crédit photo: Graham GS
Félixe

Entrevue avec Félixe | L’universalité des maux et la beauté de lâcher prise

La musique que nous offre la Québécoise Véronique Bazin, connue sous le nom de scène de Félixe, peut sembler aux antipodes de sa créatrice. Elle entre dans les bureaux de Sors-tu? toute vêtue de noir, avec un look un peu punk mais, dès les premières minutes, son rire contagieux se propage. C’est cette dualité qui est omniprésente chez l’artiste, tant dans son processus créatif que dans ses paroles parfois sombres, parfois pleines d’espoir. Pour la première fois depuis son album « Prélude » en 2019, Félixe nous revient en force avec son EP « Les jours peureux ».

Félix, c’est le nom que devait porter le deuxième enfant de la mère de Véronique. Disparu avant même de naître, ce grand frère resté inconnu a donc inspiré l’alias de l’autrice-compositrice-interprète.

Cette musique, elle la décrit de la pop rock aérienne, avec un but de rassembler, mais aussi de rencontrer. «Je veux trouver ma famille dans les gens que je rencontre », dit Félixe. Fan des deep talks mais gênée de nature, elle affirme que l’opportunité de converser avec des gens à la suite d’une performance la nourrit et l’inspire. Félixe veut rejoindre les gens qui l’écoutent avec l’universalité de ses propos, même s’ils proviennent de parcelles très intimes de son quotidien.

Le processus créatif de l’artiste est bien simple: munie d’un de ses innombrables cahiers, elle écrit à tout moment et à n’importe quel endroit. « J’écris constamment. Puis, un moment donné, je commence à prendre ma guitare, à jouer des accords puis à y associer mes paroles. Ça peut être un mélange de trucs écrits il y a 6 ans et d’autres écrits il y a deux semaines. » Souvent lors de la discussion, Félixe mentionne son année à l’École de la chanson et les apprentissages qui lui ont servi dans l’écriture de sa musique, particulièrement dans le cas de son album Prélude.

D’ailleurs, bien qu’elle use d’une prose plus métaphorique dans Prélude, Félixe dit vouloir dire davantage dans Les jours peureux, sans passer par quatre chemins. «J’avais besoin que ça sorte plus raw, et moins léché. C’est la meilleure chose que j’ai faite, parce que mon écriture a beaucoup évolué. »

Avec comme thème principal sa rupture amoureuse et son émancipation personnelle, Les jours peureux est un opus court, mais riche en contenu. Elle considère chacune des chansons de l’EP comme une étape différente de sa rupture. « Par exemple, dans Les autres, je me compare à mes amis et je me rends compte que je ne suis plus aussi fulfilled que je l’étais. Dans Iberville, c’est vraiment cette émancipation-là, la découverte d’un nouveau monde à 30 ans. » Les chansons se suivent et, même si elles dégagent une ambiance différente l’une de l’autre, s’assemblent comme une suite des plus logiques.

Lorsqu’elle parle des artistes qui l’inspirent, Félixe en nomme une panoplie: Alexisonfire, Big Thief, Philippe Brach… D’ailleurs, on sent particulièrement l’inspiration de ce dernier dans une chanson comme Iberville, avec les boucles instrumentales tantôt denses, tantôt plus douces et aériennes, mais toujours exécutées avec délicatesse.

Pour ses futurs projets, Félixe souhaite s’isoler avec son groupe afin que chacun puisse participer à l’écriture des chansons et, par le fait même, faire du prochain opus une œuvre encore plus universelle; complète. Accompagnée de Simon Bilodeau à la batterie, d’Alexandre Veilleux à la guitare, de Marcus Quirion et de Julien Thibault à la basse ainsi que d’Anne-Sophie Bourlaud aux chœurs, Félixe et sa guitare baryton offre la trame sonore automnale par excellence avec Les jours peureux.

Un concert virtuel de lancement sera présenté le 19 août à 20h00 sur la toute nouvelle plateforme de diffusion Rampe de lancement, une initiative de l’ADISQ ayant pour but de faire rayonner le talent de nouveaux artistes.


* Cet article a été produit en collaboration avec l’ADISQ.

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