Festival OUMF 2017 – Jour 3 | Légende et sang neuf se côtoient
Mercredi, le festival OUMF lançait sa 7e édition. La première journée s’est déroulée sous le thème de l’humour, la deuxième était dominée par le rock et le folk avec des têtes d’affiche comme The OBGMs, Les Hay Babies et Fred Fortin et la troisième proposait plusieurs invités d’envergure. D’ailleurs, après son passage au Centre Bell il y a à peine deux jours, Win Butler d’Arcade Fire proposait un DJ set ainsi qu’une légende du gangsta rap de la côte ouest, DJ Yella de N.W.A. Pourtant, d’autres perles étaient à découvrir…
Premier ajout fort intéressant cette année pour OUMF, une troisième scène sur Emery qui offrait des spectacles plus tôt en soirée. Les premières à se mouiller étaient les filles de Strange Froots. Le jeune trio a proposé un mélange de R&B et de rap, y allant de leurs propres compositions et terminant avec un cover de Missy Elliot Get Ur Freak On fort réussi, rempli de swag et même accompagné d’une chorégraphie.
Les suivants de près sur la même scène, Hologramme a présenté leur électro-rock instrumental à une foule mouvante, mais tout de même plutôt attentive. Tout le long de leur performance, on avait pratiquement l’impression d’assister à un jam privé tellement il semblait naturel pour les quatre gars de composer ensemble. Des regards complices, des cues donnés d’un geste, d’un coup d’oeil, leur communication semblait constante et laissait transparaître une belle synergie entre les membres.
Que le spectacle commence
Pour poursuivre la soirée en beauté, le prochain arrêt s’est fait à la petite scène Fido pour écouter le rappeur Clairmont The Second tout droit sortie de l’ouest de Toronto (il a répété cette information après chacune de ses chansons, on ne pouvait donc pas ne pas l’écrire!). Accompagné de son grand frère aux platines, le jeune rappeur n’a pas été découragé par le public plutôt épars, mais a plutôt redoublé d’ardeur pour le faire participer et prendre part au spectacle.
Plus les chansons s’enfilaient, plus la foule grandissait et c’est alors qu’il a décidé de se lancer et faire deux chansons en plein milieu du public. Ce fut un moment fort de la soirée et Clairmont The Second est maintenant sur notre radar des artistes à surveiller. En plus, on aura droit à des nouvelles compositions dans quelques semaines. On aime ça!
Par la suite, on ne pouvait pas passer à côté du collectif Bad Nylon sur la scène principale sur Maisonneuve. Après une refonte du groupe et une présence médiatique grandissante, le quatuor de rap composé de Kayiri, ZOZ, Marie-Gold et de la DJ Audrey Bélanger avaient de l’énergie à revendre et déversaient leurs verses avec verve et aplomb. Malgré leur sincérité au micro, les passages où elles devaient chanter à plusieurs étaient parfois décalés. Un élément à perfectionner peut-être?
Direction la petite scène pour aller voir Ragers pour une toute première fois. L’impression a été bonne, le groupe mélangeant des éléments rap, électronique et même un peu rock grâce à la guitare électrique et la batterie se trouvant sur scène. La mouvance entre les genres se faisait très naturellement, mais les moments chantés étaient majoritairement rappés. Des invités ont également marqué la prestation avec, par exemple, David Lee et Husser.
Les poids lourds
Des DJ set, ce n’est souvent pas les prestations les plus époustouflantes ou les plus marquantes. Cependant, DJ Windows 98 (Win Butler d’Arcade Fire) et DJ Yella ont su faire de leur DJ set un véritable party.
La performance de DJ Windows 98 commença gaiement avec des pièces tirées d’un répertoire de musiques du monde. Accompagné d’un percussionniste qui s’en donnait à coeur joie sur ses trois tam-tams, cet élément rajoutait vraiment de la couleur et de la chaleur aux morceaux proposés. De fils en aiguilles, on est passé de chansons jouant dans l’afro-beat pour se diriger vers quelque chose de plus électronique et finalement complètement hip-hop. Belle évolution dans le choix des pièces choisies et le tout était toujours très dansant, l’ambiance parfaite pour se dégourdir un peu. Même Regine est venue faire son tour et danser sur la scène avec entrain.
À l’arrivée de DJ Yella, la foule était des plus excitée. Il faut dire que sa réputation n’est plus à faire. Ayant fait partie du groupe N.W.A. à la fin des années 80, il serait, avec Eazy-E, Ice Cube, Dr. Dre et MC Ren, le groupe qui a marqué l’arrivée d’un nouveau genre dans la culture hip-hop californienne, le gangsta rap. Tout droit sortie de la ville de Compton, qui a depuis mis à jour des artistes tels que Yo-Yo, Coolio et Kendrick Lamar, DJ Yella n’avait pas à faire des pieds et des mains pour faire réagir la foule.
Son répertoire resta ancré dans les vieux tubes des années 1990 et 2000 et il a fait jouer les pièces iconiques de son défunt groupe N.W.A. avec Straight Outta Compton et Fuck The Police. Il a même pris le temps de descendre de scène pour aller prendre des photos et signer des autographes avec les fans, ce qui provoqua une certaine cohue dans le public.
Malgré cette générosité et son bon travail d’entertainer, le DJ set de DJ Yella n’était pas des plus inventifs qu’on eut su voir. L’aura de légende qui gravite autour de lui lui donne clairement une certaine clémence de la part du public, car malgré des pièces fortes, le set parut long et un peu linéaire. Son attitude et ses nombreux appels à la foule l’ont sauvé, mais on a déjà vu mieux à OUMF.
Néanmoins, la tendance que prend le festival à présenter des légendes du hip-hop est intéressante et on a déjà hâte de savoir qui sera le prochain (ou la prochaine?) à refaire surface sur la scène du festival.
- Artiste(s)
- Bad Nylon, Clairmont The Second, DJ Windows 98, DJ Yella, Festival OUMF, Hologramme, Ragers, Strange Froots
- Ville(s)
- Montréal
- Catégorie(s)
- Indie, Instrumental, Lo-fi, Musique du monde, Rap/Hip-hop,
Vos commentaires