Entrevue avec Marillion
Après deux ans d’absence, la formation anglaise Marillion est de retour à Montréal dans le cadre du Weekend Marillion 2011, évènement de trois jours tenu à l’Olympia, où le groupe présente trois spectacles thématiques en autant de soirs.
Sorstu.ca s’est entretenu avec deux des membres du groupe, le claviériste Mark Kelly et le guitariste Steve Rothery, quelques minutes avant leur spectacle de vendredi soir.
—
Parlez-nous un peu de votre relation avec Montréal et son public?
Mark Kelly : Notre premier concert ici remonte à 1984. Nous avons enregistré une partie de l’album en concert Real to Reel au Spectrum. Nous sommes ensuite revenus jouer ici plusieurs fois, en première partie de Rush entre autres. Le public canadien, surtout les francophones, a toujours été très fidèle et très bon pour nous.
Steve Rothery : Montréal a toujours été une ville spéciale pour Marillion. Il semble y avoir ici une compréhension et une passion pour ce que nous faisons. C’est certainement dans le top 3 de nos endroits préférés, en termes de public, de l’électricité que nous recevons de la part de ce public. Ça a quelque chose de magique.
Quelles sont les différences entre la réunion nord-américaine et celle de la Hollande?
Mark Kelly : La différence majeure est que les gens, en Hollande, demeurent sur le site. L’hébergement est inclus, les gens montent des tentes et se promènent librement sur le site pendant trois jours, ce qui nous permet de les côtoyer et d’interagir avec eux. Ici, nous ne pouvons recréer ce même genre de conditions, de toute évidence, mais c’est tout de même spécial. On se promène en ville et on rencontre certains fans. Les gens sont ici pour les trois jours, alors l’atmosphère est également spéciale. Des gens viennent de très loin pour nous voir. J’ai rencontré l’autre jour un fan venu de Columbia qui m’a reconnu sur la rue et a insisté pour me payer un café dans un Starbucks. Nous avons discuté pendant une bonne demi-heure!
C’est donc très agréable de voir les gens réunis par la même passion et qui, dans certains cas, font un long voyage pour venir nous voir.
Ce soir vous célébrez le 20e anniversaire de l’album Holidays in Eden, que vous jouerez au complet. Quelle est votre opinion de l’album aujourd’hui et comment approche-t-on des chansons écrites il y a si longtemps?
Mark Kelly : Tout d’abord, il faut les écouter! (rires) Se rappeler les chansons, car certaines d’entres elles n’ont pas été jouées en concert depuis près de 20 ans et il faut donc réapprendre à jouer ses propres chansons. Je crois que l’album dans l’ensemble est meilleur que ce que j’en pensais à l’époque. Ça arrive parfois avec certaines chansons. On fait un album, puis une tournée, et certaines pièces ne fonctionnent pas en concert et on les laisse tomber. Je pense à Cannibal Surf Babe, entre autres. Et puis, 5 ou 10 ans après on revient à cette chanson et tout à coup ça clique, et on se demande : « Pourquoi on l’a pas jouée plus souvent?! »
Steve Rothery : C’est étrange, car je n’ai pas l’impression que ça fait 20 ans. À la réunion en Hollande il y a deux semaines, il y avait un Musée Marillion, avec des photos de l’époque de l’enregistrement de l’album, et ça me faisait tout drôle, car ça me semble encore être hier.
À l’époque, je trouvais l’album trop « pop », mais je l’aime davantage aujourd’hui. La production de Chris Neil adoucit un peu trop certains éléments, mais dans le cas de Splintering Heart, par exemple, son travail a rendu la chanson meilleure. Neil venait du monde de la pop, et Marillion n’est pas un groupe pop. Son influence nous a permis d’avoir un certain succès avec des titres tels que Cover My Eyes, No One Can ou Dry Land, et bien que l’album dans l’ensemble soit très bien, on se rend compte en le réécoutant que le groupe est dirigé dans une certaine direction qui ne lui convient pas tout à fait.
Les thématiques des deux prochains soirs seront « A-Z » pour samedi, et « The Glow Must Go On »
pour dimanche. À quoi peut-on s’attendre?
Mark Kelly : « A-Z » c’est exactement ce que ça veut dire, nous jouons une chanson pour chaque lettre de l’alphabet. Ce qui nous a offert un défi intéressant, car nous n’avons pas de chanson débutant avec la lettre « Z »… Mais nous sommes arrivés avec une solution satisfaisante, qui a demandé une certaine liberté artistique. Le plus gros problème de cette thématique, en fait, c’est de jouer 26 chansons. C’est très long!
Steve Rothery : C’est le travail le plus difficile que nous ayons eu à accomplir! Tellement de chansons que nous n’avons pratiquement jamais jouées en concert, ou seulement une ou deux fois. Tant de choses à retenir dans ma tête, je serai très content à la fin du concert de samedi de simplement pouvoir relaxer!
Mark Kelly : Dimanche soir, nous donnons au public le choix entre deux chansons. Nous leur demandons « vous voulez entendre celle-ci ou celle-là ?», et nous rendons le choix difficile en proposant des chansons très appréciées des fans, par exemple Easter et The Great Escape. Les gens auront des « glow sticks » pour que nous puissions les voir, et c’est avec cela qu’ils feront leurs choix, et nous jouerons les chansons les plus populaires. En Hollande il y a deux semaines, ce fut le soir que les gens ont préféré. C’est très amusant.
Quelle est la suite pour Marillion? Un nouvel album?
Mark Kelly : Oui, en fait durant nos répétitions pour les réunions nous avons écrit un peu. Nous avons songé à des idées pour le nouvel album. Nous prenons notre temps avec celui-ci. Nous n’avons pas encore décidé exactement de ce que nous avons envie de faire, si ça sera un album ou quelque chose d’autre. Car aujourd’hui, de la façon que les choses sont faites, la musique n’a plus à être confinée à un format de 45 minutes. Nous songeons présentement aux différentes possibilités devant nous. Peut-être lancer une chanson à la fois ou quelque chose dans le genre. Nous verrons!
Steve Rothery : En mai nous avons une autre réunion en Angleterre. Ensuite un festival en Allemagne en juillet. Nous retournerons en Allemagne, en novembre, pour une tournée avec le groupe Saga. Et nous évaluons la possibilité de revenir ici en mai de l’an prochain. Mais pour l’instant, nous allons nous concentrer sur l’écriture des nouvelles chansons.
*** Sors-tu.ca assistera à tous les spectacles du Weekend Marillion 2011 et vous fera un compte rendu dès lundi!
Vos commentaires