Frànçois & The Atlas Mountains – Solide Mirage (***½ ) | Dans la lignée d’excellence
Moins spectaculaire que ses prédécesseurs, Solide Mirage, le septième album de François & The Atlas Mountains, poursuit tout de même dans la lignée d’excellence établie par le projet depuis quelques années déjà.
Après avoir succombé aux charmes (oui, il y en a plusieurs!) de E Volo Love en 2011 et Piano Ombre en 2014, il allait de soi que ce Solide Mirage du Charentais Frànçois Marry allait se mériter une ou deux écoutes attentives malgré la panoplie de sorties musicales qui nous tombent sur le coco comme la neige sur Montréal en ce milieu de mois de mars.
Frànçois a brassé les cartes, s’entourant de nouveaux membres, mais faisant toujours confiance à Ash Workman (qui a notamment travaillé auprès de Coeur de Pirate, mais aussi Metronomy et Christine and The Queens) à la réalisation, ce qui assure une continuité dans le son, tout en apportant des éléments nouveaux sur le plan des arrangements. Cela assure un certain relief aux compositions, qui sont autrement moins juteuses que les albums précédents, qui regorgeaient de pièces indie-quasi-post-rock mais également de hits comme La fille aux cheveux de soie, La vérité, City Kiss ou Les plus beaux. Ces extraits venaient alléger les chansons plus vaporeuses ou « ésotériques » des albums précédents, alors qu’ici, aucune chanson ne s’élève vraiment de telle façon.
C’est la distinguée étiquette Domino Records (Franz Ferdinand, Arctic Monkeys, Anna Calvi, The Kills, Hot Chip) qui accueille cet album, comme c’est le cas depuis E Volo Love, mais c’est peut-être la première fois où l’on sent que l’auditoire anglophone de Frànçois & The Atlas Mountains risque de pédaler pour en saisir toute la pertinence. Parce que les textes y sont pour beaucoup. On ressent plusieurs références assez senties au contexte politique actuel, des idées qui se faufilent au milieu de toute cette poésie…
Une écoute attentive permet de constater le romantisme éthéré toujours présent, et d’absorber l’intrigante poésie de l’auteur. Les petites touches afro y sont toujours présentes, mais ce sont les grooves qui se font plus rares, et les mélodies au charme immédiat aussi.
En gros, malgré des titres comme Le Grand Dérèglement et la carrément punk Bête morcelée, ce nouvel album nécessite un peu plus de patience et d’effort pour en goûter les saveurs. Ce n’est pas nécessairement une si mauvaise chose, mais disons simplement que Solide Mirage n’est pas le premier album à faire découvrir à un néophyte. Une fois bien accroché à E Volo Love et/ou Piano Ombre, aucun fan ne larguera la bande pour autant, même que Solide Mirage se place plutôt bien comme suite des choses dans l’exploration de leur vaste oeuvre.
D’ailleurs, on souhaite ardemment le retour de Frànçois & The Atlas Mountains à Montréal prochainement. Pourquoi pas aux FrancoFolies de Montréal ? Leur dernier passage en 2014, avec une prestation extérieure gratuite et une autre en première partie de Fauve, avait semblé bien plaire. On croise les doigts…
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- Frànçois & The Atlas Mountains
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