Osheaga 2017 – Jour 1 | Lorde féérique
Plusieurs disaient que Lorde n’avait pas encore atteint le statut de tête d’affiche, mais la jeune Néo-Zélandaise leur a prouvé qu’ils avaient eu tort de la sous-estimer en dévoilant son talent de haut calibre. Malgré la pluie toujours intermittente, la foule a dansé avec la « sorcière blanche » du début à la fin.
Lorde connait bien son public d’Osheaga, elle qui s’était produite sur scène en 2014 et était tombé sous le charme de la foule qui succombait déjà pour elle. Cette fois-ci, toutefois, c’était elle qu’on attendait avec impatience, pas elle qu’on écoutait en attendant un autre. Vendredi soir, Justice venait à peine de nous en mettre plein la vue qu’on en voulait davantage et c’est Lorde qui allait livrer la marchandise.
Elle est monté sur scène comme une vision, vêtue d’une robe blanche avec un parapluie noir au-dessus de la tête, rappelant un peu Mary Poppins. Elle s’est lancée sur la très connue Tennis Court tirée du premier album Pure Heroine, au grand plaisir de la foule. Elle a rapidement laissé tomber son parapluie pour tolérer, comme nous, les gouttes de pluie. Elle a enchaîné de Magnets, puis de 400 Lux et de Buzzcut Season toujours du premier album. C’était à se demander si elle allait nous présenter son nouvel album Melodrama.
Aussitôt dit, elle nous a offert sa première nouvelle chanson, Homemade Dynamite, mais elle a eu besoin du coup de main d’une autre « freak » (ses mots, pas les nôtres) pour chanter avec elle. À mi-chemin de la pièce, Tove Lo est débarquée, Lorde bondissant de joie. Leurs voix s’entremêlaient à merveille, tellement qu’on avait de la difficulté à les différencier.
Lorde s’est promenée entre Pure Heroine et Melodrama tout au long de la soirée. Son plus récent album est paru en juin: les fans ont eu amplement de temps pour se familiariser avec les paroles et ça s’entendait. La Néo-Zélandaise était aux anges. Elles s’est amusée à nous rappeler les choses qui avaient changé depuis 2014, mis à part le site, en soulignant l’incontournable Justin Trudeau. On ne peut pas y échapper.
Du flafla
Une chose pour le public qui était bien différente de la dernière fois était les danseurs qui l’accompagnaient. C’était particulier. Pas qu’on doute que la musique de Lorde se danse, c’est simplement que ça jouait beaucoup dans le contemporain et on sentait parfois que c’était de trop ou que les danseurs étaient un peu dans le chemin.
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Ce qui est impressionnant de Lorde et qui n’était pas passé inaperçu en 2014, c’est son habileté à remplir une scène à elle seule par ses mouvements singuliers et sa voix impressionnante. Les danseurs étaient donc un peu inutiles, mis à part peut-être de la faire sentir moins seule sur la grande Scène de la Rivière.
Un moment du spectacle qui nous a prouvé l’inutilité des danseurs est sur sa ballade Liability où elle était seule en avant-scène. C’était touchant, c’était poignant, c’était vrai. Ou encore lorsqu’elle nous a offert une reprise de la chanson Bloody Mother Fucking Asshole de Martha Wainwright avec verve, démontrant une Lorde qui a été blessée mais qui en ressort plus forte.
Elle a terminé son spectacle sur ses plus gros hits Green Light et bien sûr Royals. La foule au grand complet n’a pu s’empêcher d’hurler en choeur. Ceux qui avaient osé dire qu’elle n’était du calibre d’une tête d’affiche devaient se sentir petits dans leurs culottes vendredi soir. Lorde a tout livré, elle qui n’avait pas pu jouer la veille à Chicago en raison de la pluie (encore plus) abondante, et c’était prodigieux. Tout ce qu’on souhaite, c’est qu’elle conserve son identité jeune, vraie et brute… et qu’elle abandonne les danseurs. Son talent n’en a pas besoin.
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