Les 7 Doigts

Critique spectacle: Le Cabaret 2011 des 7 Doigts de la main à Montréal Complètement Cirque

Cabaret 2011: cirque jazzé

Vendredi 15 juillet 2011 – L’Olympia (Montréal Complètement Cirque)

Les 7 doigts de la main rappliquent. Après avoir ravi les amateurs de cirque avec Cabaret 2010 l’été dernier, la compagnie montréalaise propose son édition 2011 avec une nouvelle mouture mise en scène par Isabelle Chassé et Sébastien Soldevila. Mettant en évidence plusieurs étoiles montantes de la scène montréalaise, ce spectacle, présenté à L’Olympia jusqu’au 23 juillet prochain, s’inspire de la forme cabaret du Chicago des années 30.

Portée par la voix envoûtante de la chanteuse de jazz Cyrille Aimé, qui se trouve accompagnée au piano par Assaf Glizner, le spectacle de 2 heures évite les longueurs et mélange à la fois le cirque, le théâtre et le jazz.

Première partie: le théâtre

La salle de L’Olympia livre un cadre parfait pour observer un cabaret: sa structure ancienne, les tables installées ça et là, des chandelles disparates et des serveurs en costard noir.

Au lever du rideau, une troupe pratique sans cesse un numéro sous la supervision insupportable d’un metteur en scène français qui ne fait que chialer et critiquer tout ce qu’il aperçoit. « On parle français au Québec. Arrêter de baragouiner en anglais. On voit bien que vous êtes de Westmount! » lance-t-il au pianiste. Il nous fait rire avec des propos cinglants et des mimiques à couper le souffle.

Sa présence fait en sorte qu’on n’ait pas que des numéros de cirque durant toute la prestation. Ainsi, sous les ordres de ce dictateur comique, la costumière devient chanteuse de jazz, un homme dans la foule est désigné à être pianiste et j’en passe. À partir de cet instant, tout chamboule: la performance prend un autre angle, passant des instants de confusion à des numéros éblouissants d’acrobatie et de trapèze.

Deuxième partie: le cirque

Après une entracte de 20 minutes, la deuxième partie est une succession de numéros sans le terrible metteur en scène. Nous ne sommes plus à Chicago mais à Montréal. Toutefois, le côté « ambiance de cabaret » reste la même. La roue, les sauts, la corde, les distorsions, la jonglerie de boîtes sont mis en évidence.

À l’exception de quelques erreurs au niveau des sauts (il faut leur pardonner… nous avons ici des futurs athlètes de cirque), les numéros sont poignants et dotés de poésie.

À la toute fin du spectacle, le côté théâtral réapparaît: 4 hommes vêtus d’un tutu ajoutent tour à tour « Je me sens homme quand… ». Très comique!

À L’Olympia de Montréal jusqu’au 23 juillet 2011, dans le cadre du festival Montréal Complètement Cirque.

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