Critique théâtre | Le Roi se meurt au TNM
Pour entamer l’année, le Théâtre du Nouveau Monde (TNM) propose le maître de l’absurde, Eugène Ionesco et son inclassable Le roi se meurt. Mais au lieu du vieux roi habituel, le metteur en scène Frédéric Dubois confie la couronne à Benoît McGinnis, entouré de Violette Chauveau, Patrice Dubois, Kathleen Fortin, Emilien Néron et Isabelle Vincent. Du 15 janvier au 9 février.
Avec tout le respect dû à Ionesco et à son oeuvre, c’est tout de même ambitieux que de monter ce texte, et encore plus de le dynamiser au possible pour le rendre accessible. C’est mission pas tout à fait accomplie pour le metteur en scène Frédéric Dubois, car la pièce se tord d’inégalités et de longueurs, malgré la captivante scénographie et son rideau réflecteur géant.
En effet, grâce à ce miroir de scène, les acteurs peuvent jouer de dos sans qu’on les perde de vue, en plus d’offrir la dimension égocentrique et narcissique de ce roi mourant.
Beaucoup d’interactions avec le public ont lieu tout le long du spectacle, offrant le loisir à Benoit McGinnis de discuter avec ses sujets. Plusieurs des meilleurs punchs lui reviendront d’ailleurs et le ton et la mimétique trouvés forgent un roi tout à fait mémorable.
À cette première heure plus dynamique fera suite le monologue fastidieux et statique de la reine Marie, une Violette Chauveau comique à souhait, mais dont cette partie perdait en intérêt. Tout comme, d’ailleurs, le monologue final de l’autre reine, Marguerite, quoique brillamment interprété par Isabelle Vincent, donnait des envies d’assassinat pour achever le destin de cette pièce qui soit a mal vieilli, soit a manqué d’audace et de folie.
Avec ses costumes remarquables d’originalité, ses décors époustouflants et ses acteurs en pleine possession de leurs moyens, on s’attend à recevoir plus qu’un texte inaccessible et une envie irrépressible de tuer Sa Majesté à mains nues, que l’on puisse passer à autre chose.
- Artiste(s)
- Le Roi se meurt
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Théâtre du Nouveau-Monde
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