Dix (la pièce)

Dix | Un voyage éclaté au Carré 150

Le Carré 150 de Victoriaville a offert, le 3 septembre 2025, une soirée à la hauteur de sa réputation : inventive, généreuse et profondément enracinée dans son histoire. Pour souligner ses dix ans, la salle a présenté DIX, une aventure artistique immersive et déambulatoire. Plus de cent artistes ont investi le lieu pendant près de trois heures de performances simultanées. Théâtre, danse, musique et arts vivants s’y croisaient dans un chaos parfaitement orchestré.

Un parcours éclaté, guidé par les muses

Rien n’était figé. Dans l’escalier, des corps s’échauffaient. Dans un espace lumineux, les explications se donnaient comme des confidences. Les muses, véritables maîtresses de cérémonie, guidaient le chemin de chacun de leur regard perçant, ajoutant au merveilleux et à l’étrangeté du parcours. Elles ouvraient les portes d’un univers multiple, entre réel et imaginaire.

À chaque détour, une rencontre inattendue. L’intime se mêlait au spectaculaire, le quotidien se transformait en scène, et l’invisible devenait visible.

L’endurance de l’artiste et la connexion du public

Au fil du parcours, une idée s’imposait : être artiste, c’est savoir endurer. Endurer les doutes, la répétition, la fatigue. Mais aussi s’abandonner à la rencontre, se nourrir de l’énergie du public et de cette proximité bouleversante. L’art vivant prenait ici tout son sens : dans la respiration collective, dans l’éclat d’une voix, dans le silence suspendu d’une foule attentive.

Après trois heures sans longueur, la soirée s’est conclue par un medley d’une grande intensité, porté par des voix puissantes, des musiciens, des musiciennes et des arrangements magnifiquement ficelés. En guise de point d’orgue, les mots de Dalida résonnaient comme un manifeste : « Je veux mourir sur scène. »

Le poids de la mémoire

Derrière l’audace du Carré 150, il y a aussi une mémoire partagée. Avant d’accueillir la salle de spectacle professionnelle que l’on connaît aujourd’hui, le lieu abritait le Cinéma Laurier. Pour bien des générations, c’était un endroit phare, un lieu de rassemblement, de premières fois et de grands moments. En ce soir de fête, ce passé s’est imposé avec force : l’âme du Cinéma Laurier flottait à nouveau dans l’air, réconciliée avec l’énergie actuelle du Carré 150.

Dix ans de passion

Derrière cette fête foisonnante, il faut saluer le travail de Roxanne Genest, qui pilote le Carré 150 depuis dix ans avec une passion contagieuse, entourée d’une équipe solide. Grâce à elles et eux, la culture rayonne à Victoriaville avec audace et créativité.

DIX a tenu ses promesses : une célébration vivante et vibrante, une plongée poétique dans l’âme d’un lieu et de ceux qui l’habitent. Un moment rare. Une expérience à ne pas manquer.

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