Entrevue avec Orloge Simard | En pleine préparation des Francofolies

Olivier Simard commence à composer et à écrire des chansons en 2010. Il constate que ses textes, humoristiques et vulgaires, plaisent. Il décide alors, en 2012, de former un band afin d’enregistrer un album. Après trois chansons diffusées seulement sur Internet, en mini-album Coke Calciné en 2013, le groupe sort son premier album en 2014 Aucun cadre puis revient en 2017 avec son nouvel album Beuvez tousjours, ne mourez jamais. Pour l’occasion, ils seront en concert ce vendredi soir à l’Astral en plateau double avec Carotté dans le cadre des Francofolies, et nous avons eu l’occasion de faire une entrevue avec le chanteur et leader du groupe.

« Du rock’n roll régionaliste, très, très satyrique, avec une bonne dose d’absurde et de douceur aussi »

Lorsque le chanteur évoque sa musique, il fait d’abord référence à la musique francophone. Serge Gainsbourg, ses textes et sa manière de provoquer le public, Jean Leloup ou encore Charlebois font parti de ses inspirations. Cependant, il sait aussi se détacher de ses influences, par son envie de peindre une réalité autre, « pas toujours belle ». Orloge Simard construit sa musique comme une « espèce de peinture » ou encore un film.

Un film, un gros film, avec des propos qui sont parfois dérangeants mais qui, néanmoins, reflètent une certaine réalité.

Orloge Simard souhaite s’éloigner de la musique d’aujourd’hui, qu’il considère trop « mielleuse » et donneuse de leçon. Prônant la philosophie de l’« aucuncadrisme », le groupe parle avec absurdité du quotidien, d’une façon crue et poétique. Ce sont alors les excès du monde, du vrai monde, qui inspirent les artistes et qui les poussent à créer des personnages, des situations loufoques, parfois proche de l’imaginaire cartoon. Sexe, drogue et rock’n roll donc, pour s’affranchir de la « pédagogie » qu’on trouve dans les chansons actuelles mais aussi fonder leur originalité.

Le Québec comme inspiration

Natif du Saguenay, Orloge Simard parle du quotidien, oui, mais du quotidien québécois, et plus particulièrement, du quotidien en région. Inspiré par les lieux de son enfance et de sa vie quotidienne, il crée des personnages qui évoluent dans les décors qu’il côtoie et qu’il connaît par cœur.

Je fais de la musique régionaliste parce que c’est naturel pour moi de faire ça, parce que j’ai grandi ici, donc je me verrais pas parler d’une autre ville ou de quelque part d’autre parce que j’ai pas grandi à ces places-là.

Fier de sa région, il utilise alors la musique pour défendre et véhiculer les valeurs québécoises. C’est alors avec un répertoire régionaliste qu’Orloge Simard séduit son public et développe sa particularité artistique au Québec.

Un album plus construit et un gros party pour les Francos

Orloge Simard nous parle ensuite de son nouvel album,  Beuvez tousjours, ne mourez jamais, paru en avril dernier qu’il considère comme plus « travaillé ». La musique a évolué, elle s’est diversifiée afin de chercher un public plus large et d’approfondir leur art, pour asseoir leur authenticité.

 On voulait faire différent un peu, puis on voulait intégrer des instruments qu’on n’avait jamais utilisé. On a du violon, on a du sax, on a de la trompette aussi.

Le personnage principal des albums, connu pour être vulgaire et pathétique, a lui aussi évolué et a ajouté de la mélancolie à ses humeurs habituelles. L’album apparaît donc vraiment dans la continuité du précédent. On peut y retrouver des personnages, qui passent d’une toune à une autre, et on se ravit de pouvoir toujours écouter des textes crus, qui parlent de la vie, avec un ton humoristique, vulgaire et sensible.

Vendredi, pour son concert au Francofolies, Orloge Simard proposera un « beau petit mix », où se mêleront vieilles chansons, nouvelles chansons et leurs plus grosses tounes. À la question « Pourquoi faut-il venir vous voir demain ? », le leader nous répond, enjoué :

Parce qu’on vous fait un show d’exception. On vous fait une fête, on vous fait bouger, on vous fait boire, on vous fait décompresser!

Orloge Simard sera donc en concert demain, vendredi 9 juin, en programme double avec Carotté, dans le cadre des Francofolies, à 19h30, à L’Astral (Maison du Festival).