Keith Kouna

Diapason 2013 | Retour sur Keith Kouna, Tire Le Coyote et Les Frères Goyette

Le premier des deux week-ends du festival Diapason, à Laval, est déjà derrière nous. Sors-tu.ca a assisté à l’une des trois soirées : celle de vendredi, avec Keith Kouna, Tire le coyote et Les frères Goyette au menu. Retour sur une nuitée sous le signe de l’intimité et de l’imperfection.

Mario Goyette. Photo par Marc-André Mongrain.

Mario Goyette. Photo par Marc-André Mongrain.

Trois « têtes d’affiche » en alternance dans deux lieux différents ; tel était le concept de cette deuxième soirée de Diapason.

 

Les Frères Goyette

Vingt-quatre heures après leur lancement au Marché Jean-Talon, Les frères Goyette donnaient le coup d’envoi avec un concert « en chantier » dans la salle au-dessus de la Galerie d’art La Vieille Caserne, dans le Quartier Sainte-Rose.

Le lieu rappelle davantage un local du Club Optimiste qu’une galerie d’art, pour tout dire. Mais à défaut d’être naturellement chaleureux, l’endroit permet à tout le moins une certaine proximité avec les artistes, ce qui convenait tout à fait pour la prestation sympathique mais inégale des frères Goyette. Quelques petits trous de mémoire par-ci, corde de guitare rompue par-là, le chanteur Mario Goyette et ses comparses (quatre musiciens, mais aussi un bizouneur qui bricolait sur scène une nébuleuse patente à gosse tout au long de la prestation) ont fait preuve de l’auto-dérision nécessaire pour faire pardonner l’imprécision de leur interprétation.

Les frères Goyette ont plusieurs nouvelles chansons à partager – lesquelles figurent au très bon Fidèles, tenaces et frères, paru la semaine dernière – et les occasions de les jouer sur scène n’ont pas encore été très nombreuses. Laissons la chance aux coureurs.

 

Tire le Coyote

Benoit Pinette. Photo par Marc-André Mongrain.

Benoit Pinette. Photo par Marc-André Mongrain.

La soirée se déplaçait ensuite à deux pas de là, au charmant Bagel Ste-Rose, où Tire Le Coyote se produisait en formule duo avec le guitariste Shampouing. « C’est comme une soirée en sandwich, et nous, on est le jambon », s’exclame Benoit Pinette, chanteur et guitariste autour de qui ce projet s’articule.

Les deux complices étant assis pour leur interprétation, il était impossible de voir ce qui se passait sur scène à l’avant. Alors le public a eu la très bonne idée de s’asseoir à son tour, parterre dans le resto-café. Pourquoi pas.

La sono était plutôt honorable, pour un si petit lieu. La voix de Pinette était légèrement amplifiée mais pas trop, juste assez pour bien faire résonner son léger vibrato.

En plus de ses propres chansons – la plupart issues de son plus récent album Mitan, lancé à l’hiver dernier – Tire le coyote a également proposé une reprise de Roll Another Number (For the Road) de Neil Young, à qui l’on associe souvent le timbre de voix de Pinette. Chanson d’amour en sol standard, habituellement interprétée en duo avec Chantal Archambault, paraissait aussi plutôt bien, avec Shampouing en remplacement de la jeune cowgirl.

 

Keith Kouna

Photo par M-A

Keith Kouna. Photo par Marc-André Mongrain.

Presque 23h, et c’est parti pour veiller tard à Laval. De retour à la salle beige au-dessus de la Galerie d’art La Vieille Caserne pour Keith Kouna. Après deux projets folk, pourquoi pas une petite dose de chansonnier punk pour finir la soirée en beauté (et en décibels).

Qui de mieux pour décoincer une « salle paroissiale », comme il le dit lui-même, que l’ex-Goule devenu poète surréaliste à l’attitude punk. Avec son Keith Kouna Klan, le chanteur à barniques a lui aussi oublié quelques paroles ici et là, en plus de commander des shooters qui ne sont jamais venus (faute de fort, on aura compris) et de se plaindre à quelques reprises au sujet de la salle et de son plafond suspendu.

Mais tout ça, c’est dans l’esprit du rock’n’roll, parce que lorsque des petites bombes comme Tic Tac, Napalm, Le Sexe, Le Tape ou Brillantine éclatent, on se croirait plutôt aux Foufs des années 1980. L’intensité et la folie sont au rendez-vous, et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.  Fier capitaine de sa barque, Keith Kouna réussit même à faire danser la petite foule dans un délire joyeusement chaotique et de la faire chanter en choeur la Gainsbourgesque Les Pouliches (dans une version beaucoup plus disciplinée que sur disque).

Évidemment, Kouna dispose aussi de jolies chansons comme Batiscan, Labrador ou Rue Richard, qui démontrent une délicatesse insoupçonnée, ce qui ajoute de la profondeur à son set.

Personnage unique s’il en est un, Keith Kouna s’avère un vent de fraîcheur dans le paysage plutôt statique de la chanson québécoise, une perle qu’il faut à tout prix découvrir. Un bout de charbon ardent dont la transformation en diamant est entamée.

Avec trois nominations au Gala de l’ADISQ (Gala et Autre Gala) cette semaine – dont une dans la prestigieuse catégorie Auteur-Compositeur de l’année – on constate que Kouna jouit déjà d’un beau respect auprès de l’industrie. Un plus large public pourrait ensuite emboîter le pas. Espérons-le.

À mi-parcours, le festival Diapason, lui, se poursuit cette semaine avec Grimskunk (jeudi, avec The Muscadettes), Alex Nevsky et les cinq finalistes du Concours Diapason (vendredi) et Jimmy Hunt (samedi, avec Emilie & Ogden), tous à la Maison des Arts de Laval.

Photos en vrac

Keith Kouna

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Les frères Goyette

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