NOFX

La Bonnefemme sort #17 : Vieux chums, gros NOFX et Doux Mudie

Je suis au Parc Olympique pour dire adieu à NOFX et j’ai seize ans. Je vous parle de ma journée du 25 août, parce qu’au lendemain de ce (très long) événement, je feel octogénaire sué bords. Je retrouve mes vieux amis pour dire adieu à un des groupes qui a marqué notre adolescence. Ils seront précédés par Taxi girls, Get Dead, Flatliners et Vulgaires Machins. Je suis difficile dans mon punk rock. Quand j’étais ado, je faisais semblant de tout aimer pour avoir l’air cool mais là, La Bonnefemme n’a plus besoin de jouer de game: elle est pu cool pis elle s’en tabarnaille. Dire des mots comme « tabarnaille », c’est abdiquer sa coolitude. Bien que ces groupes soient talentueux, dans mes oreilles, ils sonnent comme un bruit d’fond dans mes oreilles usées.

Good Riddance : bonsoir, monsieur le chanteur

À part NOFX, il y a deux groupes qui m’intéressent: Good Riddance et The Sainte-Catherines. Good Riddance donne une bonne performance, rien à s’arracher toute la peau d’la face, mais quand même excellente. Le chanteur me surprend : le temps va bien à Mr. Rankin. Disons qu’y’est pas dur sur l’oeil.

The Sainte-Catherines : mode mudie mood

Je connais le chanteur du groupe depuis presque vingt ans. Il traînait au bar où je travaillais pour ensuite devenir mon agent de booking. Quand je lui ai dit que je serais à son show, il a fait le saut : il ne savait pas que j’aimais le punk rock. Avec toute la gentillesse du monde, il m’offre une entrevue. Il allait encore plus faire le saut : j’allais lui annoncer que j’ai jamais écouté une de ses tounes. Je l’ai toujours simplement apprécié pour la personne qu’il est. Je me souviens des petites groupies qui se tenaient à mon bar dans l’espoir de le voir arriver. Moi, j’étais juste contente de lui servir sa pinte pis de jaser avec lui, en récoltant les généreux pourboires de ses fans émoustillées.  Hugo est un gars profondément gentil qu’on n’a pas le choix d’aimer. Et ça se concrétise durant la performance des Ste-Cath. Le magnétisme du groupe fait ses effets, donnant au public un show brusquement rassembleur : dans le moshpit, chaque coup de coude reçu dans les côtes a la douceur d’un câlin.

La douceur de poursuit dans la tente de presse. Hugo me rejoint avec son agent (je crois), à bord d’un cart de golf. Il descend, stylé, avec sa chemise colorée, ses shades et sa canne : il m’a offert une entrevue. Je l’ai averti que je risque d’être poche parce que ce sera ma quatrième entrevue à vie. La vérité est que ce sera ma deuxième. Et mon doux que ça a paru. L’entrevue se passe à merveille. C’est doux et personnel, à l’image d’Hugo. On se fait un câlin, on prend une photo et je ne peux attendre de transcrire tout ça pour vous.

Ce matin, j’ouvre WordPress et cherche l’entrevue enregistrée dans mon cell.

Je cherche.

Je cherche.

Et je trouve…

Une vidéo de moi qui salue Hugo en déposant mon cell sur la table.

Trois secondes. La vidéo dure trois secondes. Mon cell s’est arrêté. J’ai rien enregistré. Après une crise de larmes et une couple de crises d’anxiété, je contacte Hugo pour m’excuser de mon manque de professionnalisme et surtout, de respect.

Il m’aide à recoller les morceaux. Je retranscris donc l’entrevue au meilleur de mes souvenirs.

LB : Alors, Hugo, comment tu te sens après…

HM, en me coupant : Désolée de te couper, mais faut que j’te dise à quel point t’as l’air professionnelle et expérimentée en entrevue. T’as l’air du genre de fille super préparée avec un cellulaire de riche qui arrêtera pas de filmer après trois secondes. Bravo pour ça!

