Léon Berben

Festival Bach Montréal 2019 | Léon Berben, Johannes Pramsohler et les défis majeurs d’interpréter les sonates pour clavecin et violon de Bach

Jeudi soir, dans le cadre du Festival Bach Montréal, on pouvait voir jouer les sonates pour clavecin et violon (1014 à 1019) interprétées par Léon Berben et Johannes Pramsohler. La rencontre de ces deux musiciens s’attaquant à un programme exigeant dans un cadre aussi inspirant que la Chapelle Notre-Dame de Bon Secours était plus que prometteuse.

Le Festival Bach et ses interprètes

Le concert promettait d’être exceptionnel, notamment grâce à la qualité des interprètes. Léon Berben, claveciniste prévu pour l’événement, est un maître en matière de musique ancienne. La caractéristique de ce musicien qui joue également de l’orgue est d’allier à sa pratique un grand intérêt pour la recherche sur la musique allemande. Johannes Pramsohler, quant à lui, est un violoniste de renom, directeur artistique et premier violon de l’Ensemble Diderot qu’il a fondé en 2009. Il s’est récemment produit avec le Budapest Festival Orchestra. En 2013, il a même fondé son propre label musical.

Un programme exigeant

Ces deux musiciens étaient réunis pour interpréter les sonates pour clavecin et violon de Bach, écrites lorsque ce dernier était au service du prince Léopold de Coethen. Bach aura cherché à les perfectionner toute sa vie durant. Ces sonates également appelées « sonates en trio » permettent aux compositeurs de tester leur capacité à faire la synthèse du contrepoint, de l’harmonie et de la mélodie. Bach en particulier réussira une synthèse entre le contrepoint appris auprès des musiciens d’Allemagne du Nord et la mélodie souple qu’il avait découverte chez Corelli, le mélange créant une polyphonie chantante.

Ces sonates témoignent par ailleurs de la révolution musicale qui avait commencé au début du 17e siècle, avec l’apparition des nouveaux instruments que sont le clavecin et le violon. Dans ces sonates, « les deux mains du claveciniste conduisent deux lignes distinctes, la droite dialoguant avec le violon alors que la gauche dessine la basse ». Ces œuvres sont particulièrement difficiles à interpréter car elles imposent aux deux instrumentistes de résoudre de délicats problèmes d’équilibre.

Des problèmes de son et d’interprétation

Une fois le concert commencé, avec en première partie les sonates n°1, n°3 et n°5, on ressent le plaisir d’entendre des œuvres ciselées, dont la confection semble relever de l’orfèvrerie musicale. Pourtant, l’exécution semble menacée à plusieurs reprises par des problèmes d’intonation.

De plus, les deux musiciens, semblent avoir de la difficulté à jouer ensemble et à produire une interprétation convaincante.

Notre impression est confirmée lorsque, à l’entracte, nous sommes témoins des efforts faits pour accorder le clavecin, comme si nous n’étions pas les seuls à constater que le concert est un peu à côté de ce qu’il est censé être.

 

 

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