzaine de chansons, que la grande majorité du public entendait pour la première fois.

Photo de courtoisie.

Photo de courtoisie par Pop Montréal.

Jeu contrasté et voix appliquée, Krug mordait dans chacun de ses mots avec une intention manifeste : faire vibrer l’auditeur attentif au son de sa poésie, par moments un peu lourde mais surtout, très imagée et inspirée. Et soutenue par un piano tantôt violent, parfois suave, mais toujours au service des textes. Certaines compositions s’étiraient sur 6 ou 7 minutes, nécessitant un seuil d’attention pour être adéquatement appréciées.

Il faut dire que Spencer Krug a quitté son Montréal d’adoption il y a un an et demi afin d’emménager à Helsinki. Son premier hiver en sol finlandais semble avoir été propice à l’introspection, à en juger par les compositions à fleur de peau qui en sont ressorties. Des histoires de coeur sont aussi certainement derrière cette décision d’expatriation. Les chansons présentées à la Fédération Ukrainienne regorgeaient de références à ce sentiment universel, souvent de jolie manière.

Aucune des chansons des albums précédents n’a été interprétée. Pas de rock, d’électro ou de marimba en vue. Que du neuf, dans son simple apparat : piano, voix.

Juste avant le rappel, Moonface a interprété une chanson qui ne se retrouvera pas sur l’album : une pièce qui aborde carrément de front son départ déchirant de Montréal. Superbe composition.

Au rappel, une chanson dite « épique » de près de 10 minutes, qui se développe comme une chanson prog-rock… au piano.

Pendant que certains pleurent encore la mort de Wolf Parade et l’absence de Sunset Rubdown, Spencer Krug, lui, est visiblement passé à autre chose. C’est sans doute moins accrocheur, mais ce qu’il propose est plus personnel que jamais et témoigne d’une maturité d’auteur-compositeur qui n’a d’égal que son talent d’interprète, dépouillé de tout artifice.

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