La fin de l’homme rouge au Théâtre de Quat’Sous | Une adaptation réussie
Avec La fin de l’homme rouge, la metteuse en scène Catherine De Léan nous offre une magistrale adaptation de l’œuvre écrite par Svetlana Alexievitch, journaliste et écrivaine biélorusse. Sors-tu? s’est rendue à la représentation de ce mercredi 28 février.
La fin de l’homme rouge témoigne des bouleversements entraînés par le démantèlement du régime soviétique à l’aube des années 1990.
La journaliste Svetlana Alexievitch avait pour objectif de raconter l’Histoire du point de vue des personnes qui l’ont vécue directement.
Et pour cause, les livres d’histoire mettent rarement la lumière sur le vécu, les émotions et le ressenti des populations. Comment chaque génération a-t-elle fait face à ce tournant majeur de l’histoire?
Catherine De Léan a décidé de mettre en scène au Théâtre de Quat’Sous toutes ces histoires.
Une surprenante mise en scène
Ce qui frappe d’emblée, c’est la mise en scène qui se présente à nous. Si les récits de nos quatre personnages s’avèrent plutôt classiques, côté mise en scène, Catherine De Léan surprend dans sa modernité.
Elle n’a pas hésité à utiliser le « mapping » pour illustrer certains témoignages. La musique choisie, plutôt dynamique et énergique, dénote également avec le côté dramatique des récits de vie.
Parmi les histoires qui nous sont racontées, deux ont été particulièrement touchantes et marquantes.
Des témoignages émouvants
Le premier témoignage est celui de cette femme âgée qui nous raconte son enfance. Elle a grandi, tour à tour, dans un camp, en foyer puis en appartement communautaire.
Son enfance, elle l’a toujours enfouie au plus profond d’elle. Pour la première fois, elle se raconte : ses blessures, ses peurs, ses questionnements… Face à ce nouveau monde qui ne ressemble plus au sien, comment se retrouver? À ses yeux, le passé est comme personnifié.
Et puis, elle s’interroge. Qui va s’intéresser à son passé, son pays n’existe même plus? « Notre seul capital, c’est notre souffrance, notre vécu. »
Son témoignage est bouleversant, on ressent toutes ses angoisses. Une noirceur qui s’oppose assurément au troisième personnage qui se présente à nous…
Une femme autour de la quarantaine. Vêtue d’une tenue exubérante, avec un caractère bien affirmé, elle donne tout d’un coup un côté beaucoup plus joyeux et coloré à la pièce, qui sonnait jusque-là plutôt dramatique.
Son regard sur l’ex-URSS est bien différent. Sa jeunesse, elle l’a vécue en plein dans les années 90. Des années de renouveau, où tout semblait possible. « Tout était gris et soudain, on a vu de la couleur. »
L’effondrement du bloc soviétique, ce fut l’ouverture vers toutes les possibilités à ses yeux. Mais la fin du communisme est-elle réellement la voie vers la liberté?
La pièce La fin de l’homme rouge est présentée jusqu’au 23 mars prochain au Théâtre de Quat’Sous. Le lien vers la billetterie ici.
- Artiste(s)
- Théâtre de Quat'Sous
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Théâtre de Quat'Sous
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