
Festival de la chanson de Tadoussac 2025 – Jour 3 | Courir d’un bord pis de l’autre
Après une seconde journée sportive et occupée, la troisième du Festival de la chanson de Tadoussac en ce samedi 14 juin allait me garder tout aussi actif, avec un bon 16 000 pas au compteur et un nombre respectable de concerts à l’horaire.
DJ UNPIER
Le DJ et beatmaker EDM de la Rive-Sud de Montréal s’en venait à Tadoussac avec une job assez facile : faire danser un public qui ne demandait que ça. Avec une courte heure de set, pas le temps de niaiser : dès les premières mesures d’une pièce aux influences bass et afrobeats enregistrée lors d’un récent voyage à Abidjan, le foule s’active sur la plage municipale et ne dérougira pas par la suite. Pour l’occasion, le DJ s’est également adjoint les services de trois invités : son complice Jean L’Océan, dont la collaboration aura déjà donné naissance à quelques chansons par le passé, et les filles de La Monarque. Le premier jouera bien le rôle d’animateur de foule sporadiquement, même s’il peinera parfois à bien apprivoiser le système de son du Mixbus, devant négocier avec des fausses notes ça et là, alors que l’on aurait entendre les autres plus qu’une seule fois, au risque de leur faire chanter des verses sur des pièces auxquelles elles n’ont pas collaborer, un remix assez réussi de Et Cetera notamment. Malgré tout, le set reste sympathique et estival, une bonne façon de lancer la journée en partant entre 13 et 14h dans une orgie de bulles de savon,
La buvette musicale
Arrêt plus ou moins musical, l’activité présentée au Pub de la Microbrasserie de Tadoussac est tout de même une bonne façon de poursuivre l’après-midi, une (plusieurs en fait) bière à la main. Podcast live animé depuis quelques années par Guillaume Hubermont et Pascale Turbide, sommelière, propose des accords alcool-musique, invitant des artistes et des producteurs pour des entrevues croisées, question de faire découvrir au public des artistes qui performeront plus tard en soirée et de bons produits locaux disponibles dans l’un ou l’autre des bars du festival. Moment divertissant et informatif, surtout que les accords sont bien pensés, avec Erika Hagen qui se verra attribuer un cidre sec aux accents bien complexe et Virginie B à la Tête-de-cheval de la Microbrasserie St-Pancrace, que j’aurai beaucoup trop bu tout le weekend.
Stéphanie Boulay
Gros weekend pour l’une des deux Soeurs Boulay qui se retrouvait à jouer à Tadoussac et aux Francos le lendemain. L’autrice-compositrice-interprète lance tout de même bien le bal, venant présenter dans le cadre intimiste de l’église les pièces qui le sont tout autant de son second album, Est-ce que quelqu’un me voit?, paru en avril dernier. Un spectacle somme toute très bien, mais dans lequel on sent encore quelques hésitations, de courts moments de flottement où l’artiste, sans perdre son public, respectueux à souhait, échappe tout de même un peu de mometum. Musicalement, ça se passe par contre, les chansons s’enchaînant en parvenant à bien garder chacune leur caractère spécifique et profondément humain grâce à l’apport d’un band éprouvé et solide au service de sa leader.
Less Toches
Deux fois en deux jours? Why not. La deuxième performance du band latino-québécois ressemble beaucoup plus à ce à quoi la formation cumbia nous aura habitué par le passé : une célébration festive sur toute la ligne, invitant à la danse et l’enivrement. Le public est relativement nombreux pour l’occasion, belle surprise! Ce sera probablement le spectacle le plus mouvementé de la soirée, dans le bon sens, alors que le point culminant sera certainement la revisite bilingue de Gens du pays de Gilles Vignault, l’une des pièces-phare de Less Toches.
Les Hay Babies
Triomphale. C’est le terme qui viendrait le mieux décrire la classe de maître que nous offriront les filles, fraîchement arrivées quelques heures avant de leur Acadie natale le temps de ce qui sera dans mon humble livre à moi le meilleur spectacle du weekend. Il faut dire que le groupe folk-rock aux élans 60s n’en est pas non plus à son premier barbecue, l’album Tintamarre paru en octobre 2024 autour duquel s’orientait la prestation étant le 5e du groupe depuis ses débuts en 2011.
Revêtues de costumes bien western et rétro, Julie Aubé, Katrine Noël et Viviane Roy (Laura Sauvage) se présentent sur scène avec un plaisir contagieux qui ne disparaîtra pas de toute l’heure et quelques qu’elles passeront sur scène. Enchaînant hit sur hit, parvenant même à faire passer des pièces plus tranquilles sur album comme des bangers absolus, le trio et ses deux musiciens brillent. Les harmonies de voix sont toujours justes et excellentes, le jeu de guitare collectivement efficace et les interventions sont aussi drôles que sincères pour créer une ambiance de virtuosité que l’on associe pas nécessairement à la musique des Hay Babies de prime abord.
