Thee Sacred Souls au MTELUS | Un concert calqué sur la grandeur de l’amour de l’humanité

Depuis sa dernière visite à Montréal au Festival International de Jazz l’été dernier, le groupe américain Thee Sacred Souls a sorti tout récemment un deuxième album, intitulé Got a Story to Tell. Le retour du groupe dans la métropole était attendu par les fans qui ont bien célébré la performance en direct des nouveaux morceaux. Leur visite mardi soir au MTELUS a sans doute ravi les adeptes qui ont pris part à l’évènement.

Aussitôt 21h franchi et les premières notes lancées de la chanson Lucid Girl, composition en tête de leur dernier album, les musiciens et musiciennes ont provoqué une vague d’exclamations et d’applaudissements dans la salle. De cela nait l’évidence que ces artistes disposent d’un public fidèle, ce dernier s’enchantant déjà devant des titres tous récents.

Ainsi, bien que le groupe n’ait pas beaucoup d’ancienneté – la date de sortie de leur premier album Thee Sacred Souls étant le 26 aout 2022 – les artistes ont mérité un accueil de renom par la foule d’admirateurs et d’admiratrices qui ont rempli de part et d’autre l’espace du MTELUS.

On pouvait retrouver parmi ces personnes des adultes de tous âges, bien que les jeunes dans la vingtaine prédominaient largement. Nombreux et nombreuses ont aussi été les personnes à venir en couple, et l’atmosphère romantique qui planait sur le public se mariait avec l’aura chaleureux et convivial qu’offrait les chansons de Thee Sacred Souls. Toute en étant joviale et festive, l’ambiance devant la scène était paisible, voire sereine.

De la treizième à la seizième chanson, de Somebody Knew à Live For You, en passant par Losing Side Of Love et My Heart is Drowning, il a semblé que la foule n’était plus qu’orchestrée par l’art en action. Les rythmes soul à la tonalité rétro des années soixante si propre au groupe, les apaisant effets de lumières à prédominance de mauve et orangé qui couvraient la scène et la voix enveloppante de Josh Lane disposaient les auditeurs et auditrices à vivre une expérience sensorielle impeccable. Se balançant de gauche à droite, souvent les yeux fermés ou dans les bras d’une personne chère, les membres du public de Thee Sacred Souls ont semblé charmés et comblés par leur découverte live des nouvelles chansons du groupe.

Si l’amour a occupé une place centrale au fil de la soirée, la paix, la liberté et l’exaltation de la vie même ont également été des moteurs chers pour la progression du concert. En prêtant une oreille attentive à la grandeur des notes que pousse Lane ou le groove optimiste qu’assure l’harmonie du batteur (Alex Garcia), du claviériste (Riley Dunn), du bassiste (Sal Samano), du guitariste (Shay Stulz) et des choristes (Astyn Turrentine et Viane Escobar), on pouvait entendre les performances de Thee Sacred Souls comme une musique sacrée qui chérie la nature précieuse de l’existence humaine.

En général, la dynamique du concert se prêtait à une réception contrôlée et sans fioritures de la part de l’auditoire, prédisposée à apprécier au détail près les mélodies et le moment présent. N’empêche, la foule a aussi eu l’occasion de s’abandonner à l’euphorie du funk et s’extasier dans la danse et le chant. Les chorégraphies des choristes encourageaient davantage les personnes dans la salle à se dégourdir, à se mettre à l’aise et à suivre leur cadence.

La dixième chanson, It’s Our Love, figurant sur leur simple Will I see You Again ?, était une de ces performances qui révèle le caractère magique des prestations musicales faites en direct. Alors que ce titre n’est pas des plus entrainants dans sa version enregistrée accessible sur les plateformes numériques, il a été joué et présenté avec une énergie qu’on ne lui connaissait pas. Cette innovation musicale a entrainé bon nombre d’auditeurs et d’auditrices à s’approprier la fougue des musiciens par la danse et le chant.

Le choix de la dix-neuvième et de la dernière chanson pour clôturer le spectacle a bien été pensé et assure une réussite pour le groupe qui a fait tenir sans affaiblissement l’admiration de ses fans jusqu’à la fin. En effet, aux sons des classiques Weak for Your Love et Can I Call You Rose? plusieurs d’entre eux et elles ont placé bien haut au-dessus de leur tête leurs mains en forme de cœur, lançant depuis les gradins et du devant de la scène de grands mercis du bout des doigts.

C’est après vingt chansons et une heure et demie de performance que les membres du groupe ont dû quitter leurs fidèles passionnés et poursuivre le trajet de leur tournée. À peine Thee Sacred Souls avait-il conclu son spectacle dans cet air bienveillant et joyeux qui est le sien, que sa performance musicale planait déjà comme un souvenir heureux sur la scène vide.

C’est à la fin de ce concert calqué sur la grandeur de l’amour de l’humanité que le public est rentré, des harmonies incroyables dans la tête et une paix immense dans le cœur.

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