Daniel Caesar au Théâtre Corona | Échapper à la réalité
Montréal est devenue une des villes (disons la ville) préférée de Daniel Caesar lors de son passage au Théâtre Corona samedi dernier, charmant l’audience par sa simplicité, la guitare au bras avec une voix qui berce.
La chanteuse suédoise Snoh Aalegra a ouvert le bal, pantalons dorées et bustier en cuir à l’appui, posant sa voix grave et oh combien puissante sur les rythmes assurés par son groupe.
L’atmosphère rappelait ces chanteuses de jazz, placées au centre de la scène, laissant les musiciens s’effacer. Elle a interprété la chanson Time, racontant le décès de son père en 2009. La chanteuse arrivait à empreindre le tout d’une émotion vive, mais sincère, rien ne semblait forcé.
La surprise générale aura été marquée lorsque le claviériste, Xavier, a accompagné Snoh Aalegra pour un mash-up de chansons, incluant In your River et le morceau bien connu de Travis Scott, Goosebumps. Le musicien rappelait Jacob Banks, une voix qui porte, avec un timbre rond et chaud, accompagnant à merveille la voix par moment rauque de la chanteuse.
Elle a clos le spectacle avec sa chanson Under The Influence, un morceau aux accents de blues marqués, rappelant par moment la regrettée Amy Winehouse. Snoh Aalegra a quitté la scène en s’assurant d’avoir bien réchauffé la foule pour l’arrivée de Daniel Caesar, que tout le monde semblait attendre avec allégresse.
Daniel Caesar
La simplicité et la candeur avec laquelle le Canadien est monté sur scène pour présenter son album Freudian ne semblait pouvoir aller de pair avec la grandeur de sa voix. Daniel Caesar, en sweatpants et hoodie, arrive tout sourire et commence le spectacle, rapidement impressionné par l’énergie des Montréalais.
Après avoir interprété les doucereux morceaux Japanese Denim et Best Part, marquant déjà clairement la force de son public par la quantité de personnes chantant à tue-tête les chansons, il s’est empressé de dire que Montréal faisait maintenant partie de son top 3. Et peut-être de son top 1.
Un concert réussi résulte de la capacité de l’artiste à faire passer le temps, sans aucune longueur, sans aucun malaise, accompagnant le public dans cette autre dimension. Autre indicateur ; personne ne se battait pour accéder à l’avant de la scène, trop hypnotisés par la franchise de Daniel Caesar dans son interprétation.
Il a interprété Hold Me Down et Take Me Away, puis a faussé compagnie à la foule pour laisser le groupe librement interpréter l’interlude de son album Freudian, Neu Roses (Transgressor’s Song).
Guitare à l’épaule, Caesar brille par sa polyvalence et son naturel désarmant qui forme une connexion rapide avec le public. Il n’a aucunement besoin d’essayer ou de forcer la participation de qui que ce soit. Technique intéressante utilisée lors de certaines chansons : lorsque le public chantait, Daniel Caesar dévoilait les paroles du vers à venir pendant que la foule s’évertuait à reproduire le vers précédent.
Du haut de ses 22 ans, le chanteur originaire d’Oshawa en Ontario semble avoir vécu 12 vies avec le bagage que comporte sa voix. Une maturité et un contrôle assumés transparaissent à chaque note.
Il a quitté la scène, revenant évidemment pour un rappel avec la tant attendue chanson Get You, single le plus populaire de Freudian.
C’était un de ces concerts où l’entrée dans la salle symbolise une échappée dans le monde de Daniel Caesar, avec une performance honnête et qui aura dépassé toutes les attentes.
Grille de chansons
- Japanese Denim
- Best Part
- Violet
- Death & Taxes
- Hold me Down
- Take me Away
- Neu Roses (Transgressor’s Song)
- Transform
- We find Love
- Blessed
Rappel
Get You
- Artiste(s)
- Daniel Caesar, Snoh Aalegra
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Théâtre Corona
- Catégorie(s)
- Blues, Jazz, R&B, Soul, Soul/R&B,
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