Knocked Loose et invités à L’Olympia | ARF ARF

Il y a, depuis quelques années, un relent d’intérêt indéniable pour le son hardcore dans le monde de la musique. Un relent principalement causé par l’arrivée d’une poignée de nouveaux groupes innovants dans cette scène historiquement reconnue pour être un peu, puis-je dire, boquée. Turnstile. Soul Glo. Zulu. Et aussi Knocked Loose, Show Me the Body, Speed et Loathe.

Ces quatre derniers étaient tous là, mardi à L’Olympia, pour montrer au monde ça a l’air de quoi, ce renouveau du hardcore/metalcore/appelle-ça-comme-tu-veux.

Speed

Tu veux du renouveau? As-tu déjà vu un band hardcore malaysio-australien sortir une flûte traversière en plein breakdown? T’as bien lu. Jethro Tull rencontre Terror. Ben maintenant oui. Autre fait surprenant : tous les membres du groupe semblent capables de jouer de tous les instruments. Ou, en tout cas, c’est ce qu’on peut assumer en voyant le chanteur, le guitariste et le bassiste s’échanger les rôles à qui mieux mieux d’une chanson à l’autre.

Malgré un début un peu décevant dû à une sono défaillante (la basse était environ 8000 décibels au-dessus du reste de l’instrumentation), le band a tout de même réussi à mettre la table pour le reste de la soirée et a su, grâce à ses compositions succinctes et tellement satisfaisantes, prouver qu’il est un des plus excitants à suivre aujourd’hui.

Show Me the Body

Elle a coulé, l’eau sous les ponts, depuis la dernière fois qu’on a vu Show Me the Body à la Vitrola en 2018. On a vieilli. Le groupe aussi. Mais leur son s’est, à l’inverse, refait une beauté. Le banjo électrique et les vocaux à la Death Grips sont encore là, mais à la formule originale se sont ajoutées une affinité électro et une présence scénique beaucoup plus contrôlée.

Aussi, une mention à la Palestine fut bienvenue. N’est-ce pas un style musical basé sur la revendication, après tout?

Loathe

Premièrement, le chanteur de Loathe est là pour confirmer la théorie selon laquelle tout le monde est musclé sur ce bill-là ou quoi?

Deuxièmement, bonne fête au guitariste de Loathe.

Troisièmement, on va l’admettre par souci de transparence, votre humble serviteur écrivant ces lignes n’est pas un grand fan de ce groupe britannique. Pour preuve, la seule véritable note prise en sur le moment concerne la chanson qui a joué dès qu’ils ont fini leur set : « Mazel Tron de BLP Kosher et Babytron qui joue en entracte, nice », mentionnait ladite note.

Mais force est d’admettre qu’ils savent tout de même captiver une foule, et ce, même si leurs compositions ont l’air de ballades comparées à ce qui les a précédés. Grand bien leur en fasse.

Knocked Loose

« BLINDING FAIIIIIITH ». Tels furent les premiers mots hurlés par Bryan, frontman de Knocked Loose, alors que le rideau qui couvrait entièrement la scène en introduction tombait en révélant le groupe et l’immense croix de néon qui leur servait d’arrière-plan.

Blinding Faith, premier simple du terrifiant nouvel opus du band Kentuckois, démarre donc cette prestation sur les chapeaux de roues.

Ce qui veut dire que 1 minute et 56 secondes à peine dans le set, on doit déjà faire face au moment d’ultraviolence inévitablement engendré par le triple breakdown suivant les cris « BEND THE KNEE », « SON OF GOD » et « AERRRRGFFFFGHB ».

Faut dire que quiconque a déjà vu la formation en spectacle s’attendait probablement d’emblée à ce niveau d’intensité, mais tout de même, ça surprend.

Les seules personnes qui ne semblent pas surprises sont les principaux intéressés. Pour preuve de leur accoutumance à ce genre d’ambiance, dès qu’une personne est tombée dans la foule, tout le groupe s’est immédiatement arrêté et Bryan a simplement dit « Need security here now » avant de quitter la scène le temps que la situation soit sous contrôle afin d’assurer le calme pendant ce moment.

Après ça, les gens diront que la musique agressive est l’affaire d’humains violents…

En tout cas. La personne tombée reprend rapidement ses esprits et la soirée aussi. Désireux de ne pas laisser cet incident miner le moral des troupes, les musiciens redoublent d’ardeur à la reprise des activités.

Et ce sera l’énergie jusqu’à la toute fin de la prestation.

Même que ce sera encore plus intense dans les tout derniers moments, parce que le groupe décidera de finir la soirée sur un wall of death.