Entrevue avec Carl Palmer
Le week-end prochain, le Québec accueillera le retour du légendaire batteur Carl Palmer et son groupe, Carl Palmer’s ELP Legacy, d’abord au Gesù (à Montréal) vendredi soir, puis au Cabaret du Capitole de Québec samedi. Dans le cadre de la tournée Twist of the Wrist, l’ancien membre du super-groupe de rock progressif Emerson Lake & Palmer viendra présenter des classiques de sa longue carrière avec ses nouveaux collaborateurs : Paul Bielatowicz à la guitare et Simon Fitzpatrick à la basse.
Carl Palmer a cordialement accepté de répondre aux questions de Sorstu.ca.
Sorstu.ca : Votre relation avec la ville de Montréal remonte à loin, en tant que membre d’Emerson, Lake & Palmer ainsi que dans vos projets divers. Comment vous sentez-vous à l’idée de revenir ici, et quelle est votre relation avec le public montréalais?
Carl Palmer : Le spectacle d’ELP en 1977 au Stade Olympique de Montréal demeure l’un des plus beaux moments de ma carrière professionnelle. Montréal a toujours été merveilleuse pour moi et j’adore sa population. J’ai très hâte d’y revenir et de présenter notre nouveau spectacle.
Sorstu.ca : Parlez-moi de ce nouveau spectacle et de vos collaborateurs sur la scène (Paul Bielatowicz et Simon Fitzpatrick). Ils doivent apporter une énergie nouvelle à ces chansons. Comment c’est de travailler ces classiques avec eux ?
Carl Palmer : Je souhaitais au départ poursuivre l’héritage musical d’ELP et ça fait maintenant 12 ans que je présente ce spectacle (Carl Palmer’s ELP Legacy), où les claviers sont remplacés par des guitares. Cette formation est la meilleure que nous avons eue et le talent musical dans ce groupe est parmi les meilleurs avec lesquels j’ai joué. Ces gars sont jeunes mais ils sont en tous points aussi doués que mes contemporains.
Sorstu.ca : Vous avez eu toute une frousse médicale dernièrement. Comment allez-vous maintenant?
Carl Palmer : Je me sens très bien mais j’ai été gravement touché par la bactérie E COLI. Ça a failli me tuer, mais je suis de retour et plus fort que jamais. Ça a changé ma vie et maintenant je suis végétalien, et ce changement dans ma diète a fait toute la différence.
Sorstu.ca : La dernière fois que vous avez joué avec Greg Lake et Keith Emerson était en juillet 2010, pour les 40 ans d’ELP. Croyez-vous qu’il y ait la moindre chance que le groupe se réunisse à nouveau un jour?
Carl Palmer : Je jouerais avec ELP si nous étions intronisés au Temple de la Renommée, ou s’il y avait un truc comme Live Aid. Mais c’est tout. Nous avons connu un parcours génial mais je préfère ce que je fais présentement avec mon groupe et avec Asia. ELP ne peut plus jouer comme il le faisait dans les années 1970, et je ne veux pas donner aux fans quelque chose de moindre qualité.
Sorstu.ca : Lorsque je vous ai vu sur scène en 2011, alors qu’Asia jouait au Métropolis, je fus impressionné par la passion qui vous habite encore sur scène et votre capacité à « rocker » autant qu’avant. Vous avez maintenu une longue carrière dans cette difficile industrie. Qu’est-ce qui vous permet de continuer, est-ce votre passion pour la musique, l’interaction avec les fans, etc.?
Carl Palmer : Ce sont toutes ces choses, et j’adore ce que je fais. Mais je travaille également très fort pour demeurer au sommet de ma forme, et ce ne sont pas tous mes contemporains qui sont prêts à faire cela. C’est pourquoi je travaille maintenant avec des musiciens plus jeunes, plus énergiques.
Sorstu.ca : Steve Howe a récemment quitté Asia, et vous avez fait entrer un nouveau dans le groupe : le jeune Sam Coulson. Qu’en pensez-vous? Comment est-ce de travailler avec Sam comparativement à Steve, et quelle est son implication dans la création du prochain album?
Carl Palmer : Et bien, on commence à peine avec Sam. La réunion des membres originaux d’Asia a duré 7 ans, ce qui est 6 de plus que prévu au départ! On a fait 5 albums studio avec Steve Howe et maintenant un nouveau chapitre commence. Ça va « rocker » encore plus fort et ça nous enthousiasme beaucoup. Mais Steve demeurera toujours un membre de la famille Asia.
Sorstu.ca : Dans son autobiographie, Bill Bruford (ex-Yes, ex-King Crimson) écrivait ceci à propos de l’industrie musicale : « Le système est constipé et bouché, avec peu de place pour la nouveauté. Et c’est moi, mon historique et moi qui créons ce bouchon. Le rock s’est déplacé au plan démographique, et les stades sont maintenant remplis de grands-parents qui écoutent des pensionnaires comme les Rolling Stones. Je pense qu’on peut faire mieux que ça. »
Que pensez-vous de cette affirmation? Que pensez-vous de l’industrie musicale dans son état actuel?
Carl Palmer : L’industrie du disque est morte, mais l’industrie de la musique est bel et bien vivante. C’est une industrie du concert maintenant, non plus une industrie de l’enregistrement. Jouer sur scène est ma passion, alors ça me convient parfaitement.
Sorstu.ca : Qu’y a-t-il à l’horizon pour vous après cette tournée?
Carl Palmer : Je suis très enthousiaste face à la Carl Palmer Art Collection, qui se vend bien. Allez y jeter un coup d’œil aux CarlPalmerArt.com. Ça met en vedette des images de moi-même jouant avec des baguettes qui s’allument lorsque je frappe ma batterie. C’est une toute nouvelle forme d’art qui me permet de peindre avec la lumière.
Je termine également mon autobiographie et j’ai plusieurs projets en branle pour le Carl Palmer ELP Legacy, le nouveau Asia et peut-être des projets avec d’autres musiciens. J’ai 63 ans et aucune intention de prendre ma retraite !
- Artiste(s)
- Asia, Carl Palmer, Greg Lake, Keith Emerson - Greg Lake
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Gesù
- Catégorie(s)
- Rock,
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