crédit photo: Jillian Goldenberg
Dany Nicolas

Lancement de Rockstar Municipale | Dany Nicolas et ses invités livrent une soirée électrisante

Dany Nicolas lançait son premier album au Club Soda, vendredi dernier, en compagnie d’artistes qu’il chérit particulièrement, dont la légende Lucien Francoeur, l’imprévisible Jacques Bertrand Jr et le plus-que-rafraîchissant groupe de gypsy-rock Bad Uncle. L’album « Rockstar Municipale » nous a été livré au cours d’une soirée chaleureuse et éclatée, qui parfois aurait gagné à être plus intime, mais qui demeure un lancement dont on se souviendra. Dany Nicolas se livre à Sors-tu? lors d’une brève entrevue en coulisses.

L’auteur-compositeur-interprète, natif de Tadoussac, baigne dans la musique depuis 15 ans en jouant dans une multitude de groupes de musique du monde, tels Sagapool, Kleztory et la Fanfare Pourpour.

Pourtant, malgré sa feuille de route impressionnante à l’international, la vraie passion de Dany Nicolas demeure la chanson. Il décide de s’y consacrer entièrement lors d’une période plus tranquille, il y a quatre ans. « Je n’en faisais plus vraiment, je me laissais traîner par les bands puis ça roulait, il y avait toujours quelque chose. Puis là, quand cette année-là est arrivée, je n’avais vraiment plus rien pendant l’hiver. J’ai dit fuck off, je vais jouer mes affaires à moi, je vais écrire et faire des chansons », dit-il, assis sur un futon, dans une loge du Club Soda. Il apprécie la connexion qu’il établit avec son public, cette opportunité de pondre des pièces intimes auxquelles les gens se rattachent à leur manière.

Dany Nicolas produit alors son premier EP Dommage à Gary en 2019, dont il livre la chanson C’est p’t’être ça l’bonheur lors du concert de vendredi dernier, pièce bien représentative du style folk de l’artiste. Précédé des poètes Lucien Francoeur et Jolène Ruest, il n’est accompagné que de sa guitare électrique pour ses premières chansons, lesquelles il présente avec une vulnérabilité déconcertante. S’ensuivent plusieurs pièces du dernier album, celui-ci réalisé en collaboration avec le producteur bien connu, Tonio Morin-Vargas.

Après cette présentation toute en douceur de titres de son dernier opus, Dany Nicolas invite trois musiciens (Alex Crow, Gab Prieur et Benjy Vigneault) pour transformer quatre de ses chansons acoustiques en pièces punk-rock complètement déjantées. Les chansons Ballot de lingots et Il pleut toujours sont livrées avec une fougue impressionnante, un véritable vent d’air frais après une année sans concert. La rockstar municipale se réjouit du contraste entre ses interprétations en solo et celles accompagnées de ses amis-musiciens, idée originale de son gérant, Sébastien Collin. «J’aimais le clash entre mon solo, très relax, puis le band de rock après, avec mes chums punk-rock. Ça donne un espèce de coup de pied dans la face après avoir joué», avoue l’artiste.

S’en suivent finalement les performances de Bob Femelle, en remplacement de dernière minute de Poulin, et de Jacques Bertrand Jr, prestations quelque peu décevantes lorsqu’on les compare à celle de Dany Nicolas, maître de son art. Le lancement, empreint d’une panoplie d’artistes plus éclatés les uns que les autres, aurait peut-être bénéficié d’une programmation plus épurée, question que le public puisse mieux s’imprégner des paroles de Dany Nicolas, ou encore d’apprécier davantage l’apparition de Lucien Francoeur.

À l’inverse, une performance qui n’a que bonifié le spectacle est celle du groupe montréalais Bad Uncle, composé de Santosh Lalonde au chant et à l’accordéon, Johnny Slapper à la contrebasse, Ram Krishnan à la batterie et Kevin Moquin à la guitare. Leur son unique, ponctué d’instruments bien maîtrisés, a fait du set la fin parfaite au lancement. En anglais ou dans un français improvisé, Santosh Lalonde est charmant, avec sa voix quasi gutturale, un peu à la Tom Waits. Les chansons au style particulier, cette espèce de gypsy-rock aux allures punk qui rappelle une vieille fanfare, s’enchaînent et donnent envie de danser. Dany Nicolas et Sébastien Collin ont su choisir le dernier groupe avec justesse, offrant une fin électrique à un lancement bien spécial.

Dany Nicolas s’avoue satisfait des artistes avec qui il partage la scène cette soirée-là : «Je change avec les saisons, je change avec les marées, dit-il avec le sourire. Selon où je suis et ce qui se passe autour de moi, la chanson n’est jamais jouée de la même manière. J’y vais vraiment au feeling.»

La façon dont l’auteur-compositeur-interprète s’adapte à son public et ses environs prouve son authenticité, sa soif du moment présent. Rockstar Municipale est d’ailleurs empreint de ce désir d’ancrage. « Un désir de s’ancrer dans la terre et juste de vivre mieux, de se grounder pis d’essayer d’évoluer », ajoute la rockstar quant aux intentions derrière son album.

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