Nuit Blanche Montréal 2016 | Bouge Anyway à L’Agora de la Danse
Sur le chemin de l’Agora de la Danse, force est de constater que la Nuit Blanche est toujours aussi populaire à Montréal. Les rues sont remplies de petits groupes prêts à se divertir et à prendre du bon temps en se rendant aux nombreuses animations proposées dans le centre-ville. Pour nous, ce sera l’événement « Bouge Anyway – battle de danses urbaines » qui occupera notre virée nocturne.
En entrant dans la salle vers 19h, on remarque un carré qui n’est pas sans rappeler un ring de boxe, où les couples de danseurs s’échauffent en attendant la première étape. Il y a déjà du monde, l’animatrice aux talons à paillettes bleues nous présente les quinze équipes en compétition ce soir. À la fin des préliminaires, il n’en restera plus que neuf. C’est la plus longue partie de la compétition puisqu’elle dure, au final, pas loin de deux heures et demie. On note des humeurs, des tons donnés par chacun des couples de danseurs à travers leur danse : certains choisissent des métaphores très gracieuses, quand certains sont plus dans la nervosité et l’offensive. D’autres encore adoptent l’humour.
C’est à 21h40 que la compétition à proprement parler débute. Il y a neuf équipes, qui s’affrontent deux par deux. Après 2 x 1 minute de danse par équipe, les trois membres du jury lèvent le carton bleu ou le jaune pour annoncer quel groupe est sélectionné, jusqu’à ce que les huit équipes soient choisies pour le deuxième round. On retient la petite phrase déclamée par la présentatrice « 5, 4, 3, 2, 1, switch! » pour annoncer la fin du temps imparti aux danseurs à la fin de chaque minute où ils doivent tout donner.
Une performance chorégraphique spontanée
On ne passe pas à côté de l’aspect « performance » qu’implique ce concours. C’est de l’instantané, le ressenti des artistes et leur adaptation gestuelle est immédiate en fonction de ce qui passe dans les enceintes. Chaque corps a son propre langage, sa propre expression et son message, qu’il véhicule à travers le mouvement. On a aussi la chance d’observer des figures de break dance, avec des glissades à même le sol.
Au deuxième round, les huit équipes encore en compétition se rencontrent sous la forme couple contre couple, et celle qui gagne a la chance de « voler » un membre de l’équipe perdante, choisi pour la suite du concours. Le DJ qui lance la musique en direct, passe entre autres des titres de Michael Jackson et de James Brown. On ressent des humeurs, des couleurs qui se dégagent dans les chorégraphies. Des histoires sont racontées, parfois on est à la frontière du mime.
Le troisième round constitue la demi-finale, et les quatre équipes de trois (couple initial+danseur « volé » à l’autre équipe) dansent sur de la musique aux accents hip-hop, parfois douce, parfois funky. Le fait qu’ils soient trois apporte une approche visuelle intéressante : c’est un triangle mouvant qui est maintenant offert au public. Un moment assez drôle se présente quand passe la chanson Je t’aime…Moi non plus de Gainsbourg : une interprétation en trio amène des scénarios un peu ambigus.
A présent, chaque équipe gagnante est constituée de quatre danseurs, puisqu’elle gagne un nouveau membre de l’équipe adverse éliminée.
On remarque que, plus les étapes avancent, plus les spectateurs s’amassent dans la salle, celle-ci est maintenant pleine à craquer.
Enfin un peu de justice!
Pour la finale, les deux équipes de quatre contre quatre ont la possibilité de s’exprimer à travers quatre passages de une minute chacun. La première équipe est très sportswear avec trois membres aux casquettes Yankees, et un au maillot de sport. La seconde équipe est, quant à elle, plus éclectique avec un danseur au chapeau feutre, un au bonnet gris, un autre en haut de jogging orange et une fille au tee-shirt rayé marin bleu.
C’est la première équipe qui remporte les faveurs du jury, ce qui nous laisse échapper un « Enfin un peu de justice! », car nous sommes d’accord avec ce choix, contrairement au reste du show où les résultats n’étaient pas tout à fait ceux qu’on attendait. Il est plus de minuit quand se termine la compétition.
En somme, c’était une soirée divertissante et agréable à regarder, même si on s’attendait à un niveau globalement plus élevé, des figures parfois plus étonnantes techniquement, et surtout d’autres choix de la part des sélectionneurs. Mais, quoi qu’il en soit, Bouge Anyway a rempli sa mission avec cet exploit de plus de cinq heures de danse quasiment sans interruption…
- Artiste(s)
- Bouge Anyway
- Ville(s)
- Montréal
- Catégorie(s)
- Danse,
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