OFFTA

Festival OFFTA 2019 | La programmation annoncée

Il y avait foule, et jeune foule, pour le lancement au Monument-National de la programmation de la 13e édition du OFFTA qui se tiendra du 24 mai au 2 juin en marge du FTA. Une vingtaine de spectacles en arts de la scène ont été annoncés par Vincent de Repentigny, le directeur artistique et général du OFFTA, suite à la réception de quelque 150 projets de compagnies émergentes, dont le meilleur maintenant n’attend que nous.

« Les artistes produisent des œuvres, créent du sens et entretiennent le sensible. Le sensible est un outil qui s’affine et qui s’aiguise au contact d’idées et de rencontres. C’est un outil avec lequel on peut forger de l’empathie, de la vulnérabilité, mais aussi de la force et de la résistance. Ils aiguiseront, inlassablement, notre sensibilité », écrit le directeur dans le programme jaune canari du prochain OFFTA, chapeauté par La Serre – arts vivants.

Une rampe de lancement pour les artistes

À la différence du Fringe qui tire au sort sa programmation parmi les projets reçus, sans souci de professionnalisme et en tombant souvent dans le n’importe quoi, le OFFTA présente des premières étapes de projets évalués par un comité artistique, invitant même le public à se joindre aux artistes pour participer à l’évolution de leur travail. Ce festival est une rampe de lancement pour les artistes qui commencent, aux côtés de valeurs sûres, comme Daina Ashbee cette année avec Laborious Song qui explore le mouvement pour mieux confronter la résilience.

« Plusieurs artistes sont passés par le OFFTA avant de se retrouver au FTA, soutient Vincent de Repentigny. Une pièce comme J’aime Hydro a connu ses débuts avec nous en 2015. Des artistes comme Étienne Lepage, Frédérick Gravel, Catherine Gaudet, Mélanie Demers ou Dominique Leclerc sont tous passés par le OFFTA. De plus, nous surveillons toute l’année ce qui se passe dans des salles parallèles comme La Chapelle, Tangente ou le Prospero intime », dit encore le cofondateur du OFFTA qui lui-même a tout juste 30 ans.

La moyenne d’âge du public cible se situe d’ailleurs entre 25 et 35 ans. Pendant ces dix jours festifs, ils envahiront avec une hardiesse coutumière des lieux, outre le Monument-National, comme le Wilder, la Fonderie Darling, la Galerie de l’UQAM, le Théâtre Aux Écuries, le nouveau Nomad Life sur l’avenue Van Horne, ainsi que des manifestations extérieures sur la Place de la Paix et, pour une première fois, la Place des Fleurs-de-Macadam sur l’avenue du Mont-Royal Est.

Dix jours à célébrer l’avant-gardisme

Contrairement au FTA qui ratisse le meilleur en théâtre et en danse à la grandeur de la planète, le OFFTA n’est pas international. Une « notion de complémentarité » entre les deux festivals fait en sorte que les artistes viennent principalement de Montréal et de Québec.

Deux compagnies de Vancouver sont néanmoins programmées cette année. Ce sont Anita Rochon et The Chop avec Pathetic Fallacy portant sur notre rapport à la météo; et Tour d’Alexa Mardon et Erika Mitsuhashi, deux chorégraphes vancouvéroises qui questionneront le rapport du corps à l’espace par le biais d’une visite dans les combles du Monument-National et ses fantômes.

Pathetic Fallacy, photo par Peter Pokorny

Le OFFTA 2019, ce sont dix jours à célébrer l’avant-garde en théâtre, en danse, en performance et en arts multidisciplinaires. Ce sont aussi quatre studios ouverts, trois jours d’ateliers sur la notion de travail artistique, une œuvre participative en extérieur, deux installations sur une place publique, une émission de radio quotidienne, cinq repas conviviaux à thématique artistique et dix jours de « rétroactions constructives ».

À surveiller : At the end, everybody’s fucking! où Olivier Arteau, qui nous avait donné Doggy dans Gravel, explore le phénomène de la peur, en programme double avec Poneyboyz d’Audrey Lewka et les Lewski qui impliquent dans un jeu de domination et de soumission des « garçons-chevaux » en état de fusion constante; 1, 2, maybe 3 des chorégraphes et interprètes Jean Bui et Sydney McManus qui « tend à compliquer ce qui aurait dû être simple » entre deux corps qui essaient de coexister.

Poneyboyz, photo par Audrée Lewka

À surveiller également : Good boy d’Antoine Charbonneau-Demers, une « initiation tant sexuelle qu’émotionnelle qui prend parfois les atours d’une épreuve du feu »; ou encore Se prendre, où deux artistes circassiens, Claudel Doucet et Cooper Lee Smith, convient un petit nombre de spectateurs à la fois dans un appartement dont l’adresse sera divulguée juste avant.

Les titres parlent, entre Capitalisme tardif, Intimate Karaoke Live at Uterine Concert Hall, Comment oublier d’arroser les plantes demain, Le Nuage de l’inconnaissance, jusqu’à ce qui bat tous les records de longueur avec L’algue flotte dans une rivière, amenée par le débit de l’eau, elle s’agrippe à la pierre, elle y reste longtemps, qui est une installation de Maude Arès.

Capitalisme tardif, photo par Jean-Philippe Baril-Guérard

Une édition où les thèmes se répondent

Cette année encore, reprend Vincent de Repentigny, les artistes ne manqueront pas de surprendre « en nous tirant au tarot, en nous entraînant dans une bataille de sauce soya et de ketchup, en nous conviant à assister au lever du soleil, en nous proposant un concert au creux de leur intimité ou en nous expliquant comment faire de la fin du monde une opportunité d’affaires. C’est une belle édition, les thèmes se répondent et l’alliage entre découvertes, expériences particulières et projets qui émergent est plutôt bon ».

Les billets réguliers du OFFTA ne dépassent pas 25$ par spectacle, même qu’une réduction à 17$ s’applique pour les étudiants. Et comme nouveauté cette année, plusieurs spectacles seront repris de jour. Tous les détails à sur offta.com.

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