Entrevue | La relecture du Journal d’Anne Frank

Du 13 janvier au 4 février 2015, le Théâtre du Nouveau Monde présente Le Journal d’Anne Frank, écrit par Éric-Emmanuel Schmitt. La trame sonore, composée par Jorane, immortalisée sur disque, était lancée le 15 janvier 2015, à l’occasion de la première médiatique. Sors-tu.ca a rencontré la compositrice et en a profité pour discuter avec Mylène St-Sauveur et Paul Doucet.

 

Un message d’actualité

Bien que la première version du Journal d’Anne Frank date de 1947, les comédiens qui interprètent les rôles d’Anne et Otto Frank sont frappés par la modernité du message véhiculé dans l’œuvre. « C’est d’actualité. On se rend compte de l’importance de cette parole là encore aujourd’hui. Son livre nous montre l’atrocité de la haine aveugle. De voir l’actualité et d’être sur scène, c’est malheureux, mais c’est un moment particulier », explique Paul Doucet.

Pour la jeune comédienne Mylène St-Sauveur, il est primordial de partager le message de l’adolescente : « le message d’espoir d’Anne Frank sur la bêtise du racisme, sur l’espoir d’un monde meilleur et d’une ouverture d’esprit. Je pense que ça doit être entendu. » Bien qu’elle soit consciente du tremplin que représente ce rôle, Mylène St-Sauveur tenait surtout à l’interpréter pour transmettre l’histoire d’Anne Frank, qui l’interpelle depuis sa propre adolescence.

 

Un premier rôle imposant

Mylène St-Sauveur fait son entrée au théâtre par la porte des grands. Jouer au TNM ce n’est pas rien, mais jouer un premier rôle et jouer Anne Frank, c’est énorme. La comédienne se dit étonnamment très zen, elle ajoute d’un éclat de rire que ce sont les gens de son entourage qui semblent vivre tout le stress à sa place.

Si la comédienne ressent plus ou moins la pression d’un rôle comme celui d’Anne Frank, c’est avant tout parce qu’elle est bien préparée. « J’ai lu le Journal d’Anne Frank plus jeune, mais je l’ai lu et relu en analysant chaque passage. Par exemple ses sentiments par rapport à chaque habitant de l’« Annexe » pour vraiment rendre complet et vrai ce qui se passe dans la pièce. » Raconte-t-elle.

Même si cette voie n’était pas prévue dans la carrière de Mylène St-Sauveur, c’est un détour qui s’avère faire son bonheur. « Je me rend compte qu’en tant qu’artiste je n’étais pas tout à fait complète. C’est vraiment du nouveau, de nouvelles techniques. Mais, j’adore! C’est comme retourner à l’école et faire des devoirs », confie la comédienne.

 

Une grande place pour Otto Frank

Ravi d’interpréter le rôle du père d’Anne Frank, Paul Doucet se sent d’autant plus choyé par la place que celui-ci occupe dans la pièce. Le comédien explique donc que le choix d’Éric-Emmanuel Schmitt lui offre un nouvel aspect de l’histoire, et qu’au travers sa relecture, on redécouvre Le Journal d’Anne Frank.

 

 

Le Journal d’Anne Frank en musique

La metteuse en scène Lorraine Pintal explique aux médias que la musique au théâtre sert souvent de transition ou de moments clés sur scène, « dans le cas du Journal d’Anne Frank, ce n’est pas du tout comme cela qu’on a abordé la production. On l’a abordé sous l’angle de l’émotif, c’est-à-dire le parcours des personnages, leur peur et leurs angoisses, leurs petites joies. Tout cela est traduit par le quatuor à cordes, mais aussi beaucoup par la composition de Jorane. »

« Quand Lorraine m’a parlé du Journal d’Anne Frank, je me suis sentie investie dans une mission! » s’exclame celle qui signe la bande sonore de la pièce. Tout en émotion, la musique qui accompagne l’histoire a été grandement inspirée par la tragédie du Journal d’Anne Frank.

 

* Le Journal d’Anne Frank est présenté jusqu’au 4 février 2015 au TNM. La trame sonore est disponible en magasins dès maintenant.