Beat Market

Entrevue avec Beat Market | Bombe électropop

Les attachants Louis-Joseph Cliche et Maxime Bellavance vont bon train depuis la sortie de Sun Machine, leur deuxième album signé sous le label Lisbon Lux Record. Entre spectacles et prestations live, ils ont trouvé le moment de nous accorder une entrevue avant leur show au Newspeak ce soir avec DANGER, Pertubartor et DÄS MORTAL, soirée organisée dans le cadre de M pour Montréal. Assis confortablement sur les canapés en velour du café le Placard sur la rue Mont-Royal, nous avons siroté un breuvage chaud en leur compagnie.

Les fabricants de beat montréalais ont livré une grosse cargaison de musique en septembre dernier qui est arrivée comme une bombe dans l’univers électropop : une belle bombe lustrée qui exploserait en millions de confettis argentés et dorés. Très imagé nous direz-vous? En effet, les membres du groupe investissent beaucoup de temps et d’efforts afin de peaufiner leur musique et leur image très léchée. « On travaille vraiment fort sur nos costumes et nos effets visuels. Des designers se sont chargés de dessiner nos costumes pluggués de partout. On veut donner des bons shows, on porte donc sous nos costumes des gros packs bananes remplis de batteries pour alimenter tous nos ornements lumineux », rigole Maxime Bellavance.

Leur tout récent vidéoclip Les belles années est tout aussi attrayant que le reste l’organe Beat Market. Le réalisateur Émile Lavoie s’est chargé de donner vie à la neuvième pièce de Sun Machine en mettant en scène une jeune adolescente mangeuse d’hommes éprise d’une passion plutôt malsaine pour un garçon de son école secondaire.

Résultat impeccable.

Naissance électrique

Les deux acolytes se sont rencontrés à l’université lorsqu’ils étaient étudiants en interprétation jazz. Ils ont commencé à jouer des gigs de jazz ensemble dans un petit band qu’ils avaient montés avec deux amis à eux qui étaient en fait deux frères.

« Dans ce temps-là, on jammait chez les deux autres gars, qui habitaient chez leurs parents. On avait notre ptite pièce là-bas. Tsé on arrivait, pis les frères dormaient, faque on s’installait moi pis Louis-Joe et on jouait. C’est là qu’on a développé une complicité musicale et amicale », explique Bellavance, le batteur. Dès lors, Louis-Joseph a fondé Beat Market, mettant ainsi leur projet universitaire de côté. Quelques temps plus tard, après Red Magic, Maxime est venu se joindre entièrement au projet. « Le rythme a pogné une grosse coche de plus sur Sun Machine, ça s’entend très clairement, ça c’est Max et sa batterie. »

Enfant d’un père saxophoniste et claviériste, le batteur de Beat Market, a depuis son plus jeune âge été en contact avec le milieu de la musique. « J’allais voir mon père jouer la fin de semaine avec son band, et il me semblait que le drummer avait tellement l’air cool. Il y avait toujours plein de filles autour de lui », dit-il en se mettant à rire. Pour Louis-Joseph, l’accessibilité des keyboards a joué un rôle dans son histoire d’amour avec l’électro. « Quand on peut avoir accès à plusieurs instruments sur la même machine, c’est super. Je n’avais pas l’intention de faire du folk ou quelque chose qui a déjà été très exploité. Je voulais aller de l’avant, regarder vers le futur », raconte Cliche.

L’électro leur a semblé un moyen idéal pour faire vivre leur musique. « Ça amène son drum à un autre niveau.  Ça ouvre beaucoup de portes exploiter les ordinateur en les rendant humains, parce qu’on joue et on exécute les sons faits par l’ordinateur », disent-ils. Voulant se dissocier des DJ,  la batterie acoustique et les claviers sont leur arme. « On souhaite demeurer des instrumentistes mais il reste qu’il n’y a pas de limites avec les ordinateurs. Je peux jouer de la guimbarde sur une orange, sur un pamplemousse si je veux. » Maxime éclate de rire.

Leurs influences et la création

Les deux complices écoutent de tout. Ils ont un petit faible pour les rythmes entrainants de la musique afro-américaine, en passant par les chants pakistanais et les musiques brésiliennes. « Il y a du bon dans tout ce qui se fait », selon Maxime et Louis-Joe. Le groove, le funk, le disco, le classique. Il n’y pas de barrières musicales pour eux et c’est ce qui les inspire: la diversité. Ils jamment ensemble et utilisent tout le matériel imaginable afin d’obtenir des résultat intéressants, allant même jusqu’à utiliser les erreurs afin de produire leurs beats. » Ouais, les erreurs le fun qu’on peut réutiliser et faire des build-ups avec ça. La plupart de nos tounes naissent d’erreurs. », assume Louis-Joe.

Les meilleures idées naissent dans le chaos.

Leur projets

Ils nous ont laissé comprendre qu’ils préparent des featurings vocaux qui sont à notre plus grand plaisir déjà en chemin. Surprise, surprise. Ils aimeraient également produire un album plus hip-hop, ou encore collaborer avec des artistes hip-hop. Pourquoi pas? La zone de confort, ce n’est pas la happy place des gars de Beat Market, qui ont le regard toujours tourné vers l’avant.

 

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