Playground : j’aime beaucoup ce que je vois à l’Espace Transmission | Une performance mêlant absurde et abstrait
Du 5 au 9 juin, Le Théâtre des Fonds de Tiroirs et Trois Tristes Tigres présentent à l’Espace Transmission Playground : j’aime beaucoup ce que je vois. Sors-tu? a assisté à la première représentation.
C’est une œuvre hybride à laquelle Sors-tu? a assisté ce mercredi 5 juin. La pièce s’inspire de Gutai et de Fluxus, deux mouvements artistiques fondateurs dans l’histoire de l’art contemporain. Le texte est signé Olivier Kemeid et, côté mise en scène, on retrouve Frédéric Dubois. La pièce qui se dévoile à nous fait référence à des performances marquantes des avant-gardes des années 1950, 1960 et 1970.
Dès le départ, le spectateur est invité à faire partie intégrante de l’œuvre. Rendez-vous au 5435 Avenue des Érables, adresse de l’Espace. Tout commence à l’extérieur du bâtiment : chacun doit trouver un recoin qui lui inspire confiance. L’une des comédiennes propose ensuite aux spectateurs d’enregistrer le son qui les entoure, puis c’est le moment d’entrer dans la pièce.
Le lieu qui se présente à nous s’apparente à une grande aire de jeux où chacun est convié à rêvasser et à se transposer là où il aimerait être. À l’image de la représentation, rien n’a réellement de sens, divers objets sont entreposés et un comédien nous attend assis, seul, sur un canapé.
Le téléphone retentit. La pièce peut commencer. Se succèdent alors à nous divers personnages, les deux premiers évoquent l’art… Qu’est-ce qui est abstrait, qu’est-ce qui est réellement concret? Quel est le véritable sens de l’art? Les conversations divaguent rapidement. L’une des artistes évoque sa passion pour la musique classique, une autre nous parle des drames suicidaires dans les gares…
Ode à la liberté
Rien n’a réellement de sens mais chacun est habité par ses pensées, ses doutes et ses questionnements.
« Ne tuez pas vos pensées sur le terrain de la politique, ne tuez pas vos pensées sur le terrain de la parole », clame l’un des personnages.
Véritable ode à la liberté, les comédiens nous invitent à être qui on a envie d’être, à penser comme on a envie de penser, à rêvasser, à jouer, à se perdre, à douter…
Les personnages se lancent alors des défis. Soudain, une comédienne se met à faire une salade. Un autre se badigeonne de miel plein le visage. Les distractions sont partout. À chaque recoin de la pièce, des scènes cocasses se produisent.
Le public est ensuite invité à ressortir son téléphone. C’est l’heure d’écouter les enregistrements réalisés en début du spectacle. Le son des oiseaux qui nous entouraient à l’extérieur s’offre alors à nous. C’est plaisant et amusant à la fois. Du côté des téléspectateurs, ce moment donne l’impression de jouer un rôle dans la pièce.
Tout est en perpétuel mouvement, rien n’est figé, ce qui rend chaque performance d’autant plus vivante.
Y a-t-il un réel sens à ce que l’on voit, ce que l’on entend? Quel est le but de tout ça? On ressort de cette pièce sans véritable réponse, mais l’esprit plus léger et déconnecté du sérieux de notre quotidien.
La pièce se joue à l’Espace Transmissions jusqu’au 9 juin prochain. Lien vers la billetterie ici.
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