crédit photo: Laurie-Anne Benoit
Festival de Jazz de Montréal

Festival de jazz de Montréal 2021 – Jour 4 | Quand les femmes prennent d’assaut la scène principale

Samedi soir, Sors-tu? s’est donné comme mission de couvrir les performances du Festival International de jazz sur la scène principale, toutes livrées par des artistes féminines. Retour sur une soirée à au Quartier des spectacles qui restera dans les annales, mais avec quelques petits accrocs.

En début de soirée, c’est l’autrice-compositrice-interprète autochtone Anachnid qui fait son entrée sur la scène TD. Habillée d’une longue robe noire, l’artiste entame une série de chansons de son dernier opus Dreamweaver.

Il y a quelque chose de fascinant avec les pièces d’Anachnid. Elles ont quelque chose de sombre et d’éthéré à la fois. L’artiste nous emmène dans sa toile à grands coups de basse puissante, de mélodies aériennes et de lignes coups de poing avec les chansons Anachnid, China Doll et America.

À plusieurs reprises, l’artiste d’origine Oji-Cri nous parle de sa famille et de ses racines. Elle mentionne les écoles résidentielles et son grand-père qui y était. Anachnid se livre à son public (qui se fait timide au début de la soirée) d’une manière honnête, avec un sourire gêné mais bien senti, et sa voix douce. Elle dégage quelque chose d’effortlessly cool sans pour autant être snob ou inatteignable. Les pistes Braids et Skywoman sont parmi nos favorites puisque les musiciens de l’artiste l’accompagnent à merveille.

Shay Lia

Ensuite, on se retrouve en compagnie de la pétillante Franco-Djiboutienne Shay Lia et de son groupe talentueux. Ici, on se fait réveiller par des musiciens maîtres du groove et d’une chanteuse qui rappelle les divas pop des années 90. Ça fait du bien, ça bouge et ça danse; on est content de pouvoir se déhancher sur des chansons comme All Up To You ou Voodoo. Shay Lia présente ensuite sa pièce Good Together, qu’elle dit inspirée par une de ses idoles, Stevie Wonder.

Il y a quelques fois, notamment sur l’excellente Irrational, où le son laisse à désirer; l’équipe fait face à des problèmes de son et on le sent dans la voix de Shay Lia, malgré son sourire constant. Bon, le spectacle continue et on oublie vite les problèmes puisque Shay s’approprie la scène comme si tout en dépendait. Il faut d’ailleurs souligner le talent des musiciens (et des deux danseurs) qui partagent la scène avec l’artiste basée à Montréal. C’est pour ce genre de performance qu’on attendait impatiemment le retour des spectacles sur place. Le groupe est merveilleux du début à la fin.

 

Charlotte Day Wilson

Finalement, après une heure et demie à attendre l’étoile de la soirée, elle se montre le bout du nez sur scène. La Torontoise Charlotte Day Wilson amorce son numéro avec Strangers, assise au clavier. Avec les trois choristes (qui la suivront pour le reste du spectacle) le tout est encore plus soul que sur l’album ALPHA et on adore.

De sa première note à sa dernière, CDW donne tout ce qu’elle a. On est déstabilisé par sa voix parfaite, les harmonies de ses choristes qui s’imprègnent de chaque chanson et des jeux de lumière qui changent selon l’ambiance des pistes.

L’album ALPHA, véritable bijou de soul-R&B paru sur le label Stone Woman Label en 2021, est livré presque au complet devant la foule bien réceptive du Quartier des spectacles. Day Wilson chante, joue de la guitare, du piano, du saxophone… Rien ne semble être hors de sa portée. Même lorsqu’un de ses micros cesse de fonctionne lors d’If I Could, elle poursuit sur un autre sans laisser paraître de malaise. On perçoit le génie de l’autrice-compositrice-interprète dans sa tranquillité et dans la finesse de sa prestation.

Moutains, Take Care of You et Wish It Was Easy font partie des coups de cœur de la soirée. Vraiment, on est choyée d’être en compagnie d’une étoile montante comme Charlotte Day Wilson et elle nous rend la pareille avec un concert dont personne n’est près d’oublier.

Le Festival International de Jazz se poursuit dimanche avec la soirée de clôture. On pourra notamment y voir Patrick Watson, Simon Leoza, Ghostly Kisses et un hommage à l’album What’s Going On? de Marvin Gaye.


Photos en vrac du Jour 4 du FIJM

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