Agora de la Danse

De la glorieuse fragilité à l’Agora de la danse | 60 minutes à ne pas manquer

« De la glorieuse fragilité », dernière production de la chorégraphe Karine Ledoyen, est en représentation les 28, 29 et 30 novembre à l’Agora de la danse. Ce dernier Opus de la compagnie K par K offre une expérience artistique et humaine qui touchera les amoureux de la danse.

En ce mercredi soir, le public entre dans l’espace orange de l’Édifice Wilder, accueilli par Elinor, Simon, Ariane et Jason, les 4 interprètes De la glorieuse fragilité. Ces derniers discutent tout en rangeant la scène parsemée des reliquats d’une fête. Ballons, confettis et guirlandes jonchent le sol. Le grand écran installé en arrière de la scène annonce qu’un party a eu lieu la veille et qu’il faut donc ranger. Entre fiction et réalité, cette introduction invite le public dans la réalité des danseurs.

Photo de David Cannon

Une célébration à la danse

Pour ce nouvel opus, Karine Ledoyen, chorégraphe, a interviewé une vingtaine de danseurs et danseuses professionnels de tous âges et d’horizons divers. Les réflexions, enregistrées (en français uniquement), participent tant à la trame narrative de la pièce qu’à sa trame sonore. Ce travail, initialement lancé autour de la thématique du deuil, se révèle une ode à la danse, à l’amour de la danse et à sa dimension humaine.

Abordant leur relation à la danse, au corps, ou à l’arrêt de leur carrière, les enregistrements des entrevues de ces danseurs résonnent avec les 4 membres de la compagnie présents sur scène. Ainsi, entre bribes d’entrevues savamment organisées et musique, les danseurs font vivre au public l’attachement au mouvement, à la création ou à l’interprétation de leurs collègues. Aux passages chorégraphiés succèdent des moments de réalité brute. « On recommence ? », proposera un danseur à son partenaire après un échange compliqué. Empli de naturel, on ne discerne alors plus la réalité de la fiction. Plongé brutalement dans réalité des artistes, le public vit alors la danse avec eux.

Photo de David Cannon

Une vidéographie intimiste et poétique

Seul élément installé sur scène, un grand écran jouera un rôle central. Servant de support à de superbes jeux de lumières, il servira aussi, et surtout, de medium d’échange avec le public et les danseurs. La vidéaste Andrée-Anne, installée sur un côté de la scène, gère la vidéo en temps réel. Loin d’écarter l’attention du public des danseurs, cette approche interactive la concentre et joue un rôle crucial, donnant à de la glorieuse fragilité, la dimension humaine qui fait sa réussite.

Si elle restera la plupart du temps discrète, la vidéaste Andrée-Anne entrera elle aussi sur scène pour filmer directement les danseurs en plans rapprochés. Loin d’être invasive, cette intervention à quelques centimètres des corps permet de partager de manière intime la proximité indissociable à la danse. Une proximité illustrée un peu plus tôt par un duo de Jason et Simon. Les deux danseurs ayant captivé le public en répondant à la question : jusqu’ou pousser l’épuisement ? Un duo magnifique.

Photo de David Cannon

De la glorieuse fragilité est une réussite. Les 4 danseurs-interprètes sont éblouissants, partageant amitié, rires, complicité mais aussi doutes et épuisement. Psychologique, cette pièce de Karine Ledoyen traite, avec simplicité et poésie, de la danse dans toute son humanité. À voir les jeudi 29 novembre et vendredi 30 novembre.

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