Décembre à la salle Pierre-Mercure | Une recette gagnante

Du 12 au 30 décembre, la grande fresque musicale du temps des Fêtes est de retour pour une vingt-deuxième année pour raviver le cœur d’enfant du public montréalais.

En cette froide soirée du 13 décembre, le public semble prêt à réchauffer la salle Pierre-Mercure, si l’on en juge par l’animation des spectateurs et la fébrilité du jeune homme à côté de moi, qui a du mal à tenir en place. Avant même le dévoilement du premier décor, le public enthousiaste et participatif commence à taper des mains et à chanter au rythme de la musique de la fanfare des soldats de Noël, dirigés énergiquement par leur chef, magicien qui donne vie aux personnages de ce spectacle féérique.

Le premier tableau tant attendu apparaît enfin : le réconfortant petit village sous le sapin avec ses villageois familiers et attachants. Rien ne manque et le décor et les costumes sont éblouissants de couleurs. Les décors de tous les tableaux, du village jusqu’à la maison familiale en passant par l’atelier du Père Noël, sont magnifiques, et les éclairages remarquables contribuent à l’atmosphère magique de cette grande fresque musicale.

Le spectacle, d’une durée de deux heures, passe à une vitesse folle comme le tourbillon des Fêtes grâce à la succession des tableaux, et donc des univers, ainsi qu’au dynamisme et à l’énergie des artistes. Les changements impressionnants de décors sont effectués de manière très fluide, derrière un rideau sur lequel sont projetées des images pendant que certains des artistes continuent le show. La rapidité des changements de costumes est également époustouflante. Le rythme du spectacle est parfait; les éclairages, la musique et les interprètes étant synchronisés de manière admirable.

Bien que tous les artistes soient très talentueux et que les comédiens passent d’un personnage à un autre avec une aisance déconcertante, quelques mentions spéciales sont à décerner. Tout d’abord, bien que la plupart de la musique soit enregistrée, le talent des musiciens sur scène est remarquable, en particulier celui du percussionniste. En effet, le solo des cloches dans le tableau de la forêt enchantée est épatant. Trois voix sont particulièrement remarquables dans le spectacle : celles des sœurs Riverin, Karine et Caroline, à qui le jazz et le blues conviennent très bien, et celle de David Leblanc, qui réussit à atteindre les notes hautes de Minuit, Chrétiens! et à donner des frissons aux spectateurs au moment où le chœur et tous les instruments s’y ajoutent. Finalement, les enfants sont doués à la fois en jeu et en chant, en plus d’être adorables.

L’inclusion des laissés-pour-compte du temps des Fêtes dans Décembre permet de sensibiliser le public et de lui faire prendre conscience de sa chance de pouvoir célébrer le temps des Fêtes. Ainsi, avant la messe de minuit à l’église, un jeune bûcheron loin de sa famille, une prostituée et une petite marchande d’allumettes racontent leurs malheurs et prient dans un tableau touchant.

La variété des chansons du temps des Fêtes et d’hiver à la fois québécoises, internationales et étrangères (Greensleeves), arrangées par Québec Issime, illustre la diversité culturelle du temps des Fêtes, tout comme les photos de personnes célébrant les Fêtes dans plusieurs pays et langues projetées sur le rideau pendant le changement de décor final.

À en juger par les applaudissements sonores et les acclamations à la tombée du rideau, Québec Issime a une fois de plus réussi à conquérir le cœur du public montréalais de tous âges et continue de faire vivre cette tradition spectaculaire du temps des Fêtes. Comme à chaque année, les spectateurs ont l’impression de se retrouver en famille (ce qui n’est pas surprenant, des membres de la production étant de la même famille) pour passer un bon moment et vivre la panoplie d’émotions du temps des Fêtes.