Knocked Loose

Knocked Loose avec Terror et Dying Fetus à L’Olympia | Métal, hardcore, metalcore

Knocked Loose est probablement le — ou à tout le moins, l’un des — groupe contemporain qui amalgame le plus efficacement les meilleurs éléments du métal et du hardcore. Logique alors qu’ils décident d’inviter des pionniers de chacun de ces styles à les accompagner dans leur tournée nord-américaine. Logique, et TRÈS APPRÉCIÉ MERCI.

Petit mercredi relax dans le Village (autant que le Village peut être relax en été). Un amas de jeunes et moins jeunes fans de musique lourde agrandit à vue d’oeil dans l’espace piéton entre le St-Hub et L’Olympia. Toustes attendent le début des hostilités (si vous aviez vu le moshpit pendant Counting Worms, vous appelleriez ça des hostilités vous autres avec). Les hostilités en question, c’est la soirée d’ouverture de la tournée partagée par Knocked Loose, Dying Fetus, Terror et Omertà.

Des fois, le premier arrêt d’une tournée, ça peut avoir des airs de pratique générale. Les groupes se dérouillent, testent des affaires. Pas hier. Y’a pas de rouille sur ces groupes-là. Ils font leur checkup au garage assidument. A1. Jamais sorti l’hiver.

Même que le fait que ce soit le premier show de la série apportait un phénomène très cute: les membres des autres groupes admiraient avec plaisir le spectacle de chacun depuis le side stage. On sentait un respect, pour ne pas dire une admiration, de la part de Knocked Loose envers Terror et Dying Fetus, deux groupes établis dont l’influence sur à peu près tous les bands metalcore de notre génération est palpable. Et à l’inverse, on sentait un support de la part de ceux deux monuments envers cette relève qui prend du galon. 

Parce que ça prend une bonne envie de supporter la relève pour accepter d’ouvrir une soirée pour des gars de genre 20 ans quand, toi, ça fait 20 ans (dans le cas de Terror) que tu fais ce métier-là.

 

Parlant de Terror. On se tanne pas, hein. Ça doit bien voir 10 fois qu’on les voit en spectacle à Montréal, et à part la hairline du chanteur, tout est toujours aussi solide. Au-delà de leur skills de musiciens par contre, c’est surtout leurs skills d’animation de foule qui méritent les éloges. Peut-être est-ce pour ça qu’ils ont écopé du rôle de première partie. Rôle qu’ils ont assumé avec brio, parce que force est d’admettre que si t’as pas le goût de fesser dans le vide après un set de Terror, t’auras jamais le goût.

Vient ensuite le tour de Dying Fetus. Là, l’inverse. Côté animation de foule, on repassera, mais côté virtuosité, par exemple, on a monté d’un cran.

C’est ce qui est frappant, de cette soirée.

Pour le·la mélomane non-initié·e, un spectacle hardcore et un spectacle métal, c’est sûrement la même affaire: un gars en short qui gueule des affaires dans un micro pendant que du monde choqué se tape su’a noix dans la foule.

Mais quand tu les vois ainsi juxtaposer, les nuances deviennent flagrantes.

Le hardcore, c’est une expérience communautaire. Ça se vit au pluriel, avec les autres membres de l’assistance et le groupe qui performe. 

Le métal aussi, mais c’est quand même plus introspectif. Surtout le métal qui s’appuie beaucoup sur les prouesses techniques. Le groupe parle moins, parce que, tsé, concentré. Et la foule bouge moins, parce qu’attentive à chaque note jouée. 

Là on généralise, mais c’était vraiment ça le constat après ces deux performances.

Après ça sont arrivés Knocked Loose, qui n’ont pas trop perdu de temps à nous montrer pourquoi ils sont la tête d’affiche.

God Knows, Billy No Mates, Deadringer, Oblivions Peak, Mistakes Like Fractures, Counting Worms.

Bam, bam, bam, pas de temps à perdre c’est mercredi pis on travaille demain.

Cet enchaînement intense de pure brutalité (amicale) était défoulante, impressionnante, et par bout, un peu épeurante. Surtout les moments où TOUTES LES LUMIÈRES S’ÉTEIGNAIENT. As-tu déjà moshé dans l’obscurité totale? Pas l’affaire la moins stressante, mettons.

Mais une petite frousse, ça garde jeune.

Photos en vrac :

Knocked Loose

Dying Fetus

 

Terror

 

Omertà

Vos commentaires