Festival de Jazz de Montréal – Jour 4 | Mucca Pazza émerveille la Place des Festivals

À 20h50, il n’y avait toujours pas grand monde sur la Place des Festivals, lundi soir. Qui blâmer : le ciel menaçant ou cet étrange nom italien sur la marquise, qui ne dit rien à personne ? Quoi qu’il en soit, la fanfare rock’n’roll Mucca Pazza n’a pas tardé à faire sentir sa présence, puis les curieux ont convergé vers le carrefour du Quartier des spectacles pour ce qui s’est avéré une opération charme réussie.

Ils n’étaient que quatre au départ. Quatre énergumènes aux costumes dépareillés, comme les restants d’un vieil orchestre bas de gamme.

Puis se sont joints à eux une bonne vingtaine d’autres énergumènes, pas plus coordonnés au niveau des couleurs. Des musiciens en tous genres : trombonistes, percussionnistes, trompettistes, une accordonnéiste par ici, un xylophoniste par là, sans oublier le violoniste, des guitares électriques et quoi encore.

Quatre majorettes aussi, tout droit sorties de La revanche des nerds. Et ce doyen sousaphoniste (qui ressemblait davantage à un conducteur de train) au beau milieu de ce sympathique chaos multicolore.

Le visuel inspirait davantage un spectacle de Juste pour rire qu’un concert du FIJM. Et pourtant, ils ne sont pas que drôles, ces musiciens de Mucca Pazza. Ils ont sacré talent et il y a bien une cohésion étonnante dans tout ce fouillis.

Sauf que la fanfare de Chicago n’est pas une fanfare ordinaire. Elle s’inspire autant du surf rock, du punk, du jazz manouche, de la musique tzigane et du boogie que de la musique de fanfare traditionnelle. Et le résultat est divertissant, imprévisible, complètement éclaté.

Après une heure de concert, Mucca Pazza jouait devant un parterre assez bien rempli d’une foule qui l’acclamait généreusement. Le groupe revenait jouer sur la même scène à 23h.

Chapeau au Festival de Jazz d’avoir attiré cette bande d’hurluberlus sur la Place des Festivals.

C’est aussi ça, un festival : des découvertes qui nous prennent par surprise et chatouillent notre curiosité sans décevoir.

 

Photos en vrac
par Guillaume Jolicoeur