Yo La Tengo

Critique | Yo La Tengo au Théâtre Corona de Montréal

Les fans de la formation indie rock Yo La Tengo avaient droit à une belle expérience, lundi soir, au Théâtre Corona Virgin Mobile.  Le groupe proposait « une soirée avec Yo La Tengo » : près de 3 heures de matériel, en versions acoustique, rock modéré et furieux rock’n’roll.  Que de plaisir. 

Photo par Karine Jacques.

Photo par Karine Jacques.

Tout a commencé bien calmement, à 20h30 tapant. Georgia Hubley, Ira Kaplan et James McNew ont pris place devant un décor d’arbres digne d’une pièce de théâtre pour enfants.

Assis et pratiquement immobiles, les trois complices ont délicatement interprété quelques titres de façon appliquée : Ohm, puis Paddle Forward et toute sorte de versions réinventées de chansons récentes (The Point of It, Cornelia and Jane, I’ll Be Around) ou plus vieilles (The Ballad of Red Buckets, Tom Courtenay).

L’atmosphère était si tranquille qu’on pouvait se commander une bière sans hurler au serveur. C’est dire.

Deuxième set : on branche

Après cette charmante mais monotone introduction (de plus de 45 minutes) et un entracte d’une vingtaine de minutes, les choses ont repris leur cours avec un deuxième set, acoustique celui-là.  Question de ne pas trop brusquer l’ambiance instaurée avant la pause, le band a commencé par Stupid Things et Little Eyes, en mode « shoegaze ».

Puis, ça a décollé. D’abord avec Deeper Into Movies, avec une finale déchaînée. Ensuite, l’entraînante Well You Better et l’excellente Sudden Organ qui porte bien son nom, puisque Kaplan s’y adonne à un jeu d’orgue électrique frénétique.

Photo par Karine Jacques.

Photo par Karine Jacques.

Les vieux vétérans rattachent toutes les pièces ensemble très habillement, en plein contrôle du larsen et des effets en boucle qu’ils ont préalablement créés. Après deux autres bons titres du plus récent album Fade – soit la grandiose Before We Run et la très bonne Ohm, en version électrique cette fois – la prestation prend des allures carrément punk avec Watch Out For Me Ronnie et le classique Sugarcube.

Tout juste avant le rappel, Kaplan, Hubley et McNew s’adonnent à un furieux jam sur l’instrumentale I Heard You Looking, en compagnie d’un invité mystère. Mystère parce qu’il reste accroupi discrètement derrière l’orgue électrique qu’il joue subtilement. Certains auront reconnu le Montréalais Kid Koala…

Au rappel, Kaplan a sondé la foule pour des demandes spéciales. Drôles de choix : la très tranquille Last Days of Disco, ainsi que Mr Tough, choisie par un couple en lune de miel, apparemment. Comme le soulignait si bien Ira Kaplan avec une certaine ironie : « il n’y a rien comme une chanson de guerre nucléaire pour attendrir le coeur des amoureux ».

Avant de quitter et de rejoindre les fans pour une session de signature, Yo La Tengo a conclu le tout avec la jolie berceuse Dreaming, chantée toute en douceur par Georgia Hubley.

Que vous aimiez la pop rêveuse, le rock féroce ou le noise rock déglingué de Yo La Tengo, il y avait un peu de tout pour ravir tout le monde lundi soir au Corona.

Une belle générosité de la part des vieux routiers, qui apprécient visiblement encore beaucoup leurs fans.

 

Photos en vrac
(par Karine Jacques)

Grille de chansons

Set acoustique
1. Ohm
2. Paddle Forward
3. Our Way To Fall
4. The Ballad of Red Buckets
5. I’m On My Way
6. The Point of It
7. Cornelia and Jane
8. I’ll Be Around
9. Tom Courtenay

Set électrique
1. Stupid Things
2. Little Eyes
3. Deeper Into Movies
4. Well You Better
5. Sudden Organ
6. Before We Run
7. Ohm
8. Watch Out for Me Ronnie
9. Sugarcube
10. I Heard You Looking

Rappel
Last Days of Disco
Mr Tough
Dreaming

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