crédit photo: @mercibonsoir
Les Soeurs Boulay

Les Bonnefemmes sortent #4 : Échapper à la plus belles des nuits avec Les Soeurs Boulay

C’est avec toute l’excitation du monde que Livia et moi nous sommes rendues à la Biosphère pour le lancement d’Échapper à la nuit, le troisième album des Soeurs Boulay. Trois ans après les avoir vues au Club Soda ensemble.

Eille, la biosphère! Quand je lui montrais les photos sur mon téléphone, ma fille n’était pas impressionnée. Ça devait être à cause de mon écran sale, parce que lorsqu’on est sorties de la station de métro et qu’elle avait cette boule grandiose dans’ face, elle a complètement figé tellement elle trouvait ça beau.

*Note à moi-même: Marie-Ève, quand t’auras terminé ton texte, prends une minute pour reformuler la phrase de ta fille qui a une « boule grandiose dans’ face ».

On se rend à la table des journalistes. On détonne dans ce groupe de beaux professionnels accompagnés de leur photographes bien équipés. Ma fille de dix ans mange un sandwich PB&J dans lequel y’a ben trop de confiture pour avoir la face propre, je suis habillée en mou et, pour une raison que j’ignore, 3-4 fils USB pendent de ma sacoche trop pleine. Mais Livia s’en fout: la relationniste de presse des Soeurs Boulay la reconnaît et la salue. Elle a l’impression d’être LA journaliste d’la place.

*Note à moi-même: Marie-Ève, quand t’auras terminé ton texte, prends une minute pour reformuler la phrase des « photographes bien équipés ».

On prend l’ascenceur pour rejoindre le cocktail de bienvenue. J’sais pas si vous avez déjà pris l’ascenceur en vitre pour monter au top de la biosphère, mais c’est assez malade merci. Presqu’autant que la vue qui nous attendait.

 

Mais comme tous les enfants du monde, Livia se tanne assez rapidement et veut aller faire la file devant la salle de spectacle. Pour une fois, son impatience paie: on est les premières en ligne. On choisit les meilleures places de princesse, direct en avant. Des beaux sièges tournants qui nous permettent de spinner en criant  « Ouiiiiiiiiiiii! ».

Une partie de moi trouve que la salle de spectacle a des airs du jeu Atmosfear, sans le mauvais comédien qui ressemble beaucoup trop à Guy A Lepage pour que ce soit pas lui. Mais le reste de moi  la trouve MAGNIFIQUE. Elle nous berce dans la plus rassurante des noirceurs tandis qu’une bande lumineuse nous entoure avec la douceur d’un câlin. Dans cette salle, ma fille et moi avons le même âge et c’est si beau. J’ai hâte de prendre beaucoup trop de photos de ce spectacle qui promet.

Les soeurs entrent en scène et je suis un peu fâchée. Comment est-ce possible d’être aussi belles dans n’importe quoi? Leurs robes de hippie très longues et très rouge et jaune me donneraient des airs d’une vieille lampe qu’on achète en joke, mais sur elles, mon doux, c’était comme regarder deux anges.

Le thème de l’album est la résilience.

Bien qu’il aborde quelques sujets sombres, l’album échappe à la nuit avec des titres tels que Je vais te faire danser, Surtout, surtout, Antigone, Faire à la tête de l’eau, Laisse aller la vie et, ironiquement, Échapper à la nuit. Mais c’est une question de perception.

Cette question de perception explique pourquoi je ne prends aucune photo durant la prestation des Soeurs. (Celle juste ici provient de @mercibonsoir, sur la page Facebook des artistes)

Mais je n’en prends pas car je suis fascinée par le fait que Stéphanie soit capable de frapper sur un tambour en chantant, sans rater un beat, avec tout le naturel du monde. C’est niaiseux, parce que j’imagine que c’est plus difficile avec une guitare, mais je ne sais rien:  j’ai juste joué du triangle dans’ vie.

Je ne prends pas de photos car je suis prise de court par les tounes plus dures. Pas sa mère, Les lumières dans le ciel, T’as gardé le silence, Tu cherches tes souliers et Comme si. Elles n’ont pas joué toutes ces chansons, mais elles ont joué Comme si. Et ça m’a rentré dedans. Je ne suis pas braillarde, mais cette chanson met des mots sur une profonde blessure dont je vous épargne les détails. Chaque mot me soulage et me fait mal, l’animation de vagues violentes diffusées en arrière-plan représente ce qui se passe en moi. Je tente de retenir mes larmes du mieux que je peux pour ne pas être la madame qui braille, assise en avant avec les fils USB qui pendent de sa saccoche trop pleine.

Je ne prends pas de photos car je capote sur les regards empreints d’amour qu’elles s’échangent. Elles s’aiment et se soutiennent à travers le stress de revenir sur scène après la pandémie. Elles accusent ce stress avec une joke de Mélanie qui dit qu’elle sue tellement qu’elle a des serviettes sanitaires en dessous des bras puis, nous disent que si le public est là, c’est qu’il les aime en tabarnac. Oui, les filles. On vous aime en osti d’coliss de tabarnac. Parce que vous êtes drôles, talentueuses et vraies. Et vous m’avez ouvert la porte pour écrire des gros mots dans une critique de show.

On vous aime pour vos insides que vous partagez avec nous, comme votre flash épais de vouloir chanter All by myself après chaque toune triste.

On vous aime parce que vous réussissez à insérer des calls délicieusement bébé dans vos remerciements.

Voici mon top 3 :

3. « On est dans le milieu depuis dix ans, ce qui fait de nous des vieilles peaux. »

2. « On fait c’qu’on peut avec le cerveau qu’on a. »

1. « Merci de transformer le caca en pain et le pipi en vin. Un vin qui ne goûte pas le pipi. »

 

Ma fille de 10 ans vous aime aussi.

 

Critique de Livia, à partir de numéros de chansons

Prenez ça comme un jeu: saurez-vous deviner de quelle toune elle parle?

#1: Tambour bien rythmé; j’ai adoré la chanson et le tambour et le piano.

#2: J’ai aimé mais j’ai préféré la #3.

#3: La meilleure des meilleures, c’est la meilleure; bref, j’adore la #3 plus que tout.

#4: Vous êtes les meilleures. Je n’irais pas de l’autre côté.

#5: Mélanie, je suis certaine que tes enfants t’aiment autant que tu les aimes.

#6: J’adore, c’est la première chanson de votre nouvel album.

J’ai adoré l’endroit avec des balançoires à côté et la petite entrée de bienvenue et vos robes, c’était magique; la boule, ça m’a fait capoter.

Bref, j’adore!

*Note à ma fille: Livia, quand t’auras terminé ton texte, prends une minute pour reformuler la phrase de « la boule » qui t’a « fait capoter ».

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