Pandaléon

Entrevue | Pandaléon: La bête à trois têtes

« Pandaléon, c’est un mot inventé. On avait envie de créer un animal qui pourrait nous représenter pendant les spectacles. Pour découvrir la bête, il faut écouter la musique bien fort ! »  Sors-tu.ca a rencontré un des membres de la bête à trois tête, Frédéric Levac (claviers, machines et voix) pendant que son frère Jean-Philippe Levac (batterie et percussions) et Marc-Andrée Labelle (guitares et amplis) préparaient la scène pour le lancement du deuxième EP, intitulé A chacun son gibier, à La Vitriola, mardi dernier.

 

Les chansons de  A chacun son gibier tournent autour des thèmes de la chasse, de la nature, de la campagne… Est-ce que ça raconte votre histoire? 

Toutes les chansons tournent autour du même thème parce qu’on vient de la campagne, c’est ça qui nous inspire le plus. Mais l’album voyage beaucoup; on est constamment entre la ville et la campagne. On a d’ailleurs recueilli beaucoup de prises de son autour de chez nous pour capter certaines ambiances, dans le poulailler par exemple pour la chanson Bassecour qui raconte l’histoire d’une poule enfermée dans son poulailler.

Si Pandaléon est la bête à trois tête, que chasse-t-elle ? Quel est son gibier ?

Je dirais que c’est le public, notre proie. On veut l’amener dans notre univers, dans notre vibe.

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La pochette de l’album.

On raconte que votre studio est une écurie désaffectée transformée en cabane rustique. Décrivez-nous La Piaule, que se passe-t-il là-bas ?

C’est là où on compose, où on enregistre. On est des trippeux de studio les trois gars, ça fait plusieurs années qu’on accumule l’équipement. C’est une vieille écurie qu’on a rénovée il y a six ou sept ans. Au début, c’était juste une place où on faisait de la musique pour le fun, c’était même pas chauffé l’hiver puis avec le temps on a investi. On l’aime beaucoup, c’est au plein milieu de nul part. La photo de couverture de l’album ? C’est dans la même région oui, entre Ottawa et Montréal.

Pour votre passage aux Francouvertes en 2012, on vous attribuait tantôt des allures de Karkwa, tantôt Radiohead. Ce nouvel EP vous correspond-il plus ? Quelles ont été vos influences ?

C’est plus nous, c’est sur. Je pense qu’on s’est détaché de nos influences mais en même temps on s’en crée des nouvelles, ça évolue. Marc-André, le guitariste, nous a introduit à la musique expérimentale : The Terror, Grizzly Bear et d’autres…

J’suis pas mal certain qu’avec cet album, on se détache de Karkwa. C’est plus du rock avec des cotés expérimentaux. Même si certaines prises de son étaient croches, on les gardait. On retravaillait beaucoup nos sons, on les abimait. On les rendait plus crasses. On ne voulait pas se mettre de barrière par rapport au public; on aime ça, nous, donc il y a forcément des gens qui vont aimer…

Vous êtes passé de 5 à 3 membres, pourquoi ce changement ? 

Dès le début, ça a commencé avec les trois boys. Anne, notre cousine jouait aussi avec nous. On a toujours joué de la musique dans notre famille et depuis longtemps. Bref, pour la formation du groupe, la bande s’est développée, le son aussi et avec le temps, on est devenu plus sérieux. On était tous les trois dans la même vibe, ça a fini de même, on est super content!

Ce n’est pas parce qu’on se retrouve à trois qu’on court après des musiciens. Il n’y a pas de bassiste, mais on réussit à avoir une bonne fréquence avec les synthétiseurs.

Nos trois têtes fortes forment le noyau du groupe. Même si je suis le chanteur, je ne me considère pas leader.

Vous écrivez à trois?

Avant c’était vraiment moi qui écrivais, puis on a commencé à s’intéresser à l’écriture à plusieurs et c’est plus agréable. C’est plus lent, mais une fois terminé, on approuve chaque ligne des textes et on le vit musicalement à trois. Nous avons également travaillé avec un ami à nous, un poète : Eric Charlebois, qui a une belle façon de voir les choses. Il nous a aidé pour certaines chansons qu’on ne retrouve pas sur l’album, mais qui seront possiblement sur le prochain.

Entre les festivals, après Ontario pop (gagnant en 2011), Festival international de la chanson de Granby (septembre 2012, finale), les Francouvertes (hiver 2012) et vos concerts solo,  vous diriez que vous êtes plutôt festival ou concert ?

Les festivals, c’est le fun parce que généralement c’est à l’extérieur et les gens se retrouvent pour la musique, mais c’est aussi super agréable de faire un show à toi. Dans des salles comme aujourd’hui, généralement on apporte un décor. Pour ce soir (à la Vitrola) on a préparé des vidéos assez expérimentales qui seront projetées pendant le concert. Ce soir c’est juste nous, on ne partage pas, c’est notre lancement et j’ai bien hâte !

La tournée est prévue pour la fin mai à Montréal et à Ottawa, avez-vous d’autres dates de concerts prévues pour l’été ?

Peut-être d’autres dates à Montréal, on joue souvent en Ontario et en septembre nous serons en Abitibi. On se promène un peu, le plus possible idéalement. Il y a une partie de nous qui voudrait rester à La Piaule à composer des nouvelles chansons. Il faudrait que les gens viennent à nous !

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