The Irish Rovers

MUTEK 2015 | Vendredi : Nocturne 3 – Orchestrate to Elevate au MAC

Ceux qui préfèrent danser que de regarder quelqu’un le faire en ont eu pour leur argent du côté du MAC. De 22 heures à 3 heures, plusieurs producteurs et DJ se sont alternés pour offrir une sélection musicale introspective et festive.

 

Karen Gwyer – UK

C’était la première nord-américaine pour la productrice et elle a fait bonne impression lors de MUTEK. Son set était très bien construit tout en subtilité, d’ailleurs, c’est ce qui fait la force de cette dame.

On retrouvait des percussions bien présentes qui faisaient taper du pied. Le tout accompagné de synthétiseurs et de sonorités souvent en arrière plan, mais toujours autant immersif. L’un des moments forts de la performance a été lorsque Karen, complètement en transe, faisait monter la tension avec des jeux de synthétiseurs et chants vaporeux.

La foule, qui se faisait encore quelque peu gênée à ce moment de la soirée, a pu profiter de cette performance comme apéritif pour ce qui les attendaient dans cette troisième Nocturne.

Petit bémol, disons que la musicienne manquait de présence sur scène et que son corps semblait statique.

 

Rival Consoles – UK

Sur des rythmes saccadés et des basses bien présentes, l’audience a pu se déhancher de manière frénétique.

Le musicien a proposé une sélection de compositions bien arrangées entre montées de synthétiseurs et intensité percussive. L’audience qui commençait à être prête à faire la fête a pu en profiter pour pratiquer ses mouvements sans être nécessairement sur le rythme constant.

Pour ceux qui n’aurait jamais mis le pied dans une boîte de nuit ou encore écouter de la musique électronique, disons que le son de Rival Consoles est très planant et énergisant, mais n’est pas constant sur le rythme. Sur disque, on retrouve une énergie assez unique, sur laquelle on sent fortement l’influence anglaise d’artistes tels que Jon Hopkins par exemple.

En live, c’est le côté festif qui en ressort, on laisse de côté l’introspection qui dépend beaucoup des accords de synthétiseurs et on les change par une dose de basse énergisante. En fait, disons que l’audience avait une soif de décibels, à un tel point que de nombreux spectateurs profitaient des moments de silences entre les morceaux pour lancer des phrases du genre  »Loudness button on » ou encore  »More volume »!

L’anglais d’origine maîtrisaient bien ses créations pour les interpréter en live, cependant, on retrouvait une petite lacune au niveau des transitions entres les morceaux. Par moment, on pouvait se déhancher pendant une chanson, puis ensuite, quelques secondes de silence, et on pouvait enfin recommencer lorsque l’artiste interprétait un autre morceaux.

Malgré ce petit manque de cohérence entre les pièces, le public a su rendre hommage au talent de l’artiste en se laissant aller pendant sur les rythmes effrénés.

Kiasmos – Islande  

On connait le talent du compositeur et instrumentiste Olafur Arnalds qui depuis près de 10 ans nous offre une musique des plus impeccable et émouvante. Le jeune homme de 29 ans est déjà considéré comme étant un Mozart des temps modernes parmi les grands. On lui doit notamment la bande originale de la série  »BroadChurch », un apparition dans celle de Hunger Games,  ou encore l’impeccable  »For Now, I am Winter » album de néoclassique à ne pas écouter en peine d’amour. Olafur travaille présentement sur un projet nommé  »The Chopin Project ».

Hier soir, il était accompagné de Janus Rasmussen en première canadienne pour présenter leur créations déchainées. Disons qu’après s’être époumoné sur la musique de Rival Consoles, il aurait pu être facile de penser que la musique de Kiasmos allait nous faire planer comme sur disque.

Cependant, c’est un Olafur bien présent au micro qui a accompagné cette fiesta islandaise! Sur des percussions house et des synthétiseurs à saveurs orchestrales et cinématographiques, la foule a pu se déhancher et sauter. Disons que le visage des deux musiciens arboraient l’un de ces sourires comme peu d’artistes ont en performant une musique si complexe. C’est ce qui est magique de ce genre de performance, quand l’audience se laisse transporter par la musique et que les artistes le sentent et l’apprécient.

Arnald possède bien le sens du spectacle. Sans aucun doute, cette partie de la troisième nocturne a été le paroxysme des ravers.

 

John Tejada – US 

Les vrais qui sont resté pour cette dernière performance ont pu se déhancher sur des rythmes techno-house de la part du vétéran John Tejada. Ses rythmiques et ses sonorités était dans une palette de couleurs différente que celles des autres musiciens ayant fait performance auparavant dans la soirée.

Ceux qui étaient au premier rang ont pu profiter d’un peu plus de place pour bouger et se laisser aller sur la musique hypnotisante de ce génie. Tout au long de son set, aucun son n’était pas à sa place, on se sentait transporté dans une ascension constante. Quand ce n’était pas une petite mélodie en arrière-plan qui venait se placer par dessus des caisses claires et des cymbales, c’était une ligne de basse qui s’allongeait au long de  »bass drums ».

Mention spéciale à la jolie demoiselle qui s’est joint à l’artiste pour lire/chanter quelques lignes de texte lors de l’avant-dernière chanson de l’artiste!

Somme toute, cette troisième nocturne a été un must pour les danseurs et les assoiffés de découvertes.

 

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