Jake Bugg au Théâtre Corona | Simplicité en six cordes
Le jeune auteur-compositeur-interprète britannique Jake Bugg était de retour à Montréal, dimanche soir, pour un spectacle au Théâtre Corona. On ne l’avait pas vu depuis 2014 dans la foulée de la sortie de ses deux premiers albums. Il a offert à son public montréalais une soirée toute en simplicité.
Il faisait bon de retrouver le jeune guitariste d’à peine 23 ans sur scène. On se souvient que dès la sortie de son premier album homonyme et du single Lightning Bolt, sa carrière avait décollé en flèche. Après un passage au festival Osheaga en 2013 et avoir rempli le Corona en septembre 2013, il était déjà de retour au Métropolis en janvier 2014, à peine quelques mois plus tard. On voyait en lui un futur Bob Dylan, Johnny Cash ou Neil Young. Toute une pression pour un jeune de 18-19 ans timide qui débute dans l’industrie.
On a pu constater dimanche soir qu’il a pris une belle assurance sur scène, tout en restant lui-même. Il proposait une performance tout en simplicité. Pas de jeux de lumière, pas de décor, pas de costume, pas de band. Juste un jeune auteur-compositeur un peu gêné, quelques guitares sèches et une voix. Une voix vraiment riche qui s’éraille par moments et qui semble contenir tellement d’histoires, de vécus et d’émotions. On se demande vraiment où est-ce qu’il puise cette profondeur d’interprétation.
La soirée a débuté lentement, avec les récentes Hearts That Strain et la jolie How Soon the Dawn. Loin de la frénésie presque rockabilly de Slumville Sunrise ou There’s a Beast and We All Feed It (qui allaient venir plus tard), les pièces plus calmes lui siéent bien. On le comprend d’ailleurs vraiment bien avec la délicate Broken, issue de son premier album, pour laquelle le Théâtre Corona baignait dans un silence absolu. Un moment d’une grande rareté dans ce type de salle, alors que tous semblaient fascinés par le jeune chanteur.
Il s’est adressé plusieurs fois à la foule, semblant à l’aise à discuter avec son public. Le seul hic, c’est qu’on comprenait un mot sur deux de ses discours. On ne pouvait qu’acquiescer lorsqu’il a lancé, sourire en coin: « je sais que je marmonne beaucoup ». Ah, ça, oui. Ce qu’il y avait de particulier aussi, c’est que son accent variait grandement d’une chanson à l’autre, et le contraste était d’autant plus grand entre les chansons de ses débuts versus les plus récentes.
Cela dit, la soirée s’est terminée à son image: quelques hits et pas de rappel, merci bonsoir. Après l’indémodable Two Fingers et son dernier single Waiting (qu’il interprète habituellement avec Noah Cyrus), une sorte de ballade crooner sirupeuse, il a envoyé Lightning Bolt, a remercié chaleureusement le public, puis a quitté. Juste du vrai, qui fait du bien.
Kandle en première partie
La Montréalaise Kandle assurait pour sa part la première partie de la soirée. Elle aussi de nature plus discrète sur scène, elle était accompagnée simplement de ses guitares et de son acolyte Jason Kent pour livrer quelques nouvelles chansons à paraître sous peu, en plus de quelques vieux succès (Not Up to Me, Know My Name, Demon).
Sors-tu.ca a malheureusement manqué les premières chansons, mais la nouvelle pièce que nous avons réussi à attraper se fondait bien à son répertoire habituel. Disons qu’on a hâte d’en entendre plus sur album pour vraiment se donner une idée de la direction qu’elle prendra avec ce nouvel opus. Elle se fait plutôt discrète depuis 2015, donc disons simplement: à suivre…
Grille de chansons
- Hearts That Strain
- How Soon the Dawn
- Saffron
- Strange Creatures
- Slide
- Simple As This
- Southern Rain
- Trouble Town
- Country Song
- Me and You
- Nevermind
- There’s a Beast and We All Feed It
- Slumville Sunrise
- Broken
- Good Time Charlie’s Got the Blues (reprise de Danny O’Keefe)
- In the Event of my Demise
- The Love We’re Hoping For
- Seen It All
- Two Fingers
- Waiting
- Lightning Bolt
- Artiste(s)
- Jake Bugg, Kandle
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Théâtre Corona
- Catégorie(s)
- Acoustique, Americana, Blues, Folk, Indie,
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