La série Ultrasons de l’Université de Montréal : Un tremplin sans pareil pour les musiques numériques

Après avoir connu plusieurs itérations dans le passé, la série Ultrasons, présentée par la Faculté de musique de l’UdeM, est de retour afin de mettre en valeur le travail de étudiants et étudiantes au baccalauréat du programme de Musiques numériques. Présentée deux fois par année, en décembre et en avril, soit les 24 et 25 cette année, les soirées, accessibles gratuitement, présentant les travaux d’artistes en devenir « sont des occasions idéales pour se laisser surprendre et pour applaudir les créations originales de la relève en multimédia. »

Je me suis entretenu avec Myriam Boucher, professeure adjointe bien impliquée dans le projet, et Guillaume Myre, l’un des étudiants qui présentera un projet de fin d’études cette année dans le cadre de l’événement.

« Chaque année et chaque cohorte est différente. Je suis vraiment énervée à chaque session! », confie Myriam. Lorsqu’elle parle de cohorte, c’est parce que ce sont bel et bien l’ensemble des étudiants qui prennent part à Ultrasons. Question de rendre sa théorie plus applicable, le programme exige la tenue d’un cours-projet de fin de session à chaque reprise, pour un total de quatre sur l’ensemble des trois années du baccalauréat, arguant que c’est « le cours le plus formateur pour apprendre à livrer un projet avec une échéance. »

Guillaume en est à son dernier projet, Morphose, qu’il présentera au cours de cette édition de la série Ultrasons; un projet mené en équipe de trois avec une autre étudiante, Aurélie Tessier, qui jumèlera saxophone et traitement sonore, et Samuel Gendron, qui œuvrera sur une guitare augmentée, alors que Guillaume lui-même sera en mode TouchDesigner (un programme de créations visuelles) derrière ses modulaires. Le but? « Créer un système pour travailler sur un nouveau moyen d’expression en mode question-réponse, tout en travaillant avec l’espace dans une pièce immersive. »

« Ça sort de sa zone de confort. Je suis quelqu’un qui aime travailler sur mes propres projets, mais ça m’a donné envie de le faire avec des bonnes personnes qui partagent les mêmes motivations que moi. »

Motivé à la base à s’inscrire alors qu’il faisait simplement « des beats sur Logic Pro », Guillaume aura eu la chance de passer par la suite l’ensemble de son bac avec les mêmes étudiants, ce qui permet de réellement aller à leur rencontre, de comprendre les intérêts et les talents de chacun, et de voir à plusieurs reprises ce dont ils sont capables. Pour Myriam, c’est l’une des plus grandes richesses du programme. Ça laisse la place aux artistes de « s’influence entre eux » tout en respectant « les sensibilités différentes de chaque cohorte ».

« On est chanceux d’être en Montréal. La scène est importante et il y a beaucoup de festivals en musiques numériques. »

Outre l’opportunité d’appliquer ses acquis et ses compétences sur des projets concret, l’autre élément fondamental de la série Ultrasons, comme le souligne Myriam, c’est le potentiel de découvrabilité offert aux étudiants : « C’est un tremplin vers le milieu. Ça donne une bonne visibilité. » Il n’y a en effet pas que d’autres participants et le grand public qui viennent assister aux performances : d’autres enseignants, des programmateurs et des commissaires répondent à l’appel, offrant à tous une possibilité d’être vus et de créer de nouvelles rencontres. Ainsi, les équipes d’événements comme Acousma, Mutek, Sight + Sound ou celle de la SAT peuvent aller découvrir des talents émergents dans le cadre familier de la Salle Claude-Champagne du pavillon de musique de l’Université de Montréal et son « dôme de speakers », mais aussi dans d’autres sections de la faculté selon les projets, question d’ouvrir la porte à des projets d’installations sonores, élément fondametal de l’art numérique, plutôt qu’uniquement aux propositions de musique en direct. Comme le rappelle l’enseignante : « Présenter son travail au public dans notre pratique, c’est quelque chose de central. Et à la limite, juste de partager avec tes collègues, c’est un moment super important. »

C’est donc ce que l’on vous invite à faire les 24 et 25 avril de 18 :45 à 20 :45. Les deux soirées sont 100% gratuites. Vous pouvez découvrir le programme complet en cliquant ici.

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