Critique | Slayer et Gojira au CEPSUM de Montréal
Les fans de métal avaient de quoi se réjouir hier alors que les titans de Slayer brassaient le CEPSUM. Malgré la tragique mort du guitariste fondateur du groupe, Jeff Hanneman, il y a quelques mois seulement, le public aura eu droit à une prestation tout sauf morne.
Ce n’est pas pour autant dire que Hanneman est oublié, par contre. Au contraire, la présente tournée de Slayer semble être un dernier hommage à leur frère tombé, et le groupe lui dédie d’ailleurs la pièce de résistance du spectacle : Angel of Death, interprétée alors que tombe une énorme bannière portant le nom du défunt guitariste.
Parlant de bannières, c’est justement l’habillage de la scène qui donnait une allure théâtrale à la prestation. Les quatre énormes croix inversées venaient donc compenser le peu d’interaction entre le groupe et la foule.
Ceci étant dit, on sentait que si le chanteur Tom Araya ne prenait pas la parole entre les chansons, ce n’était pas du snobisme. Pantoute. En fait, c’est que la première fois où il a tenter de parler, la foule l’acclamait tellement qu’il n’a vraiment pu placer un mot.
Mais à voir les membres du groupe lancer Dieu-seul-sait-combien de baguettes et de plectres dans l’assistance à la fin du spectacle, on pouvait en déduire qu’ils étaient reconnaissants d’avoir autant de fidèles.
C’est aussi ça qui a rendu la soirée encore plus mémorable, le nombre de fidèles. Des gens qui aiment Slayer, y’en a en p’tit péché. Juste de voir le CEPSUM plein à craquer, des estrades au plancher, de monde portant des t-shirts des différentes tournées de la formation, c’était quelque chose.
C’était un peu comme regarder une archive vivante. Y’avait des vieux de la vieille avec des chandails de tournées remontant au début des années 90, autant que des jeunes qui semblaient en être à leur premier spectacle.
Vieux ou jeunes, chose certaine, ils ont tous eu la même réaction euphorique quand ont retenti les premières notes du légendaire riff de South of Heaven.
Seul reproche à leur faire, c’est que la guitare du remplaçant de Hanneman, un certain Gary Holt, est trop forte et empiète sur le reste du mix. Fait qu’on perd les solos chaotiques de Kerry King.
Gojira et 4Arm
Nos cousins métalleux français de Gojira ont assuré la première partie de la soirée, et ce fut fait avec brio.
Beaucoup moins thrash mais tout aussi furieux que Slayer, le son ample et pesant de Gojira a envahi la salle à grands coups de ce qu’on appellera, à défaut d’autre terme, un bass boost.
Un bass boost, ça c’est le « WOOSH » déclenché par un élément électronique à la disposition du drummer. C’est ce son qui fait que tes tympans partent en grève et que tu sens ta cage thoracique se recroqueviller sur elle-même.
En tout cas, ceux qui y étaient comprennent.
Mais bref, le groupe a visiblement fait bonne impression, si on se fie au monsieur qui avant la prestation disait « Pfff, c’est qui ça, Gajuria ? » et qui a fini par dire « WOW, c’tait fou Gojira.»
Avant eux s’est produit le groupe thrash mélodique 4Arm, qui si n’ont pas les compositions les plus originales du monde ont au moins le mérite d’être vraiment précis dans leur exécution.
Photos en vrac
(par Benoit Turcotte)
Slayer
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