crédit photo: Andy Jon
Grizzly Bear

Pop Montréal 2012 – Jour 5: Grizzly Bear à l’Olympia

Dimanche 23 septembre 2012 – L’Olympia de Montréal (Pop Montréal)

Quelle belle façon de conclure l’édition 2012 du festival Pop Montréal qu’avec un concert de Grizzly Bear à L’Olympia, quelques jours à peine après le lancement de leur excellent nouvel album, Shields.

Chris Taylor de Grizzly Bear. Photo par Karine Jacques

Ça bourdonnait sur le trottoir devant L’Olympia (et même dans la rue Ste-Catherine), alors que les premières notes de la première partie (Unknown Mortal Orchestra) résonnaient à l’intérieur. Une fois entrée, une foule compacte attendait de pied ferme la formation de Brooklyn, dont la popularité s’est bâtie par le bouche à oreille jusqu’à en faire un groupe culte, en quelque sorte.

Le bassiste Chris Taylor a d’ailleurs souligné qu’il se rappelait bien d’avoir visité Montréal en 2006… au Club Lambi. « Nous étions plus nombreux dans le groupe que dans la foule », lance-t-il en blague sur scène. Ils en ont fait du chemin, les ours bruns!

À l’image de Shields – que l’on décrit comme un album hautement collaboratif – les quatre membres sont disposés en ligne droite sur scène. Ils forment un front musical composé de musiciens dotés chacun d’une superbe voix (qu’ils agencent à merveille) et d’un talent marqué sur leur instrument respectif.

 

Des méduses lumineuses

La bande débute avec Speak In Rounds. L’aspect visuel est ce qu’il y a de plus simple: un grand rideau noir à l’arrière-plan et un jeu de lumière arc-en-ciel.

Photo par Karine Jacques

Mais dès le deuxième titre, l’instrumentale Adelma, un grand lustre évoquant une méduse part du sol et traverse à la verticale jusqu’au plafond. Puis un autre, et un troisième et ainsi de suite, jusqu’à ce que 16 « méduses » soient alignées au-dessus des musiciens. Celles-ci serviront tout au long du spectacle, s’adapteront aux rythmes et aux couleurs des titres proposés, clignoteront de façon frénétique ou flotteront doucement pendant des chansons plus posées. Ingénieux.

Tels quatre surdoués du son et de la mélodie, Daniel Rossen, Christopher Bear, Ed Droste et Chris Taylor enchaînent les titres de leurs quatre albums, multiplient les sublimes harmonies vocales et contrôlent parfaitement les textures sonores.

La foule acclame autant les nouveaux titres que les anciens, preuve que l’appréciation du groupe est toujours en pleine expansion. Il faut dire que des chansons comme Yet Again, Half Gate et Sun In Your Eyes éblouissent dès la première écoute.

Photo par Karine Jacques

Grizzly Bear intègre toutefois plusieurs titres de leurs deux premiers albums, dont Two Weeks, Foreground et Ready, Able de Veckatimest (2009), ainsi qu’un rappel constitué de deux chansons de Yellow House (2006), soit les accrocheuses Knife et On A Neck, On A Spit.

Les compositions sont dans l’ensemble ambitieuses et le talent déborde de toute part, mais l’interprétation est un peu cérébrale, contrôlée. Tout y est pour en mettre plein la vue et ça fonctionne plutôt bien: les fans réalisent qu’ils ont affaire à l’un des meilleurs groupes des dernières années.

Tout ce qu’il manque à Grizzly Bear pour atteindre l’état de grâce visé est un peu plus de passion et d’abandon de soi. Avec ces ingrédients, nul doute que Grizzly Bear pourrait devenir un groupe marquant de sa génération… si ce n’est déjà le cas.

Une autre belle soirée pour conclure Pop Montréal.

 

Photos en vrac
(par Karine Jacques)

Grille de chansons

Speak in Rounds
Adelma
Sleeping Ute
Cheerleader
Lullabye
Yet Again
Little Brother
Shift
Gun-Shy
Ready, Able
A Simple Answer
Foreground
While You Wait For The Others
Two Weeks
Half Gate
Sun In Your Eyes

Rappel
Knife
On A Neck, On A Spit

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