MGMT

Osheaga 2012 – Jour 1: MGMT, Atlas Sound et Gary Clark Jr.

Vendredi 3 août 2012 – Parc Jean-Drapeau (Osheaga, Montréal)

Parmi les nombreuses combinaisons possibles pour cette première journée du festival Osheaga, certains itinéraires s’avéraient plus décevants que d’autres. En optant pour MGMT et Atlas Sound en soirée, plusieurs fans auront eu l’impression d’avoir misé sur les mauvais choix, même si le spectacle de MGMT n’était pas sans charme.

MGMT – Photo par Valérie Patry

Pas facile d’apprécier un show de MGMT pour ceux et celles qui n’ont écouté que le premier album Oracular Spectacular

Bien que très talentueux et fort créatif, le groupe new-yorkais n’en fait qu’à sa tête et propose une grille de chansons décousue, qui fait la part belle à Congratulations, son deuxième album sorti en 2010. Un disque grossièrement sous-estimé et dont le public semble se balancer complètement.

Mais cela importe peu à Andrew VanWyngarden et Ben Goldwasser qui, fidèles à leur habitude, semblent jouer pour eux-mêmes.

Leur interprétation, elle, est sans tache: MGMT joue It’s Working avec aplomb avant d’enchaîner avec le succès Time To Pretend, qui met de l’ambiance dans la vaste foule.  C’était sans doute le plus gros show présenté à la scène verte de tout le festival.

Le momentum se poursuit avec Song For Dan Treacy, pièce la plus directe et entraînante de Congratulations.

Une jolie reprise de Angie des Rolling Stones, qui souligne à quel point le chanteur de MGMT a un timbre de voix qui rappelle étrangement celui de Jagger, compte aussi parmi les faits marquants.  Une belle surprise.

Mais à chaque fois que MGMT gagne la foule avec un titre comme Weekend Wars, Electric Feel ou Handshake, il assomme ensuite son public avec une pièce plus complexe que la foule ne parvient pas à apprécier à sa juste valeur.

Le groupe est intransigeant, ne s’adresse jamais à la foule et joue des titres comme Siberian Breaks (chanson concept qui ressemble à 8 pièces en une et nécessite une dizaine d’écoutes attentives avant d’être appréciée), comme si le public devait se mettre au diapason des compositions nuancées du groupe et non l’inverse.

Peut-être qu’il faut aimer les deux albums de MGMT et les connaître pratiquement par coeur afin d’apprécier un concert du groupe. Mais pour un show fédérateur de festival extérieur, ça ne fait pas le travail.

Au final, nous n’aurons eu droit qu’à une seule nouvelle chanson, Alien Days, à la toute fin alors que tout le monde attendait le méga succès Kids, qui n’est jamais venu… La marée humaine se dispersait à vue d’oeil avant même que les gars aient terminé leur dernière pièce et que les feux d’artifice de la Ronde n’aient illuminé le ciel.

 

Atlas Sound

Le concert de MGMT contenait tout de même plusieurs bons moments, mais on ne peut pas en dire autant de Bradford James Cox, alias Atlas Sound, qui a offert une prestation épouvantable sur la Scène des Arbres, plus tôt en soirée.

Photo par Pierre Bourgeault

Seul avec sa guitare électrique désaccordée – apparemment, la compagnie aérienne aurait perdu son équipement en chemin! –  le frêle chanteur et guitariste de Deerhunter avait l’air d’un amateur sous l’effet d’une drogue peu recommandable, dans un jam maladroit improvisé, vaguement relié à quelques chansons d’Atlas Sound.

On croirait qu’avec une voix et une guitare, il ne devrait pas y avoir de pépin technique ni musical, mais Cox parvenait à trouver d’ingénieuses façons de martyriser nos tympans en se trompant d’accords continuellement et en multipliant les solos hors-gamme.

Seul moment « intrigant » du spectacle (sans être totalement réussi): Cox a interprété Moonshiner de Bob Dylan a cappella et s’en est plutôt bien sorti.

Mona Lisa, elle, semblait interminable, avec des solos de guitare sans intérêt, tout comme My Angel Is Broken.

« Merci pour votre patience! Je ne sais pas trop ce que je fais », lançait-il candidement à la petite foule courageuse qui restait. Comme si nous devions considérer cette interprétation bâclée comme une improvisation ingénieuse et avant-gardiste.

Pénible.

Heureusement que plus tôt, vers l’heure du souper, nous avons eu l’occasion de faire la découverte de Gary Clark Jr., guitariste et chanteur blues qui rappelle un mélange de The Black Keys et Ben Harper dans ses bonnes années,  avec un groove évoquant vaguement Hendrix.

Sa prestation inspirée était parfaite pour la plage horaire réservée à cet effet à la scène verte.

Malheureusement, notre soirée ne s’est pas poursuivie de la même façon.

Grille de chansons
(MGMT)

1. Future Reflections
2. It’s Working
3. Time To Pretend
4. Song For Dan Treacy
5. Of Moons, Birds and Monsters
6. Flash Delirium
7. Weekend Wars
8. Angie (reprise des Rolling Stones)
9. Siberian Breaks
10. Electric Feel
11. Handshake
12. Congratulations
12. Alien Days (nouvelle chanson)

* Merci à « Miss Corinne » pour certains titres…

Vos commentaires