Curlew River au Conservatoire de musique de Montréal

Samedi (20h) et dimanche (15h), la compagnie BOP (Ballet-Opéra-Pantomime) présente Curlew River, un opéra de chambre méconnu du compositeur britannique Benjamin Britten. Rencontre avec le directeur musical du projet, Hubert Tanguay-Labrosse.

Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils ont sacrément du talent et ils ont du guts. Les quatre interprètes principaux de Curlew River, tous dans la jeune vingtaine, sont issus des meilleures écoles de musique d’Amérique (dont la plus que réputée Juilliard School of Music de New York et l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal) et se sont joints, enthousiastes, à la première production de BOP (pour Ballet Opéra Pantomime).

Le reste de la bande (un chœur de huit jeunes hommes et un orchestre de chambre de sept musiciens) est constitué d’une quinzaine d’étudiants et de diplômés des écoles montréalaises, notamment du Conservatoire de musique de Montréal.

curlew-riverCurlew River, qui n’a été présenté qu’une fois à Montréal, à l’occasion d’Expo 67, amalgame éléments du théâtre nô et chants grégoriens. Tiens tiens. Weird? Pas tant.

Pour Hubert Tanguay-Labrosse, « c’est un opéra puissant, une œuvre importante, rarement faite », et qui présente le double avantage de ne pas demander trop de moyens et d’être assez courte (environ 70 minutes, sans entracte). « Les deux univers musicaux qui s’y côtoient sont très différents mais, en même temps, la tradition japonaise agrémentée des chants grégoriens, ça marche parfaitement […] c’est une œuvre géniale, tellement bien faite ! », s’excite le directeur musical.

Ces chants sacrés, qui sont la base de la musique occidentale et qui soutiennent l’aspect religieux, très présent dans la pièce à travers les moines, servent les couleurs orientales du nô et font de l’œuvre un ensemble plutôt inusité, à la tension dramatique et à l’émotion poignantes, le tout dans une mise en scène des plus minimaliste, comme le veut la tradition du nô.

À quelques jours de la première, Hubert Tanguay-Labrosse était non seulement confiant, mais ravi que toute son équipe mette la main à la pâte. En effet, au moment de notre rencontre, les décors étaient loin d’être terminés, la répétition avait été déplacée, ce qui avait occasionné des réaménagements d’horaire, de local… L’équipe était malgré tout souriante, flexible, disciplinée, à l’écoute, et Sors-tu.ca a été quand même admis à l’enchaînement d’une scène et à ses réajustements.

Verdict : notre curiosité est plus que piquée et on a hâte de voir le show au complet !

 

Synopsis

La Folle, éperdue de douleur et de chagrin, cherche son fils disparu un an plus tôt. En traversant la frontière (la fameuse Curlew River) entre le royaume de l’Est et celui de l’Ouest au côté de pèlerins (moines) et du Voyageur, elle apprend du Passeur le funeste destin de son enfant.

 

Origine

C’est à la suite d’un voyage en terre nippone que le compositeur, Benjamin Britten, s’est attelé à adapter une fable traditionnelle japonaise, Sumidagawa, en la transposant en parabole d’église dans l’Angleterre médiévale. Le livret de l’opéra est signé William Plomer, d’après une adaptation libre d’une pièce de Juro Motomasa, issue de la tradition du théâtre nô.


Curlew River

Samedi 15 juin à 20 h
Dimanche 16 juin à 15 h
Salle de concert du Conservatoire de musique de Montréal
4750, avenue Henri-Julien (métro Mont-Royal)
Billets

Mise en scène : Florence Blain
Scénographie : 
Marianne Benny-Perron
Direction musicale : 
Hubert Tanguay-Labrosse

Distribution :
la Folle : Kyle Bielfield, ténor
le Passeur : Cairan Ryan, baryton
le Voyageur : Samuel Henkel, baryton-basse
l’Abbé : Andrew Bogard, baryton-basse
l’Esprit : Robin Fleury

Instrumentation :
Flûte (et piccolo)
Cor
Alto
Contrebasse
Harpe
Percussions
Orgue de chambre

***

BOP est un organisme à but non lucratif qui a pour mandat de présenter des œuvres scéniques peu fréquentées par le public québécois.

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