Diversion

Fringe 2013 | Théâtre 3 de 3 | Diversion

Article 3 de 3 – Samedi, il faisait beau, et ce n’était pas grave, parce qu’on avait hâte d’assister à trois créations théâtrales présentées en première au Conservatoire de musique de Montréal dans le cadre du Festival St-Ambroise Fringe Montréal 2013. C’était même pratique, parce qu’entre, on pouvait aller se dorer la face au soleil dans le parc l’autre bord de la rue!

DIVERSION

Les quatre interprètes-créateurs de Diversion nous ont accueillis au son de J’aime le country de Renée Martel, notamment, en dansant et en chantant à grands renforts de vino, de mousseux et de shooters : on faisait partie de leur party de cuisine, il fallait même qu’on participe…

D’entrée de jeu, le ton était donné : on ne se prend pas au sérieux, même si le discours a su l’être à plus d’une occasion. À titre d’exemple, Sabrina Casault annonce dès le début qu’elle viendra laver les pieds d’un spectateur dans une bassine, avec ses cheveux, ce qu’elle fit plus tard, assurément, alors que les tableaux continuaient de s’enchaîner par le moyen de pas dansés, courses, chansons, monologues, le tout avec un propos tantôt féministe, tantôt souverainiste, tantôt très personnel ou dramatique, toujours bien senti.

On y traitera des blessures des femmes, de l’identité, du Printemps érable, de la solitude, du besoin maladif d’aider les autres…

« Quelque part entre [leurs] mots, les mots des autres, le non jeu, la tendresse et l’étrangeté, [ils se sont réunis] pour affronter [leurs] peurs et se faire du bien ». Parce que c’est bien de ça dont il s’agit : malgré « les blessures individuelles [qui] éloignent les uns des autres », il existe quelque part un endroit où se retrouver, où communiquer, où lâcher son fou ou son cri de guerre — ou de joie —, malgré les maintes diversions auxquelles nous faisons face chaque jour — quand nous ne nous les créons pas nous-mêmes.

Dans Diversion, il y a un peu de Pauline Julien, de Marie-Jo Thério, de Clémence Desrochers, de Dalida, mais il y a aussi du Michel Fugain, du Marc Drouin, du Claude Gauvreau et du Richard Desjardins. Surtout, il y a eux, les quatre interprètes-créateurs, et leur soif de vivre, de se faire entendre, de démêler l’indémêlable, et il y a nous, le public, qui est là pour le show, mais qui est surtout là pour faire diversion.

À voir parce que c’est pas mal divertissant et parce que la complicité y est reine, mais surtout parce que c’est rempli de surprises.

Crédits

Une création du Théâtre AcharnéE
Studio Jean-Valcourt du Conservatoire de musique de Montréal
Jeudi 20 juin à 21 h 30
Samedi 22 juin 14 h 45
Dimanche 23 juin 18 h 30

Interprètes-créateurs :
Mathilde Addy-Laird
Sabrina Casault
Cédric Patterson
Audrée Southière

Vos commentaires