La soirée passera en un clin d’oeil dans la belle église de Tadoussac alors que le public ressortira de la place en chantant toujours certains des hymnes de la formation, la récente Soyez fiers, chanson bien dansante dédiée aux Acadiens trop souvent nés pour un pett pain en tête d’affiche. Le groupe ne jouera pas beaucoup au Québec cet été, mais assurez-vous tout de même de faire un détour s’il passe près de chez vous.
Benoit Paradis Trio
(Trop) bref détour vers le demi sous-sol peu éclairé de l’Hôtel Tadoussac le temps d’attraper quelques pièces de Benoit Paradis Trio en courant entre deux scènes. L’avantage du projet, c’est que chaque chanson offre son petit moment de joie donc pas moyen de se tromper. Drôle comme à l’habitude, Benoit Paradis joue sur les codes du jazz pour accompagner une poésie colorée à la limite de l’idiote béatitude, offrant une musique toujours intéressante et surprenante, bien que pas nécessairement toujours 100% au goût du jour. Peu de jeunes dans la salle, mais un public de connaisseurs qu’il fait bon à voir rigoler et hocher de la tête sur les solides interprétations du groupe.
Erika Hagen
Celle que plusieurs auront découvert lors de son passage au premier tour des dernières Francouvertes arrivait à Tadoussac avec une formule bien différente : 2 guitares, une basse, pas de drum. Formule qui peut faire sourciller de prime abord, mais qu’on comprend rapidement en regardant la superficie pour le moins réduite de la scène du Gibard. Surprise au programme : le set trio se révèle particulièrement efficace, laissant plus de place à la voix de la chanteuse de Québec dans le mix, alors que les accords mutés bien grunge de certaines pièces viennent très bien remplacer l’absence de percussions en bonne et due forme.
Outre ces considérations techniques, la performance en soi se déroule aussi très bien. Erika et son groupe ont certainement gagné en assurance depuis le concours ce printemps, arrivant avec un aplomb qui sied bien aux chansons et des transitions efficaces, avec un ton plus assumé mettant de l’avant les textes de l’artiste, l’une de ses principales forces. Belle performance!
PAR.SEK
Le trio français, que j’ai pu rencontrer plus tôt en journée dans le cadre d’une entrevue à paraître sous peu, n’en était pas à sa première présence en sol québécois avec quatre dates au compteur l’automne dernier, mais visitait pour la première fois un festival de cette ampleur hors des grands centres. La prestation est somme toute covaincante, jonglant bien avec l’énergie parfois criarde, parfois plus introspective des chansons. L’aspect contestataire des textes, définitvement infusés d’une énergie queer revandicatrice, plaît bien à la foule rassemblée dans le sous-sol malgré l’heure tardive, offrant une concordance logique avec la prestation qui suivra.
Virginie B
Le dernier clou dans le cercueil de cette soirée en était un plein de promesses. La musicienne et accessoirement épéiste avait la lourde tâche de clore cette troisième et dernière vraie soirée du festival, devant un public toutefois conquis d’avance. Ça aide.
Le début est un peu confus, alors que Virginie et son complice auront besoin de quelques pièces avant de réellement prendre leurs aises sur la scène, mais ne regarderont plus en arrière par la suite. Les BPM accélèrent, les chansons s’enchaînent rapidement et le dancefloor se fait aller sur fond de pièces hyperpop bien ficelées et surtout déjà 100% prêtes pour la scène. Hyperboi est un hit comme à l’habitude, mais c’est surtout une version revampée de la chanson Alpine qui viendra conquérir le public de Tadoussac. La performance se conclut finalement aux petites heures et on en aurait pris plus.
Avec l’heure plus que tardive de fin de spectacle, et la fatigue accumulée de la virée en kayak de la veille, je n’aurai malheureusement pas assisté aux quelques performances matinales du lendemain. C’est donc avec cette belle dernière performance que se conclura mon passage au Festival de la chanson de Tadoussac 2025. Une excellente expérience comme à l’habitude, avec un festival à échelle humaine avec une programmation variée pour tous les goûts. Déjà hâte à 2026!
- Artiste(s)
- Benoit Paradis Trio, DJ Unpier, Erika Hagen, Jean L'Océan, La Monarque, Les Hay Babies, Less Toches, Par.sek, Stéphanie Boulay, Virginie B
- Ville(s)
- Tadoussac
- Catégorie(s)
- Alternatif, Bass, Chanson, Country, Cumbia, DJ set, EDM, Electro, Festival, Folk, Francophone, Garage rock, Grunge, Hyperpop, Indie Pop, Indie Rock, Jazz, Pop, Rock,
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