Festival de Jazz de Montréal 2015 – Jour 6 | Vijay Iyer, Cibo Matto, Huey Lewis et Denis Coderre
La soirée de mercredi en était une typiquement représentative de la variété offerte lors du Festival de Jazz de Montréal. Au menu, conférence de presse avec le BFF du maire Coderre, Huey Lewis, puis prestation de jazz moderne avec le Vijay Iyer Trio, et l’indie-hip-pop funky et déjanté de Cibo Matto.
Huey Lewis était en ville pour la première fois depuis… 1986 ! Retour pour le moins tardif pour l’homme derrière les hits des années 1980, Power of Love (oui oui, la toune de Back to the Future), I Want A New Drug et Hip to be Square. N’en déplaise au principal intéressé, ses plus récents albums suscitent moins l’intérêt que les vieux succès, soyons francs…
Si peu pour nous la nostalgie, mais il n’en demeure pas moins que l’homme a du vécu, et ses propos sur l’industrie de la musique tombaient sous le sens. Comme lorsqu’il comparait l’importance capitale des hits radio au début des années 1980 versus aujourd’hui, ou en s’exprimant au sujet de la dévalorisation de la musique enregistrée.
C’était également l’occasion pour Lewis de rencontrer un de ses grands fans : notre omni-maire chéri, Denis Coderre lui-même. Assis en première rangée de la salle Stevie Wonder de la Maison des festivals, le sourire fendu aux oreilles, il écoutait la rockstar discuter avec l’animatrice Marie-Hélène Poitras de choses et d’autres, avant de lui offrir une épinglette pour qu’il la porte plus tard sur scène.
Un beau moment de bromance montréalaise comme on les aime.
Et le spectacle ? Aucune idée. Comme on le mentionnait ci-haut, si peu pour nous la nostalgie, d’autant plus que le pianiste new-yorkais Vijay Iyer se produisait au même moment au Monument National.
Vijay Iyer
À des miles du rock carré de Huey Lewis & The News, le jazz moderne d’Iyer incitait autrement l’esprit à voyager. Surtout aussi bien entouré qu’il l’était, aux côtés du contrebassiste Stephan Crump et du batteur Tyshawn Sorey, un « génie de la musique et de la composition, et je ne galvaude pas cette expression comme certains » aux dires d’Iyer.
Le trio a offert des pièces du plus récent album Break Stuff, ainsi que des trucs plus vieux, d’autres plus nouveaux, voire même « des musiques qu’on n’a nous-mêmes jamais entendues encore ». De la variété et de l’impro, presque indistinguables. À preuve, ce premier segment de près de 50 minutes, qui rassemblait notamment une pièce de Thelenious Monk, un segment rythmique intitulé Nope, et une pièce inspirée du musicien techno minimaliste Robert Hood, tout ça imbriqué sans interruption.
S’en est suivi une pièce intitulée Our Lives, aux dynamiques diverses, comme une tempête musicale se déployant sur une vingtaine de minutes.
Après plus de 90 minutes de jazz de haut niveau, le principal intéressé nous a laissés sur cette étrange (et jolie) citation :
I hope that when you’ve seen 1000 other shows this week, you will remember we’ve had this moment.
Promis juré, Monsieur Iyer.
Cibo Matto
De l’autre côté du boulevard St-Laurent, Cibo Matto se produisait pour un public dégarni au Club Soda. Dommage que le public montréalais connaisse aussi peu ce rafraîchissant duo de musiciennes new-yorkaises d’origine japonaise, qui a oeuvré dans le punk avant de se tourner vers une étrange forme de hip-hop funky et de chanson indie-pop légèrement rock.
La chanteuse Miho Hatori et la claviériste Yuka Honda avaient lancé deux très bons albums à la fin des années 1990, avant de se séparer en 2001 et de se réunir 10 ans plus tard, menant à la parution d’un nouvel album en 2014, Hotel Valentine.
Les deux filles et leurs deux musiciens accompagnateurs – dont un bassiste vêtu d’une jolie robe à motifs bizarres – ont beaucoup pigé dans cet album récent, mais aussi dans le vieux stock au plus grand plaisir des quelques fans plus familiers avec leur répertoire. Le groupe a d’ailleurs conclu sa trop courte performance avec un doublé Know Your Chicken et Birthday Cake, fusionnées en une seule chanson.
Festival de jazz oblige, Hatori est revenue sur scène pour le rappel avec des feuilles à la main. Sur celles-ci étaient inscrites les paroles du classique d’Antonio Carlos Jobin, Águas de Março, en portugais de surcroît, interprétée à la manière classique avec Honda au piano. Très beau.
Question de conclure de façon plus fidèle au son éclaté de Cibo Matto, le tout s’est terminé sur l’entraînante et colorée B.B.Q., avant de lancer un petit « Happy Canada Day! » bien franc.
Pas mal plus divertissant et rafraîchissant que la toune de Back To The Future.
Grille de chansons (Cibo Matto)
Beef Jerky
Le Pain Perdu
Check In
Emerald Tuesday
Sci-Fi
Deja Vu
Blue Train
10th Floor Ghost Girl
Moonchild
MNF
Know Your Chicken / Birthday Cake
Rappel
Águas de Março
BBQ
- Artiste(s)
- Cibo Matto, Festival de Jazz de Montréal, Huey Lewis, Vijay Iyer Trio
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Club Soda, Salle Ludger-Duvernay (Monument National)
- Catégorie(s)
- Hip-hop, Instrumental, Jazz, Jazz/Blues, Rap/Hip-hop, Rock,
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