Critique théâtre | Les Zurbains au Théâtre Denise-Pelletier
Présentée du 6 au 16 mai au Théâtre Denise-Pelletier, Les Zurbains 2014 est le charmant résultat de la création de quatre textes d’élèves du secondaire, qui ont été sélectionnés parmi les dizaines soumis autant par des jeunes de Montréal et de Québec que de Toronto et d’Ottawa.
Cette 17e édition des « contes zurbains », une présentation du Théâtre Le Clou, remplit brillamment sa mission de donner une voix artistique aux adolescents. Les textes présentés sont tantôt drôles, tantôt bouleversants, et toujours sincères.
Les Zurbains 2014 expose des sujets chers à la littérature adolescente : école, amour, dystopie, passion sportive, questionnements existentiels… Ces thèmes, même si courants, sont pourtant abordés de façon rafraîchissante, et tombent rarement dans le cliché.
Il s’agit d’un spectacle parfaitement adapté à son public, en bonne partie puisque créé par des gens du même groupe d’âge. La pièce est pourtant loin de n’être agréable que pour les adolescents : les personnages caractéristiques, quoique variés et crédibles, nous ramènent à cette période traversée il y a plus ou moins longtemps de notre découverte de soi et des éléments qui nous unissent et qui nous opposent aux autres.
Dynamique, cette mise en scène de Monique Gosselin ne laisse pas l’attention des spectateurs s’échapper : les acteurs sont partout à la fois, amusants et touchants, et surtout débordants d’énergie !
Le personnage principal, un joyeux zélé des sciences, entre dans le vif du sujet en nous faisant une démonstration de son accident de vélo hors du commun… pour nous expliquer ensuite, entre les récits des autres protagonistes, comment son histoire exemplifie l’effet papillon.
À l’instar des autres contes zurbains, ce Une série de petits détails, de Charles-Emile Fecteau, est le récit d’un événement mémorable de la vie d’un jeune plutôt normal (quoique très enthousiaste). De fait, la sportive du Théorème du petit orteil, de Myllie Brousseau-Gauthier autant que le douchebag de Cupidon, d’Aja Horvath, que la militante de Numéro 8, de Tamara Manny-D’Astous et que le jeune Belge de Mémoire cachée de Luc Dumont relatent tous un incident hors du commun qui leur est arrivé.
Les personnages secondaires, même si presque insupportables avec leurs grimaces et leurs couinements, sont quant à eux très mignons et donnent définitivement du pep au spectacle. Ils agissent souvent comme chœur, et par leurs mouvements coordonnés et leurs effets sonores, ils rythment rondement la présentation, la ponctuant notamment de fréquents éclats de rire et de soupirs émus : le public a d’ailleurs été littéralement en délire à plusieurs reprises !
Spectacle rythmé, moderne et interactif, l’édition 2014 des Zurbains donne grandement envie de voir et entendre de nouveaux textes de la même veine. Une sortie de fin d’année à prévoir au prochain agenda scolaire !
- Artiste(s)
- Les Zurbains
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Théâtre Denise-Pelletier
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