LB : Hihi, arrête donc, maudit tannant. Attends, je vérifie si mon cell filme toujours pour pas avoir l’air d’une grand’ conne qui sait pas faire sa job.

HM : Wow, c’est vraiment beau de te voir travailler. J’comprends pas pourquoi tu couvres pas le festival de Cannes.

LB : J’avais pas l’temps cette année. La saison 2 de STAT commençait à brasser pis j’voulais pas manquer une scène de frenchage de Docteure St-Cyr. DONC, comment tu t’es senti pendant ton show ce soir?

HM : C’était vraiment bien. Je suis OK avec le fait de ne plus faire de shows, mais ça a quand même fait du bien de retrouver les fans. De ressentir leur énergie et de tenter de la leur rendre aussi bien que je peux.

LB : Ça te manque, cette vie? Les shows, l’écriture de tounes, les tournées, c’vie-là?

HM : Oui, parce que j’aime créer et performer. Non, parce que je n’arrivais plus à tripper sur tout le reste. La game du backstage pis le rôle de Rockstar, c’était plus pour moi. Je me considère chanceux d’avoir vécu tout ça, mais ça fait son temps. Pour moi, du moins. C’pas tout l’monde qui peut passer sa vie à être ben là-dedans. Tant mieux pour ceux qui le sont, mais pour moi, c’était assez. J’ai fait le tour pis je suis super bien avec cette décision-là. »

LB : T’as jamais regretté ton choix? C’était gros, les Sainte-Cath!

HM : Oui, mais non. Oui, j’ai vécu des choses que je me sens privilégié d’avoir vécu. Mais non, parce que j’ai réussi à m’écouter quand je me suis dit que je ne me sentais plus à ma place dans ce monde de rockstars.

LB : Sais-tu quoi, Hugo? Pour moi pis tes fans, tu seras toujours une rockstar.

HM : Aw, merci. Pis toi, tu ressembles à Beyoncé dans son clip Crazy un Love.

NOFX : bon, mais trop d’totons pis pas assez de Bob

Il est 21h, ça fait 8 heures que je suis là pis j’ai envie d’entendre Linoleum et Bob. NOFX entre en scène, un membre porte un Jersey du Canadien et la foule capote sa vie. Moman est quand même déjà grincheuse.

Une chance que je me suis fait des nouveaux amis.

Ils jouent des super classiques comme Don’t call me White, Stickin in My Eye, Reeko et Scavenger Type. Mais puisqu’ils ne voulaient pas faire deux shows pareils, ils ont joué MES tounes la veille. J’aurais été moins gossée si Fat Mike n’avait pas passé cinq minutes à nous montrer son TRÈS gros bout de sein. Pis une pause de trois minutes durant laquelle il nous a clairement dit qu’il allait faire d’la poud. Pis une finale de show interminable, un lipsync sur le racisme. Drôle, mais toute du temps qui aurait pu être passé à jouer les deux tounes classiques qu’ils étaient, selon moi, un peu obligés de jouer par respect à leurs fans. Au risque de sonner comme une chipie : Hugo Mudie les aurait jouées, Linoleum et Bob, au lieu de se montrer les mamelles, LUI.

C’est toutefois le seul point négatif que j’ai à relever de la performance. Fait Mike est un enfant de 57 ans qui a le sens du spectacle. Je ne veux même pas imaginer à quel point cette ultime tournée lui brise le coeur. Il me rappelle mon fils quand il avait deux ans. Quand j’annonce l’heure de la sieste : lui, mort de fatigue, devenait les Jackson Five en un seul humain. Il avait mille chansons, blagues et pas de danse à soudainement performer à travers son petit être exténué. Ces performances étaient les meilleures. Comme celle d’hier.

Merci, NOFX! Laissez-moi savoir si vous voulez une entrevue, j’suis super bonne!

P.S. : J’ai fait du bodysurf pis j’me suis fait donner des mangues séchées par une gentille fille qui s’appelle Marie-Élaine pis c’était awesome! J’ai mal au corps! PUNK ROOOOCK!

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